Le torchon brûle à la 10ème rue Limeté. En dépit de toutes tentatives de persuasion, le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social est resté de marbre, quant à sa position sur la participation des élus du parti à l’assemblée nationale. Ainsi, après la radiation de Timothée Kombo Nkisi pour son « indiscipline », les élus du parti s’étant fait enregistré et obtenu des cartes de service sont dans le collimateur du « Saint père ».
Une vingtaine d’élus de l’Udps (sur les 42 que compte le parti) se sont déjà fait enregistré et obtenu leurs cartes de service, comme pour dire qu’ils sont prêts à siéger à la chambre basse du parlement.
Ainsi donc, outre l’ordre du jour déjà connu (c’est-à-dire la vérification de la validation des pouvoirs des élus et l’élaboration du règlement intérieur), l’enjeu politique de la plénière d’hier était la participation des élus de la DTP (Dynamique Tshisekedi président) en général, ceux de l’Udps en particulier.
Pour ce, l’opinion attendait les voir franchir le Rubicon pour emboiter le pas au doyen Kombo Nkisi à la « plénière-test » d’hier lundi, mais ils l’ont échappé belle. Par crainte de se voir diabolisé ou par conviction ? Difficile de le savoir. Quoi qu’il en soit, a en croire certaines indiscrétions dans les couloirs de la 10ème rue, ces potentiels profanateurs de la décision « sacro-sainte » du président de l’Udps sont tenus à l’œil par le Sphinx.
Le cas faisant jurisprudence
A en croire un proche du président de l’Udps, la radiation du doyen Kombo Nkisi est le cas qui fait jurisprudence pour tous ceux qui accepteront de siéger à la chambre basse du parlement. « Tous ceux qui siégeront à cette assemblée prétendument au nom de l’UDPS n’engagent pas le parti et subiront le même sort que Kombo qui a fait librement son choix d’abandonner les idéaux républicains du parti », confie notre source.
A l’en croire, « Il est inconcevable qu’un membre du parti accepte de siéger dans une institution issue des législatives dont les résultats ont été déclarés nuls par sa propre formation politique ».
En rappel, bravant toute critique, Thimothée Kombo Nkisi, élu de Madimba a assisté, jeudi 16 février passé, à la première session extraordinaire de la deuxième législature de la troisième République. Et, conformément à l’article 114 de la Constitution et 224 de la Loi électorale, il a été investi comme président du bureau provisoire de la chambre, en raison de son âge. C’est à cet effet que l’Udps son parti l’a radié de ses rangs.
Le parti à bord de l’explosion
« Tout député élu sous les couleurs du parti qui validera son mandat sera exclu. Ce n’est pas le départ de 42 députés qui ébranlera un parti vieux de 30 ans », affirme notre source qui, il faut le signaler, a échoué aux législatives.
Par ailleurs, un élu du l’UDPS a dit ne pas « comprendre ce durcissement de ton ». Ce qui est vrai, c’est le fait que les députés de la Dynamique Tshisekedi Président(DTP) en général, ceux de l’UDPS en particulier se trouvent devant un choix cornélien : respecter le mot d’ordre (ce qui n’est pas facile au regard de tous les avantages possibles et l’argent dépensé pendant la campagne) ou franchir le Rubicon, avec le risque d’être diabolisé et marginalisé par les combattants.
Ce que l’Udps doit comprendre aujourd’hui, ce que s’il persiste dans sa stratégie de la chaise vide, c’est l’ensemble de l’opposition qui en pâtira. Car, dans les circonstances actuelles, ne pas prendre part aux institutions ne profitera pas à l’UDPS, et encore moins au peuple dont on prétend défendre les intérêts.
Au contraire, la majorité risque de tout contrôler, avec le risque que l’Udps perde son poids politique, vu que la politique de la chaise vide ne paye pas. De même, il ne faudra pas oublier que les dispositions constitutionnelles stipulent qu’un député exclu de son parti qui l’a fait élire garde son mandat.
Papy Maluku
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