Ce natif du Kasaï (RDC) est l'un des rares patrons miniers africains. Sa compagnie, Mwana Africa, vient d'annoncer 2 millions d'onces d'or de réserves prouvées en Ituri.
Il évolue depuis trente ans dans le secteur minier. Formé à l'université McGill de Montréal, Kalaa Mpinga fut nommé à 36 ans plus jeune administrateur d'Anglo American, chargé des activités africaines. Au salon Mining Indaba du Cap (début février en Afrique du Sud), cet ingénieur chaleureux, natif du Kasaï (RDC) et installé à Johannesburg, est comme un poisson dans l'eau. « Je retrouve des gens que j'ai connus en Angola, au Ghana, au Zimbabwe, en Zambie... » se réjouit le fils de l'ancien Premier ministre Mpinga Kasenda, dont il a hérité des talents de diplomate. « J'ai une qualité essentielle pour ce métier : je sais m'entourer des bonnes compétences - avocats, géologues, financiers - au moment de la signature d'accords. »
Il est l'un des rares Africains à avoir créé sa compagnie - Mwana Africa - dans un secteur dominé par les Anglo-Saxons. « Avec mon expérience et mon carnet d'adresses chez Anglo American, j'ai eu l'opportunité de voler de mes propres ailes, mais malheureusement des parcours comme le mien ne sont pas légion », regrette le patron, qui a monté sa société en 2003 en rachetant à son ex-employeur, avec des partenaires zimbabwéens, angolais et zambiens, une mine de nickel au Zimbabwe (Bindura). Levant des fonds en Afrique australe et à Londres, il a continué ses acquisitions dans son pays natal, avec l'achat de permis dans l'or et le diamant au Katanga et en Ituri, dans l'est du pays, mais aussi au Zimbabwe et en Afrique du Sud.
Sur la bonne voie
Après des premières années difficiles pour lancer ou relancer des exploitations, Mwana Africa, dont la capitalisation à Londres est de 90 millions d'euros, est sur la bonne voie. La mine de Freda Rebecca (1 500 salariés), proche de Harare, a fortement augmenté sa production. Son chiffre d'affaires est passé de 7 millions d'euros en 2010 à 27,9 millions l'année dernière. Mais c'est surtout le gisement d'or de Zani-Kodo, en Ituri, qui suscite l'attention de Kalaa Mpinga. « Début février, nous avons annoncé 2 millions d'onces d'or de réserves prouvées, ce qui en fait une mine majeure. Cette belle découverte récompense trois années d'exploration et 22 millions de dollars [16,6 millions d'euros, NDLR] investis. À présent, nous avons de solides arguments pour lever des fonds et démarrer l'exploitation du gisement d'ici trois à quatre ans », indique-t-il, estimant ses besoins à près de 40 millions d'euros.
___
Christophe Le Bec, envoyé spécial au Cap
Jeuneafrique.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre message.
Je tiens à vous rappeler que vous etes le seul responsable des propos tenu dans vos commentaires...