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lundi 27 février 2012

Édito: Ne restera que la violence

(La Libre 27/02/2012)

On peut discuter le bien-fondé de la décision de la Cour constitutionnelle sénégalaise, dont les cinq juges avaient été nommés par le président Wade, d’autoriser celui-ci à briguer un troisième mandat, parce que l’interdiction en a été adoptée en 2001 alors qu’il avait entamé le premier l’année précédente. On peut difficilement éviter de trouver cette décision suspecte lorsqu’on sait que la même Cour a évincé de la course le très populaire chanteur et homme d’affaires Youssou N’Dour, sous prétexte que 4 000 des 12 000 (au lieu des 10 000 requises) signatures qui soutenaient sa candidature à la présidentielle étaient celles d’analphabètes, alors que la Constitution sénégalaise n’instaure pas de suffrage capacitaire.
La décision a provoqué des protestations parce qu’elle rapproche le Sénégal du gouffre qu’il a été, sur le continent, un des rares à éviter : celui de la dictature.
Tchad, Burkina, Ouganda ont modifié leurs Constitutions pour permettre à un autocrate de briguer un troisième mandat. En Côte-d’Ivoire, en Ethiopie, au Kenya, des Présidents défaits par les urnes ont refusé, par la violence, de quitter leur fauteuil. Au Congo-Kinshasa, au Togo, au Gabon, des fils ont carrément succédé à leurs puissants pères, comme si ces républiques étaient des royaumes. Enfin, on ignore qui a été élu Président à Kinshasa.
Si l’Occident continue à fermer les yeux au nom de la stabilité, il ne restera, en Afrique, que la violence pour imposer l’alternance démocratique.
Édito: Marie-France Cros

Mis en ligne le 27/02/2012

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