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dimanche 19 février 2012

En RDC, les acteurs politiques adorent le «jeu des chaises musicales»

(Le Potentiel 18/02/2012)
A l’analyse de la liste des 18.865 candidats aux élections législatives du 28 novembre 2011, on se rend à l’évidence que les acteurs politiques de la République démocratique du Congo sont friands du jeu des «chaises musicales». Personne ne pensant aux autres, tous n’ont qu’un seul leitmotiv : «j’y suis, j’y reste». Qu’importe l’alternance.

«Le jeu de la chaise musicale ou des chaises musicales est un jeu de groupe qui consiste à tourner autour de chaises, placées en nombre inférieur au nombre de joueurs, pendant la durée d'une musique. Les joueurs ne peuvent s'asseoir que quand la musique s'arrête. Le ou les joueurs qui n'ont plus de chaise sont éliminés, on retire une chaise et on relance la musique. Le jeu se termine quand il ne reste qu'une seule chaise et deux joueurs qui tournent autour. Le joueur qui s'assoit gagne le jeu », renseigne la série télévisée « Chaises musicales : les Zinzins de l'espace)».
En RDC, c’est à ce jeu que les acteurs politiques ont habitué le peuple depuis l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale, le 30 juin 1960. Il suffit d’un regard autour de soi pour se rendre à l’évidence : les « patriarches » au pouvoir aujourd’hui sont les «pionniers» de l’indépendance.
L’exemple entraînant, les «jeunes turcs» de l’ère de la Conférence nationale souveraine (1991-1992) et les « libérateurs » de 1997 croient être les « seuls héritiers » capables de traduire dans les faits les objectifs des «pères de l’indépendance» et des attentes légitimes des populations congolaises.
La «musique», c’est ce qu’ils considèrent comme étant «notre pouvoir», leur « tour de diriger le pays ». Ainsi, en tournant en cercle autour des chaises pendant que la musique joue, ils sont convaincus d’être «les seuls» à avoir le droit de s’asseoir sur ces chaises quand la musique est arrêtée. Et ce, à l’occasion des élections qui sanctionnent la fin d’une législature pour en entamer une autre !
Ainsi, le but du jeu des chaises musicales consistant à «trouver un siège avant les autres participants», une victoire aux élections législatives rassure les députés élus à maints égards. Soit ils sont assurés de siéger à l’Assemblée nationale, soit ils (les novices) rêvent d’entrer au gouvernement, soit encore ils sont «convaincus» de «récupérer» leurs postes ministériels de l’exercice précédent.
En s'organisant pour «pouvoir mettre en route et arrêter la musique à n'importe quel moment du jeu», certains politiques congolais ont su, selon les époques ou les circonstances, retomber sur leurs pieds.
Pour l’instant, parmi les 482 députés élus présents à la session extraordinaire de l’Assemblée nationale ouverte le jeudi 16 février 2012 au Palais du peuple de Kinshasa, figurent des ministres, des gouverneurs de province et des sénateurs dont le mandat législatif quinquennal acquis en 2007 court encore.
Aux termes de l’article 78 de la Loi électorale, «l’élu qui fait l’objet de l’une des incompatibilités visées à l’article 77 points 1, 3, 4, 6, 7 et 9 doit opter, dans les huit jours de la validation de mandat, entre son mandat et les autres fonctions qu’il exerce. S’il opte pour son mandat, il en avise, par lettre dans le même délai, selon le cas, le Bureau (…). A défaut de se prononcer dans le délai fixé, il est présumé avoir renoncé à son mandat».
De cette disposition légale, un gouverneur de province élu député dit : «Je crois que les huit jours vont nous permettre d’assister à des tractations politiques, parce que nous ne devons pas nous décider par nous-mêmes (…) Nous allons nous plier devant ce que le corps auquel nous appartenons va décider».
Un sénateur, élu député à l’Equateur, pense qu’il faut honorer le choix du peuple et surtout respecter le mandat conféré par la base. «Je ne veux pas faire un mystère sur ça. J’opterai pour l’Assemblée nationale, sinon je serai en déphasage avec la population qui m’a élu. (…). Et j’irai à l’Assemblée nationale pour y apporter ma petite expérience acquise au Sénat pour que les choses se passent le plus correctement possible», affirme-t-il.
Le président du Bureau provisoire de l’Assemblée nationale, élu de Madimba dans le district de la Lukaya (Bas-Congo), a donc eu les mots justes en rappelant les «attentes» du peuple. «Les Congolaises et Congolais qui nous ont élus attendent de nous le changement dans notre manière de servir l’Etat», et en soulignant que «la légèreté, la complaisance et la compromission doivent être bannies», a déclaré le septuagénaire Timothée Kombo Nkisi de l’UDPS/Tshisekedi et doyen d’âge dans son discours d’ouverture de la session extraordinaire au Palais du peuple, le jeudi 16 février 2012.

Par Angelo mobateli

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