(L'Avenir Quotidien 08/03/2012)
* Pour plusieurs observateurs, si Koyagialo a bénéficié de la confiance du chef de l’Etat, c’est à cause non seulement de ses compétences, mais aussi de ses qualités intrinsèques. Le chef de l’Etat doit avoir récompensé son intégrité morale qui demeure une denrée très rare dans plusieurs partis politiques de la Rd Congo.*Chargé d’expédier les affaires courantes, ce natif de l’Equateur et plus précisément de l’ethnie Ngbandi, va probablement être chargé de la tâche d’Informateur en vue de la formation du futur Gouvernement, pourquoi pas le prochain Premier ministre de la République, vu son profil, faisant de sa personne un véritable " oiseau rare " sur qui le Chef de l’Etat devra compter.
*Ceci pour dire que l’actuel Premier ministre intérimaire de la Rd Congo a tout d’un homme d’Etat pour changer l’image du pays.
Cette nomination est interprétée par nombreux observateurs comme une réhabilitation politique pour l’ancien gouverneur du Katanga, la province du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC).Originaire de la province de l’Equateur, Louis Koyagialo avait en effet été accusé et même condamné pour une participation au massacre, jamais avérée, des étudiants de l’Université de Lubumbashi en mai 1990, avant d’être blanchi par la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe.
Chargé d’expédier les affaires courantes, ce natif de l’Equateur et plus précisément de l’ethnie Ngbandi, va probablement être chargé de la tâche d’informateur en vue de la formation du futur Gouvernement, pourquoi pas le prochain Premier ministre de la République, vu ses qualités intrinsèques, faisant de sa personne un véritable « oiseau rare » sur qui le Chef de l’Etat devra compter.
En portant son choix sur Koyagialo, Joseph Kabila, bien informé qu’il est, doit avoir trouvé en l’homme des qualités qui font de lui l’homme de la situation, un homme différent des autres. Il s’agit d’un homme rassurant, non conflictuel et en qui le chef de l’Etat et le pays tout entier peuvent avoir confiance. Homme intègre moralement, Koyagialo regorge certaines qualités rares dans le microcosme politique de la Rd Congo. Et ce, au moment où l’intégrité morale demeure une denrée très rare dans plusieurs partis politiques du pays. Du jour le jour, l’on ne cesse d’assister à de scandales du genre, causés par certains opérateurs politiques en maille de positionnement politique.
En faisant donc le choix d’un homme sage, il saute à l’œil que Joseph Kabilaa bien compris le message aussi bien limpide qu’impératif des électeurs : il y a exigence du changement, et surtout exigence du social. Il faut, d’urgence, que la population bénéficie des fruits de la croissance.
Un ancien gouverneur « émérite » de Katanga
Pour plusieurs observateurs, si Koyagialo a bénéficié ainsi de la confiance du chef de l’Etat, c’est à cause non seulement de ses compétences, mais aussi de ses qualités intrinsèques. Avec une telle expérience d’ancien Gouverneur de province, ancien secrétaire exécutif de l’Alliance de la Majorité présidentielle (AMP) où il a connu une ascension fulgurante, ancien vice-premier ministre et ministre des Postes et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Koyagialo demeure l’homme qui rassure face aux enjeux de l’heure et de la manière dont les élections du 28 novembre 2011 s’étaient déroulées en Rd Congo.
Non originaire de la province cuprifère, Louis Léonce Koyagialo doit être compté parmi les plus grands Gouverneurs que le Katanga ait connus. D’ailleurs, le Katanga aurait dû être un paradis sur terre, n’eût été la fameuse affaire connue sous le nom de « Lititimboka » tristement célèbre qu’on avait boutiquée de toutes pièces dans le but de le couler politiquement. C’est comme pour dire que le Katanga allait tout droit vers une province modèle et prospère à tous points de vue.
