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jeudi 2 février 2012

Thambwe Mwamba, Olivier Kamitatu et José Endundo bientôt à la CPI?

A la Cour pénale internationale, que les mauvaises langues qualifient de «Cour politique internationale», le procureur argentin, Luis Moreno Ocampo qui quitte son poste au mois de juin 2012, va laisser un lourd hypothèque. Il s’agit du dossier concernant Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République et président du Mouvement de libération du Congo-MLC.
La République centrafricaine ayant retiré la plainte qu’elle avait déposée auprès de cette instance judiciaire l’accusé se retrouve sans plaignant jusqu’à ce jour. Ce qui étonne tout le monde est donc le fait qu’il soit retenu à la Haye alors qu’il aurait dû être relâché depuis très longtemps. Au point que les observateurs sont d’avis que ce sont les autorités congolaises qui se seraient arrangées avec le procureur partant pour l’y garder et l’empêcher de se présenter à la dernière élection présidentielle. Ce qui ne serait pas tout à fait loin de la réalité quand on sait que dans sa déposition devant les juges de la CPI, le procureur général de la République centrafricaine avait clairement laissé entendre que pour son pays, cette affaire était classée. Tout le reste n’est qu’un gros montage politique congolais.
L’affaire qui opposait à la Cour pénale internationale le sénateur congolais Jean-Pierre Bemba et le gouvernement centrafricain, date de plus de deux ans aujourd’hui. Le leader du Mouvement de libération du Congo était accusé en tant que commandant en chef, des erreurs que ses troupes auraient commises à Bangui pendant le conflit armé qui opposait en 2002 et début 2003, l’ancien chef de l’Etat, Ange-Félix Patassé, aujourd’hui décédé, à l’actuel président de la République, François Bozizé.
A cette époque, l’on avait parlé des violations de droits humains. Bien que ne se trouvant pas physiquement dans la capitale située en face du territoire de Mobayi-Mbongo, du côté de la République démocratique du Congo, Jean-Pierre Bemba était poursuivi en sa qualité de président de cet ancien mouvement rebelle. A Kinshasa, l’on s’était saisi de l’affaire pour enfoncer davantage celui qui apparaît, pour le camp au pouvoir, comme un adversaire redoutable.
C’est ainsi qu’un journaliste bien connu serait même envoyé secrètement à Bangui pour filmer les probables victimes et constituer un document sonore à envoyer au procureur. Pendant ce temps, le chargé de communication du bureau de représentation en RDC de la CPI va multiplier communiqués et interviews dans la presse locale en vue de culpabiliser le sénateur congolais. Pour cette raison, l’on n’était pas très surpris de constater que les démarches entreprises par les élus de la province de l’Equateur auprès des milieux officiels pour défendre un citoyen congolais se solderont par un mutisme total.
Retrait de la plainte centrafricaine
Au cours des audiences, la solide défense de Bemba va s’employer à détruire tous les arguments présentés et par le procureur et par la partie centrafricaine. Au point qu’à un moment donné, les juges de la chambre préliminaire vont simplement ordonner son relâchement. Les avocats démontrent que dans ce dossier, Bemba ne peut en aucun cas être incriminé d’autant plus que ses éléments qui se trouvaient à Bangui, étaient placés sous le commandement du chef de l’Etat de l’époque. Et que c’est plutôt lui qui devait être poursuivi pour des crimes éventuels commis pendant le conflit. Pendant ce temps, Bemba prenait part, loin du pays, à des négociations politiques.
De plus, à leur retour de Bangui, les éléments qui s’étaient rendus coupables de faits répréhensibles avaient été jugés et sévèrement sanctionnés par le président du MLC. Un dossier dans ce sens avait été envoyé au secrétaire général des Nations unies de l’époque, le Ghanéen Koffi Annan. Enfin, avant de voler au secours de Patassé en conflit ouvert avec son ancien chef d’Etat major général, Jean-Pierre Bemba avait pris soin d’informer l’Elysée. Ce qui montre que du côté du MLC, tout avait été fait dans la transparence totale.
En fin de compte, la Cour criminelle de Bangui qui va se pencher sur ce dossier, conclura à l’innocence du sénateur congolais. C’est ainsi qu’un juge d’instruction à l’époque des faits sera expédié auprès de la CPI pour retirer la plainte, suivi du procureur général du même pays qui va crever l’abcès en déclarant publiquement que pour la RCA, le dossier n’existait plus. Et que si Bemba n’est pas libéré, c’est qu’il s’agirait d’un gros montage politique congolais. Un véritable pavé dans la marre ! Devant cette terrible réalité, l’on assistera à une réelle agitation dans certains milieux politiques à Kinshasa.
Une chaîne de radio périphérique va ainsi annoncer l’attaque dont trois anciens hauts cadres du MLC auraient été victimes. L’on fait savoir que des armes avaient crépité dans les résidences de Thambwe Mamba, Olivier Kamitatu et José Endundo. Des hommes qui prenaient des décisions pendant la période de rébellion, et dont l’un d’eux, Olivier Kamitatu, alors secrétaire général du mouvement, avait signé l’accord d’envoi de troupes à Bangui. Pour eux, ladite opération aurait été menée par des partisans de Bemba pour les empêcher de quitter le pays et d’aller témoigner à charge à la CPI.
Cependant, jusqu’à présent, l’enquête qui aurait été ouverte sur cette affaire n’a jamais abouti. Ce qui fait douter de sa véracité. Quoi qu’il en soit, après le retrait de la Centrafrique, l’affaire Bemba risque de revêtir dans les prochains jours, le caractère politico-congolais. L’on apprend que les trois hommes précités pourraient être interpellés par la CPI pour leur implication de loin ou de près dans l’arrestation de leur ancien leader et de son transfèrement à la Haye. Les arroseurs qui coulaient des jours tranquilles dans les allées du pouvoir, risquent donc de se retrouver à la place de celui qu’ils auraient trahi pour des raisons évidentes.
Astre

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