(L'Avenir Quotidien 23/02/2012)
Les responsables des services secrets des 11 États membres de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (Cirgl), sont en réunion depuis hier à Lubumbashi. L’objectif est d’instaurer un comité central de coordination de leurs activités à Goma et élaborer des mesures et des stratégies visant à anéantir les menaces dans la région.
*Cette réunion qui connaît la participation d’experts d’Afrique du Sud et du Soudan du Sud, en tant qu’observateurs, vise officiellement des groupes rebelles installés pour la plupart dans l’Est de la Rd Congo, comme les FDLR, les combattantsMaï-Maï, les FNL et la LRA.
*Ceci, parce que la Déclaration de Naïrobi adoptée par la Cirgl le 15 décembre 2006, engage les gouvernements de la région à coopérer dans le cadre de la lutte contre les groupes rebelles et de la gestion conjointe de la sécurité.
Conformément à la Déclaration de Naïrobi du 15 décembre 2006 adoptée par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), et qui engage les gouvernements de la région à coopérer dans le cadre de la lutte contre les groupes rebelles et de la gestion conjointe de la sécurité, les 11 Etats membres se retrouvent à Lubumbashi, en Rd Congo. Selon un responsable des services secrets de la Rd Congo, cité par notre source, les travaux de Lubumbashi devraient également porter sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, qui alimentent de nombreux conflits dans la région.
La réunion de Lubumbashi, qui voit la participation d’experts d’Afrique du Sud et du Soudan du Sud en tant qu’observateurs, vise officiellement des groupes rebelles installés pour la plupart dans l’Est de la République Démocratique du Congo, comme les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr), des combattants Maï-Maï, ou encore des déserteurs rwandais passés à la lutte armée et des hommes du mouvement burundais des Forces nationales de libération (Fnl).
Mais la rébellion qui n’a cessé de sévir dans la région depuis 25 ans est l’Armée de résistance du seigneur (Lra), d’origine ougandaise, contre laquelle un contingent américain a été mobilisé à Obo pour opérer aux côtés des soldats centrafricains. Cette réunion de Lubumbashi a été précédée par celle tenue par les mêmes dirigeants à Bujumbura (Burundi) pour jeter les bases d’une coopération renforcée et d’éventuelles opérations militaires conjointes contre les leaders des “forces négatives” dans la région.
En effet, la Déclaration de Naïrobi adoptée par la Cirgl le 15 décembre 2006, engage les gouvernements de la région à coopérer dans le cadre de la lutte contre les groupes rebelles et de la gestion conjointe de la sécurité. Il sied de souligner que l’option militaire suscite les fréquentes critiques des sociétés civiles des États impliqués. En effet, en plus des rares résultats obtenus, les offensives militaires s’accompagnent le plus souvent du déplacement forcé des populations riveraines et des victimes innocentes dues à la fréquente confusion opérée par les militaires entre rebelles et réfugiés civils désarmés. Dans certains cas, on dénonce même des relations de connivence entre rebelles et militaires.
La Déclaration foulée aux pieds !
Lorsqu’on lit les objectifs attendus par la réunion de Lubumbashi, on ne peut qu’affirmer que la Déclaration de Naïrobi ci-évoquée n’a pas du tout été respectée. En effet, dans ses points 1, 2 et 3, la Déclaration établit quelques principes : « Résoudre et prévenir les conflits armés internes et interétatiques, les activités subversives et servir de cadre juridique permettant d’éradiquer l’insécurité persistante de quelque nature qu’ elle soit, régnant dans et entre les Etats membres ; Eliminer les menaces qui pèsent sur la paix, la sécurité, la stabilité et le développement durable dans la Région des Grands Lacs par le biais de la sécurité collective ; Assurer le respect de la souveraineté et de la sécurité des Etats, de l’inviolabilité de leurs frontières et de leur intégrité territoriale ». Mais, lorsqu’on jette un coup d’œil sur terrain, il est permis de constater que les Etats de la Région n’ont pas pris assez de mesures tant pour résoudre et prévenir des conflits, éliminer les menaces qui pèsent sur la paix, que pour établir la sécurité collective et assurer ainsi le respect de la souveraineté. Voilà la nécessité de cette réunion qui vise à raffermir et à maintenir les contacts entre différents Etats membres.
Il est vrai que la Rd Congo, le Rwanda et l’Ouganda ont entrepris plusieurs missions conjointes, dans l’objectif de traquer les forces négatives à l’Est du pays. Il est aussi important de reconnaître que tout ceci n’a pas produit des résultats escomptés. A titre purement illustratif, la traque contre la LRA dans la province Orientale n’a pas produit les résultats à la hauteur des ambitions des pays concernés. Il est vrai que la volonté n’a pas fait défaut, peut-être qu’il s’est posé un problème de moyens financiers ou de stratégie commune à mettre en œuvre.
Quid du contingent américain
C’est l’année passée que le Gouvernement américain a décidé de déployer une centaine de soldats de forces spéciales américaines dans la région de d’Afrique centrale pour appuyer la traque de la LRA. Une décision, selon les observateurs, qui vient renforcer la coopération militaire qui existe déjà entre Kinshasa et Washington. Cela, parce que les unités déployées dans cette partie de la Province Orientale bénéficient déjà du soutien en formation, en renseignements aussi bien qu’en logistique de l’armée américaine.
Il sied de souligner que c’est le président Barack Obama qui a informé le Congrès américain, vendredi 14 octobre 2011, du déploiement de ces éléments des forces spéciales, chargés d’appuyer les forces régionales à combattre la rébellion ougandaise de la LRA et son chef Joseph Kony. Ce mouvement rebelle est accusé d’atrocités sur les civils dans les quatre pays de la région : République démocratique du Congo, Soudan du sud, République centrafricaine et l’Ouganda. Il s’agit donc d’un complément qui renforce les efforts des pays de la région contre ce mouvement terroriste. » Ainsi, en octobre 2001, les États-Unis ont inscrit la LRA sur la liste des organisations terroristes.
Le contingent américain est donc le bienvenu dans une région où les pays sont dans l’impossibilité d’assurer leur propre sécurité et où les milliers de populations sont livrées à leur triste sort. La réunion devra donc servir aux 11 Etats membres de se remettre en question et d’élaborer une nouvelle feuille de route pour une collaboration au bénéfice de tous les membres de la communauté.
Au-delà de la réunion de Lubumbashi et du contingent des Américains, les Etats membres peuvent de leur propre chef adopter certaines stratégies pour mettre hors d’état de nuire certaines forces nocives. Voilà pourquoi le vendredi 17 février, les forces de sécurité ont mis la main sur le sieur Baraka, un terroriste impénitent qui, sous le couvert de la milice Maï-Maï, écumait la région de Beni où il s’illustrait par des actes cruels et barbares contre la paisible population de cette partie du territoire national. Un grand nombre de vols à mains armées, viols et autres violations de l’intégrité physique des gens sont reprochés à ce personnage depuis fort longtemps. M. Baraka a été mis à la disposition de la justice militaire pour répondre des forfaits qui lui sont imputés.
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