Un lieutenant-colonel des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) s'est rendu samedi dans l'est de la République démocratique du Congo où l'armée congolaise et l'ONU mènent une opération conjointe contre cette rébellion, a-t-on appris mardi de source militaire.
"Sous la pression de l'opération, Idrissa Muradadi s'est rendu avec trois de ses hommes (...) à la lisière de la forêt de Mpese, d'où il opérait", dans la province du Sud-Kivu (est), a déclaré à l'AFP le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole des opérations militaires dans cette province et celle voisine du Nord-Kivu.
"Idrissa Muradadi était commandant du deuxième bataillon des FDLR/Foca (Forces combattantes Abacunguzi)", la principale branche de cette rébellion hutu rwandaise active en RDC, a-t-il ajouté.
"Il a été remis à la Monusco (Mission de l'ONU en RDC) et a accepté d'être rapatrié dans son pays parce qu'il en avait assez de la guerre", a affirmé le porte-parole.
Selon une source de la Monusco, "le lieutenant colonel Bizimana, alias Idrissa Muradadi, est un militaire de carrière âgé de 46 ans qui s'est engagé dans les Forces armées rwandaises (FAR) en 1990, et a rejoint les ex-FAR (devenues FDLR) en 1994".
Les Forces armées de RDC (FARDC) et la Monusco mènent depuis le 15 février une opération conjointe contre les FDLR au Sud-Kivu.
Selon les FARDC, 29 rebelles ont été tués lors de l'opération, et 21 se sont rendus ou ont été capturés. Aucun bilan n'a été donné côté FARDC.
Selon un rapport d'experts de l'ONU publié fin 2011, les FDLR/Foca "demeurent le groupe armé le plus important politiquement et le plus puissant militairement de l'est de la RDC", où d'autres rébellions étrangères et des milices locales sont aussi actives.
Le nombre de combattants FDLR en RDC est estimé entre moins de 3.000 (selon la Monusco) et près de 4.400 (selon les services de renseignements rwandais), dont plus de 2.000 dans le seul Sud-Kivu, selon ce rapport.
En octobre 2011, le président congolais Joseph Kabila avait révélé que des "négociations" entre la RDC et cette rébellion avaient "complètement échoué".
Kigali recherche certains rebelles des FDLR pour leur rôle présumé dans le génocide au Rwanda en 1994, qui avait fait 800.000 morts, surtout tutsi, selon l'ONU.
© Afp
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