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vendredi 30 mars 2012

Exclusif – Elections en RDC, tout ça pour ça

(acte I)(Direct.cd 30/03/2012)
(Direct.cd/Kinshasa) Certains y avaient prédisait un déluge, d’autres parlaient de « l’ivoirisation », et pourtant, deux mois après les élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo (RDC), (presque) rien n’a changé. Joseph Kabila s’est maintenu au pouvoir, Etienne Tshisekedi se croit président et la communauté internationale a quand à elle fermé les yeux sur les irrégularités pourtant largement dénoncées. Tout ça pour ça ! Acte I.La fin de l’année 2011 a été plus qu’agitée pour les congolais de la RDC. 32 millions d’électeurs ont été appelé élire leur président et leurs députés nationaux. La Commission Nationale Électorale Indépendante (Ceni) avait fixé la date du scrutin pour le 28 novembre 2011. Celui-ci fut précédé d’un mois de campagne électorale allant du 28 octobre au 28 novembre 2011.
Une campagne électorale au goût de violences
Le jour même de l’ouverture de la campagne électorale, le 28 octobre 2011, à Mbuji-Mayi, capitale du Kasaï Oriental, une fillette de 13 ans avait été tuée par une balle perdue tirée par un policier – interpellé depuis – pour disperser une marche de l’opposition, visiblement sulfureuse.
Quelques jours après, divers camps politiques s’activaient déjà dans une violence tant verbale que physique. Des militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS, opposition) d’un côté, et du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, au pouvoir) et de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec, parti dirigé par Gabriel Kyungu wa Kumwanza, soutenant le président Kabila) de l’autre, ont lancé les hostilités à coups de pierres dès le 07 novembre 2011 à Lubumbashi.
Les heurts avaient alors paralysé une partie de la ville, où des vitres de commerces avaient été brisées, des banques fermées, un véhicule avec des vivres pillé et des passants dévalisés.
La police s’était interposée entre les deux groupes et le calme était revenu en fin de journée. Le jour suivant, des heurts entre pro-UDPS et pro-Unafec feront une quinzaine de blessés.
Ces incidents avaient alors intervenus 24 après l’interview téléphonique du leader de l’UDPS, Eteienne Tshisekedi, sur la Radio Lisanga Télévision (RLTV), émettant depuis Kinshasa, où M. Tshisekedi s’était autoproclamé “président de la République” et avait lancé au “gouvernement un ultimatum de 48 heures” pour relâcher ses “combattants” arrêtés lors de manifestations, notamment à Kinshasa.
“Sinon j’appelle les combattants partout dans le pays à aller dans les prisons, à casser les portes des prisons et à libérer ces combattants”, avait-il menacé, depuis l’Afrique du Sud où il se trouvait.
A la suite de ces propos, le gouvernement avait coupé le signal de la RLTV, propriété d’un député de l’opposition. Il s’agit d’une “mesure conservatoire” avant l’examen du dossier par l’autorité de régulation des médias, avait précisé le ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga, à l’AFP.
Des violences pré-électorales avaient également eu lieu dimanche, le 06 novembre 2011 à Goma, chef-lieu du Nord Kivu (est), où des jeunes avaient dressé des barricades dans la principale rue de la ville en réaction à la disparition du chanteur local Fabrice Mufirista, proche de l’opposant Vital Kamerhe, un ancien proche du président Joseph Kabila qui se présente aussi comme candidat à la présidentielle.
Enlevé le 04 novembre 2011 soir à Goma par des hommes armés non identifiés, le chanteur, très connu dans la région, avait été retrouvé vivant quelques jours après en banlieue de la ville, “ligoté et les yeux bandés, dans un état de traumatisme avancé”, selon les autorités provinciales.
Au moins dix-huit civils ont été tués et une centaine « gravement blessés », principalement par les forces de sécurité congolaises, du 26 au 28 novembre 2011, en marge des élections présidentielle et législatives en République démocratique du Congo, affirmera le 2 décembre 2011, l’ONG Human Rights Watch (HRW). Selon HRW, la plupart des victimes, dont quatorze dans la capitale Kinshasa, ont été tuées « par des soldats de la garde républicaine », l’ex-garde présidentielle.
Tous les meetings prévus au dernier jour de la campagne, y compris celui que devait tenir le président sortant Joseph Kabila, furent interdits à Kinshasa à la suite de la mort d’un homme, tué par un jet de pierre à la tête, avait annoncé plus tôt à l’AFP le général Jean de Dieu Oleko.
Des forces de police avaient par la suite bloqué le convoi d’Etienne Tshisekedi, qui aller tenir un dernier meeting au centre ville, malgré l’interdiction officielle de tout rassemblement politique.
Tous ces incidents servaient alors d’ingrédients à la future situation pro-électorale où l’évidence d’un scrutin chaotique voir frauduleux en approche, facilitait d’office un climat de contestation et qui sait, de guerre.

A suivre le 31 mars 2012. : Acte II – Tout ça pour ça, le scrutin en question.
Rédaction Direct.cd, Benjamin Litsani Choukran, Ruddy Ndony, Eric Mingeni et Filip Kabeya.
Sources : AFP, AP, Radio Okapi et Cie.
Publié par La Rédaction, le 29 mars 2012

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