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dimanche 19 février 2012

En RD Congo, une promotion controversée

En recul par rapport au lingala, langue parlée à Kinshasa et dans l’armée, le kikongo et ses variantes locales font un timide retour dans le Bas-Congo. Des médias, Églises et écoles tentent de les promouvoir. Mais l’influence du lingala complique leur tâche.
Depuis 2010, le Réseau des médias associatifs et communautaires du Bas-Congo, qui regroupe 27 radios, se bat pour que ses membres produisent l’essentiel de leurs programmes en kikongo.
Ces radios diffusent deux fois par semaine dans cette langue les émissions « Elections et radios » et « Route sans sida ». Lewis Nzita explique pourquoi ils se sont investis dans cette lutte : « Nos populations sont quasi analphabètes, dit-il. Pour faire passer nos messages, il faut utiliser les langues locales. »
Kitandu, kiyombe, kindibu
Outre le kikongo, ces médias ont recours aux variantes du kikongo comme le kitandu, le kiyombe, le kindibu, le kimboma ou le kimanianga. Cette initiative est bien accueillie par des auditeurs qui créent des clubs d’écoute et interviennent lors des émissions à téléphone ouvert. « Vous ne pouvez pas imaginer le plaisir que je ressens à écouter une émission dans laquelle les gens réagissent en kiyombe, ma langue maternelle », s’exclame Blaise Malonda.
Les autres langues nationales (swahili, tshiluba et kikongo) perdent elles aussi du terrain face au lingala, langue de l’armée. « Avec le lingala, nous sommes certains d’atteindre une majeure partie des téléspectateurs », affirme un animateur de télévision de Matadi. Un autre estime que chanter en lingala, langue des vedettes de la chanson, « passe mieux ». A la campagne comme en ville, de nombreuses Églises du Réveil font pareillement la plupart de leurs prêches en lingala.
Toutes ne raisonnent pas ainsi : certaines Eglises estiment que pour bien évangéliser « il faut que les autochtones écoutent la parole de Dieu dans leur langue maternelle ».
« Nous sommes à l’aise de parler en kikongo car c’est notre langue. En plus, les vieux nous écoutent facilement », affirme Nkaka Nzazi, de l’Église de Bangunza.
A Mbanza-Ngungu, l’université Kongo propose des cours d’initiation à la langue kongo. Dans les écoles publiques du Bas-Congo, les enseignements sont dispensés en kikongo dans les trois premières classes du primaire.
Certains parents désapprouvent : « Je ne vois pourquoi envoyer mon enfant dans ce genre d’écoles », dit l’un d’eux, qui écarte le lingala au profit d’un enseignement en français, langue officielle en RD Congo.

DNA - ISSN 1760-4931

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