La chanteuse métisse qui déplaît au parti nationaliste ukrainien

Les propos racistes d'un dirigeant nationaliste ukrainien contre l'artiste qui représentera le pays au concours de l'Eurovision en mai ont suscité de vives critiques.

La chanteuse pop Gaïtana, née d'un père congolais et d'une mère ukrainienne, a remporté samedi l'élection à laquelle ont participé les téléspectateurs et un jury professionnel, devenant candidate de l'Ukraine pour l'Eurovision. L'édition 2012 aura lieu le 26 mai à Bakou, en Azerbaïdjan.
«Des millions de spectateurs regardant ce show vont voir que l'Ukraine est représentée par une personne qui n'appartient pas à notre race et finiront par croire que l'Ukraine se trouve quelque part en Afrique», a lancé lundi Iouri Sirotiouk, un haut responsable du parti Svoboda (Liberté).

Née à Kiev, la chanteuse populaire a passé les cinq premières années de sa vie au Congo. Elle vit depuis en Ukraine et interprète bon nombre de ses chansons en ukrainien.
Les déclarations du responsable de Svoboda ont été dénoncées par plusieurs partis politiques, notamment celui du célèbre boxeur Vitali Klitschko, champion WBC des lourds et opposant ukrainien.
Cette «manifestation regrettable de la xénophobie ne correspond pas aux aspirations européennes de l'Ukraine» et mérite une «sévère condamnation publique», a déclaré dans un communiqué le parti Oudar de Klitschko.
«J'ai honte que cet homme soit un citoyen de mon pays», a renchéri une députée du parti Parti des régions du président Viktor Ianoukovitch, Olena Bondarenko, dans un communiqué publié par son parti.
De son coté, la chaîne télévision d'Etat ukrainienne a exigé des «excuses» de Svoboda. «Le racisme (...) sape la réputation de notre pays» qui accueille cet été avec la Pologne l'Euro 2012 de football, a souligné la chaîne dans un communiqué. Svoboda, qui existe depuis 1995, s'était faite remarquée sur la scène politique en 2010, lorsqu'il avait atteint les 5% de votants aux élections législatives ukrainiennes.

(AFP)

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