En effet, pour devoir de mémoire, c’est dans la nuit du 11 au 12 mai 1990 sous la 2è République du Maréchal Mobutu Sese Seko que le campus universitaire de Lubumbashi a été attaqué par des gens bien identifiés en guise de vengeance. C’est la fameuse opération « Lititimboka ». Plus tard, dans un arrêt rendu par la Cour d’appel de la Gombe à Kinshasa, elle a décidé la réhabilitation de l’ex-gouverneur de la province du Shaba (Katanga), Koyagialo Ngbase te Gerengbo. Surtout que l’homme était à la tête de cette région au moment des faits et fut condamné (injustement) le 16 mai 1991 à 15 ans de prison alors qu’il continuait à clamer sans cesse son innocence. Ceci, pendant que tout le monde est au courant qu’il n’y avait rien à lui reproché. Certains pays étrangers étaient à l’origine d’amplification de ce coup dur qui avait presque mis le Maréchal Mobutu le dos au mur dont la conséquence était la rupture de la coopération bilatérale.
La montée en flèche de Koyagialo
Selon un sondage publié il y a peu à Kinshasa, Louis Koyagialo, vice-premier ministre des Télécommunications était déjà classé premier sur la marche avec 55 %. Il était favori pour succéder à Adolphe Muzito. Originaire de la province de l’Equateur, plus précisément de l’ethnie Ngbandi du défunt « Grand léopard » du Zaïre, Louis Koyagialo, ancien gouverneur de l’ex-Shaba, a connu une ascension fulgurante au sein de la majorité présidentielle : adjoint de feu Katumba Mwanke au secrétariat exécutif de l’AMP qu’il remplaça dès que ce dernier démissionna. Il pilota alors bon gré mal gré le navire de la plate-forme politique présidentielle et est nommé, avant les élections, vice-premier ministre, le numéro 3 du Gouvernement Muzito réaménagé.
A l’époque, le sondage en question se posait la question de savoir : « ce ministère serait-il comme à l’AMP, une position avancée avant la première marche ? », et de continuer, d’après un analyste proche de la majorité, Koyagialo serait « dans les bonnes grâces » du Président Kabila et serait « géopolitiquement correct » pour le job dans la configuration Est/Ouest désormais consacrée, le Président étant issu de l’Est. Parce que non élu, les analystes voyaient Koyagialo comme étant un « choix de compromis », si la guerre des chefs de partis MP se révélait atroce. Katangais d’adoption pour ce qui est de la partie Est de la RD Congo, et Equatorien d’origine, Koyagialo constitue la colonne vertébrale de l’unité tant voulue. Il est idéalement positionné pour ramener les Equatoriens frustrés au bercail.
Un signal fort pour la bonne gouvernance
Pour plusieurs observateurs de la scène politique de la Rd Congo, l’intérim de Louis Koyagialo constitue un signal fort dans la direction de la bonne gouvernance. Avec son honnêteté, son calme olympien et sa discrétion, Koyagialo est donc l’homme de la situation, celui qui aura la lourde charge de réconcilier les Congolais entre eux, sans oublier la Communauté internationale, pour permettre au pays d’aller de l’avant. C’est donc un homme qui a un casier judiciaire vierge en matière de gestion et qui ne manquera pas à s’attirer la sympathie de la communauté internationale. Une communauté qui a toujours accompagné la Rd Congo et pour laquelle la bonne gouvernance demeure une condition essentielle pour un développement durable.
Pour donner des signes positifs à l’endroit de la communauté internationale, pour rassurer les Congolais qui veulent un changement dans la façon de gérer le pays, pour mettre un terme à l’immobilisme qui a caractérisé le Gouvernement précédent, on a besoin d’un sang nouveau. On a besoin des gens de la trempe de Koyagialo.
Ceci pour dire que l’actuel Premier ministre intérimaire de la Rd Congo a tout d’un homme d’Etat pour changer l’image du pays. C’est question, en plus de la confiance du chef de l’Etat, qu’il puisse bénéficier celle de tous les membres du Gouvernement, de toutes les institutions et de toute la population Congolaise.
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