L'armée de République démocratique du Congo et les casques bleus de la Monusco ont lancé une nouvelle offensive contre les rebelles de l'est du pays après un regain de violence dans cette région depuis les élections de novembre. Une fois de plus, les civils paient le prix de la relance des hostilités avec de nouveaux déplacements de population.
Cela faisait plus d'un an que les forces armées de République démocratique du Congo et les Nations unies n'avaient plus conduit d'opérations militaires conjointes contre les nombreux groupes rebelles toujours actifs dans le Kivu, à l'est du pays.
Mais lors d'une conférence de presse ce mercredi à Kinshasa, le Lt Col Félix Basse, porte-parole militaire de la MONUSCO, a déclaré que les forces congolaises étaient reparties à l'offensive avec le soutien des casques bleus : « Amani Kamilifu est une opération conjointe qui a été lancée par les forces de la Monusco et les FARDC depuis le 16 février 2012 et cette opération fait suite aux massacres que nous avons enregistrés fin décembre et début janvier, particulièrement vers le 4 janvier. Des massacres avaient été perpétrés par les FLDR dans le territoire de Shabunda. »
Le haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés estime que 100 000 personnes ont été chassées de chez elles par les violences depuis les élections du 28 novembre et les tensions politiques qui les ont suivies. Malgré l'arrestation ou la mort de plusieurs de leurs dirigeants, les miliciens hutu rwandais des FDLR demeurent le groupe rebelle le plus fort sur le plan militaire et le plus imposant sur le plan politique dans les Kivus, selon un récent rapport de l'ONU.
Un porte-parole de l'armée congolaise à Goma a confirmé la reprise des offensives conjointes avec les Nations unies, après une année d'interruption consacrée à la réorganisation des unités militaires dans la région et à la sécurisation des élections. Le Lt Col Sylvain Ekenge a expliqué que les soldats envoyés sur les traces des rebelles à plusieurs jours de marche dans la jungle seraient ravitaillés par les hélicoptères de la Monusco tandis que les casques bleus sécuriseraient leurs arrières. Il a ajouté que l'armée avait aussi lancé des opérations supplémentaires sans soutien de l'ONU.
Des ONG et des groupes locaux avaient critiqué ce type d'opérations en 2009 et 2010 en raison de leurs conséquences dramatiques pour les civils, mais les dirigeants de la RDC et des Nations unies ont déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas d'autre solution que la force contre les rebelles qui refusent de désarmer.
BBC © 2012
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