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vendredi 30 mars 2012

Désaveu du bureau de la CENI : la Majorité rejoint l’Opposition

(Le Potentiel 30/03/2012)

Le président de la Commission électorale nationale indépendante, Daniel Ngoy Mulunda, et son bureau ne savent plus à quel saint se vouer. Alors que le navire électoral tangue, le pasteur-président voit de plus en plus la terre se dérober sous ses pieds. Tous réclament sa tête. La démission du bureau de la CENI est plus que jamais d’actualité, la Majorité et l’Opposition émettant désormais sur une même longueur d’ondes, selon la dernière révélation de l’informateur, Charles Mwando Nsimba.Les jours de l’actuel bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) seraient-ils comptés ? Toute la ville en parle. Apparemment, ce qui n’était qu’un simple vœu exprimé par une frange importante de la population commence de plus en plus à gagner du terrain… jusqu’au niveau de la Majorité qui reconnaît aujourd’hui l’échec de la CENI dans l’organisation de dernières élections de novembre 2011.
Charles Mwando Nsimba, informateur désigné par le chef de l’Etat, également membre influent de la Majorité, a reconnu, mercredi lors d’une conférence de presse, que la Majorité a rejoint finalement le point de vue défendu par l’Opposition concernant la mise à l’écart du bureau de la CENI. Curieux rapprochement alors qu’on aborde la ligne droite pour la nomination d’un Premier ministre.
Ainsi, après avoir longtemps hésité de reconnaître des irrégularités qui ont entouré la présidentielle et les législatives nationales du 28 novembre 2011, la Majorité est finalement revenue à la raison, rejoignant ainsi l’Opposition dans ses critiques virulentes d’un processus vicié. Comme l’Opposition, la Majorité reconnaît aujourd’hui la nécessité de recadrer le processus électoral. Une façon pour elle de désavouer l’actuel bureau de la CENI, responsable, de l’avis de la Majorité tout comme de l’Opposition, de nombreuses erreurs qui ont émaillé le scrutin de novembre dernier.
UNE NOUVELLE CENI
Après s’être flatté d’avoir accompli son travail dans un climat de «courtoisie et de respect mutuel», l’informateur a souligné un point sur lequel les consultés, toutes tendances confondues, se sont accordés : le raté des élections. Sur ce point précis, l’informateur a souligné que tout le monde – majorité et opposition – propose le recadrage du système électoral et surtout la mise en place d’une nouvelle Commission électorale nationale indépendante.
Cet appel à la mise en place d’une nouvelle CENI, sorti de la bouche des politiciens eux-mêmes, signifie la reconnaissance de graves irrégularités et erreurs qu’en son temps, l’Eglise catholique ainsi que d’autres ONG avaient dénoncées. Peut-être que s’accroche-t-on sur l’adage qui dit : «Mieux vaut de mauvaises élections que pas d’élections du tout».
Les révélations de Charles Mwando Nsimba tombent comme un couperet pour le pasteur-président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda, qui continue à se vanter d’avoir organisé un scrutin suivant les normes de la transparence, de la liberté et de la démocratie. Aujourd’hui, comme il en a acquis l’habitude, l’homme doit certainement pleurer dans sa «langue du village», pour autant que son propre camp – c’est-à-dire la majorité – le renie. En pareil cas, on ne dira même pas que le pasteur a été poignardé dans le dos, le doyen Mwando Nsimba ayant fait sa déclaration en public, devant un parterre de journalistes.
Comme Jules César, je suis sûr que le pasteur Mulunda se complairait bien du fameux «Tu quoque, fili mi (Toi aussi, mon fils)» devant cette grande trahison de la Majorité. La douloureuse surprise de Jules César, quand il se vit attaqué par celui qui lui devait tout et qu'il considérait comme son fils, se rallie bien à ce que vit aujourd’hui le pasteur-président de la CENI. Lui qui a su obéir aux ordres pendant tout le processus électoral jusqu’à créer une majorité artificielle aux dernières législatives nationales. Aujourd’hui, comme un mal propre, le pasteur est jeté en pâture par ses anciens parrains. Il doit en souffrir certainement.
Toujours est-il que sa tête est mise à prix. Sa chute n’est plus qu’une question de jours, le temps de réajuster le jeu politique aux dernières conclusions des consultations menées par le doyen Mwando.

Par Faustin Kuediasala

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