Pages

dimanche 19 février 2012

Désertions, mutinerie des officiers des FARDC, activisme des forces négatives : Bruits de bottes dans l'Est de la RDC

(Le Potentiel 18/02/2012)
Les nouvelles ne sont pas du tout rassurantes en provenance de l’Est de la République démocratique du Congo. Le nombre de déplacés s’accroît au jour le jour, l’on enregistre des désertions et mutinerie au sein des FARDC, pendant que les forces négatives redoublent d’activité. Comme s’il se préparait quelque chose de très inquiétant à partir de l’Est de la RDC.

Une dépêche de Radio Okapi nous renseigne qu’un groupe d’officiers des FARDC s’est mutiné en Ituri, dans la Province Orientale. Basés à Marabo, à 45 kilomètres de Bunia, ces officiers auraient quitté le camp pour s’installer à l’écart.
Cependant, dans leur mémorandum remis à la presse et adressé au commandement suprême des FARDC, le président Joseph Kabila, renseigne Radio Okapi, et c’est ici que les choses interpellent tout le monde, ces «mutins » dénoncent «les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les militaires congolais». Ces officiers dénoncent aussi «le mauvais traitement infligé aux militaires congolais et le détournement des fonds destinés à ceux qui sont sur le terrain». Bien plus, ils évoquent «l’installation d’un réseau maffieux de corruption et détournement des fonds destinés aux militaires sur terrain. Ce réseau part du ministère de la Défense nationale aux états– majors des opérations sur terrain». Partant, ils auraient adressé un ultimatum au président de la République pour qu’ils soient reçus 72 heures après le dépôt de leur mémorandum. L’ultimatum a expiré hier vendredi. En dernières minutes, l’on apprend que l’Etat-major général a entamé un dialogue avec les mutins.
Bien avant cette mutinerie, l’on avait fait état de la désertion d’un officier en compagnie d’une trentaine de soldats, ayant emporté avec eux une quantité importante d’armes. Certes, certains de ces soldats ont regagné leur garnison. Mais l’officier et quelques-uns de ses hommes continuent la cavale dans la dense forêt de Lubero, au Nord-Kivu.
Pendant ce temps, les forces négatives redoublent d’activité. Il s’agit principalement des FDLR, des FNL, de la LRA, en plus des milices locales. Il ne se passe plus un seul jour sans que l’on parle d’accrochages avec mort d’hommes, des personnes enlevées et des villages incendiés. Une situation qui a poussé les habitants de l’Est du pays à errer de nouveau. L’on évoque maintenant une situation catastrophique, semblable à celle qui avait nécessité la mise en place du plan de Stabilisation et de la relance du Kivu, STAREC. Plus de 1 million de personnes sont actuellement sans abri et ont besoin d’assistance humanitaire.
Une nouvelle rébellion ?
L’inquiétude s’accroît lorsque l’on affirme qu’une nouvelle rébellion aurait vu le jour au Kivu. Elle serait l’œuvre du groupe Maï-Maï Rai Mutomboki. Elle aurait rallié plusieurs autres groupes à sa cause. De ce fait, sa puissance de feu et sa capacité de nuisance s’accroissent chaque jour davantage.
Une situation qui perturbe la quiétude dans cette partie de la République tant elle a des conséquences imprévisibles. Bien plus, le contrôle des concessions minières demeure le centre des opérations armées et les choses risquent de tirer en longueur. Et lorsque l’on sait que les «minerais de sang» ont toujours constitué le nerf de guerres en RDC, la source d’instabilité dans la région des Grands Lacs, l’on est là devant une situation armée qui confirmerait l’existence d’une nouvelle rébellion.
Alliances militaires
Et pourtant, cette situation avait été dénoncée par les experts de l’ONU, dans leur dernier rapport en République démocratique du Congo. Dans un des chapitres ; ils avaient clairement fait allusion à la signature de ces «alliances militaires inquiétantes». Alliances militaires entre les forces négatives comme si elles tenaient à mettre sur pied un «pacte de non agression» dans un «no man’s land» afin de mieux piller les ressources de la RDC, mais aussi avec des armées régulières de la région des Grands Lacs.
En plus, ils avaient fait état dans le même rapport, des désertions en petits groupes au sein des FARDC, du détournement des armes vendues aux groupes armés et autres milices. Des désertions pour rejoindre qui ?....
De passage à Kinshasa, le professeur Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL, s’est attardé sur ce point au cours d’un entretien exclusif avec Le Potentiel. Il avait reconnu tacitement l’existence de ces alliances militaires avant de préciser qu’il s’agissait là d’une «véritable menace contre la paix et la sécurité dans la région». Avant d’ajouter que les «chefs d’Etat des pays des Grands Lacs sont déterminés à en finir une fois pour toutes avec ces forces négatives».
Kinshasa vivement interpellé
Il n’y a plus de minutes à perdre. Kinshasa devrait s’appesantir sans délai sur cette situation et prendre des mesures qui s’imposent. Il s’agit de quitter les vieux sentiers des «opérations militaires» pour neutraliser ces forces négatives, ces opérations qui ont largement démontré leurs limites.
En effet, on ne peut comprendre que plus de 200.000 militaires, y compris ceux de la MONUSCO déployés dans la région, soient toujours incapables de venir à bout de ces forces négatives. Ou il y a tout simplement complicité au sein de la MONUSCO et dans toutes les capitales africaines des Grands Lacs pour autant qu’il s’agit d’une «affaire de gros sous et d’un fonds de commerce». Ou encore une incapacité notoire des autorités de Kinshasa, premières concernées, de libérer leur territoire national du joug des criminels et autres truands.
Un dossier qui est déjà sur la table de l’Assemblée nationale et du futur gouvernement de la République.

Par Le Potentiel

© Copyright Le Potentiel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre message.
Je tiens à vous rappeler que vous etes le seul responsable des propos tenu dans vos commentaires...

referencement google - messenger 9 - photo en studio - Plombier Noisy le grand