RDC: trois diplomates démissionnaires demandent l’asile politique au Royaume-Uni

Trois diplomates congolais, deux premiers secrétaires ainsi qu'un deuxième secrétaire, quittent avec fracas leur poste à l'ambassade de RDC à Londres, en demandant l'asile politique au Royaume-Uni, après leur récente démission. Un départ qu'ils ont accompagné d'une déclaration où ils dénoncent un climat de terreur au Congo Kinshasa.    ous le titre « Objection de Conscience », les trois diplomates accusent leur propre gouvernement à Kinshasa d'enlèvements, arrestations et assassinats, et d'avoir transformé la police et la garde républicaine congolaises en milices privées.    
      En poste à Londres depuis cinq et six ans, ils ont démissionné il y a dix jours avec cette déclaration fracassante de sept pages. Parmi eux, Baby Kazadi Moussonzo, jusqu'ici premier secrétaire de l'ambassade.     
« C’est pour ne plus être prisonnier de notre propre conscience parce qu’on a dit non, si on doit continuer à servir un gouvernement qui est en train de réprimer la liberté d’expression. Vous avez appris ce qui s’est passé le 16 février. La masse des chrétiens, une masse pacifique avec des chapelets, elle a été réprimée. C’est le ras-le-bol, comme on dit en français ».     
Réplique du ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Tambwé Mwamba : « ce sont des farceurs, qui essaient simplement de décrocher un statut de réfugié politique au Royaume-Uni ». « Ce sont trois personnes qui ont été rappelées depuis plusieurs mois pour rejoindre la Centrale. Ils n’ont bien sûr pas envie de revenir d’Europe, ça parait toujours comme une espèce d’eldorado. Il leur fallait inventer une situation politique quelconque pour pouvoir abuser les autorités britanniques ».     
Une position jugée simpliste par les intéressés. Baby Kazadi Moussonzo rappelle ainsi que les autorités lui ont reproché d'avoir travaillé par le passé avec un ministre issu de l'opposition.    
      Sous couvert d'anonymat, l'un de ses confrères assure par ailleurs qu'un diplomate rappelé au pays ne se voit offrir ni billet d'avion ni la certitude d'une affectation. Et d'ajouter : « s'ils étaient bien payés, et si l'administration fonctionnait à Kinshasa, ils rentreraient. Le statut de diplomate est plus noble que celui d'exilé ».

Source: RFI