(Le Potentiel 28/10/2011) Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) compte produire, pendant la campagne électorale, des émissions destinées à vulgariser les textes le régissant et ouvrir aux candidats «un espace régulé et équilibré pour leur propagande», rapporte radiookapi.net. Le rapporteur de cette institution d’appui à la démocratie, Mme Chantal Kanyimbo, citée par la source, l’a annoncé le mercredi 26 octobre. Elle a expliqué que conformément à la directive du CSAC relative à la campagne électorale, ces émissions, débats et interviews notamment, seront réalisées et programmées avec le concours technique et humain de la radio et de la télévision publiques. Objectif : faciliter à tous les candidats présidentiables et députés nationaux, un accès équitable à l’enregistrement et diffusion de leurs messages de campagne. Au motif qu’en 2006, ces opérateurs étaient placés dans une situation d’insécurité et de non accès à la chaîne publique.
A noter que la directive sur la campagne électorale est un document qui reprend notamment les règles relatives à la déontologie, les normes sur la répartition du temps d’antenne des candidats, les responsabilités des médias et les sanctions que le CSAC va appliquer en cas de dérapage pendant la campagne électorale.
Pour le CSAC, a assuré Chantal Kanyimbo, au cas où il ne serait pas possible d’accéder à ces prestations de la radio et de la télévision publiques, son institution pourrait envisager de monter un studio pour enregistrer ces émissions.
Par ailleurs, l’organe de régulation des médias congolais prévoyait organiser hier jeudi 27 octobre, un tirage au sort pour déterminer l’ordre de passage à ces émissions des candidats à la présidentielle.
Cependant, l’initiative du CSAC ne rencontre pas l’assentiment des responsables de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). En réaction à cette annonce, ceux-ci s’opposent à toute tentative d’empiétement sur ses missions.
Dans un communiqué signé par le directeur général, Christophe Kolomony Ndjibu, la RTNC se dit surprise et étonnée par une telle information qui émanerait de l’organe national de régulation de l’audiovisuel et de la communication et qui énerve sans ambages ses attributions légales. Elle souligne qu’elle reste et demeure, conformément aux dispositions légales en vigueur, le seul établissement public à caractère socioculturel, en charge de l’exploitation du service public de la communication audiovisuelle sous toutes ses formes.
SATISFECIT DE LA RTNC
La notion de service public qui lui est reconnue renvoie ainsi à l’espace public où s’exerce le débat citoyen de l’ensemble des citoyens qui composent la société congolaise, quelles que soient les circonstances et les convictions des uns et des autres. La RTNC affirme ainsi s’être engagée, en dépit de multiples contraintes, dans un vaste programme financé par le gouvernement de la République pour la modernisation de son outil de travail, mais aussi pour son ouverture à tous les courants politiques et à toutes les opinions socioculturelles, dans le but de répondre à ses missions régaliennes, les témoignages de l’opposition elle-même faisant preuve. «Lentement, mais sûrement, la RTNC s’efforce de donner la voix à tous ceux qui constituent le public, à savoir du plus isolé au plus proche, du plus riche au plus pauvre, du plus érudit au moins formé», souligne le communiqué.
La RTNC note avec satisfaction la participation active des délégués des partis de l’Opposition non parlementaire, principalement du délégué de l’Union pour la démocratie et le progrès social» aux débats, lors des journées d’études de toutes ses grilles de programme organisées sous forme de «regards croisés» et qui ont été ouvertes à la participation des délégués des institutions publiques et des partis politiques.
La chaîne publique, qui s’emploie à intégrer à toutes ses grilles de programmes les remarques pertinentes et propositions faites par ses partenaires, a créé depuis belle lurette des émissions comme «Deux sons de cloche», «Vivement les élections», «le candidat», «La vie des partis politiques» et bientôt le «Bilan», auxquelles participent les acteurs politiques de la Majorité et de l’Opposition ainsi que ceux de l’opinion indépendante, relève par ailleurs le communiqué.
Enfin, la RTNC dit «se réserver le droit de ne diffuser sur ses antennes que les messages et autres communications qu’elle aura produits, selon les normes techniques définies par elle, conformément aux prescrits de la loi». Elle affirme son engagement à oeuvrer dans le respect de son cahier des charges et des principes d’un média de service public comme une Eglise au milieu du village.
Pitshou Mulumba
Par Le Potentiel
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