Modeste Mutinga fait commandeur de l’Ordre de la Couronne

(Le Potentiel 24/10/2011) L’homme des médias congolais, le sénateur Modeste Mutinga Mutuishayi, vient d’être élevé au rang de commandeur de l’Ordre de la Couronne par Sa Majesté le roi Albert II de Belgique. Cette distinction honorifique belge traduit les efforts abattus par le président-directeur général du Groupe de presse «Le Potentiel» pour l’avènement d’une presse responsable.La résidence de l’ambassadeur de Belgique en République démocratique du Congo était en fête le samedi 22 octobre 2011. Et c’est le sénateur Modeste Mutinga Mutuishayi, président-directeur général du Groupe de presse «Le Potentiel» et ancien président de la Haute autorité des médias qui était à l’honneur. En effet, au nom de Sa Majesté le roi Albert II du royaume de Belgique, il a été décoré de la médaille de Commandeur de l’Ordre de la Couronne par l’ambassadeur Dominique Struye de Swielande.
Parmi les témoins de cet événement, on a pu noter la présence de Mme Chantal Kanyimbo du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), M. Polydor-Fortunat Muboyayi de l’Observatoire des médias congolais (OMEC), des éditeurs des journaux et responsables des chaînes audiovisuelles, ainsi que Me Marie Kiet Mutinga, épouse de l’heureux lauréat, y compris les membres du cabinet du sénateur Mutinga ; sans oublier M. Freddy Mulumba Kabuayi, administrateur-directeur général du groupe de presse «Le Potentiel», qui était accompagné de quelques-uns de ses collaborateurs.
Justifiant le bien-fondé de la cérémonie du jour, l’ambassadeur Dominique Struye de Swielande a dit à l’assistance qu’il n’accueillait pas Modeste Mutinga en sa qualité de sénateur et ou de rapporteur de la Chambre haute du Parlement congolais. Le diplomate belge a précisé : « C’est l’homme de la presse que nous saluons ce soir, ses mérites dans le domaine de la presse sont multiples ».
A cet effet, l’ambassadeur a épinglé les activités sénatoriales de Modeste Mutinga, en soulignant que toutes les lois sur la presse émanent un peu de lui. S’adressant à ce nouveau Commandeur de l’Ordre de la Couronne, Dominique Struye de Swielande lui a déclaré : «J’ai découvert que vous êtes cofondateur de l’Union nationale de la presse du Congo, vous avez fondé l’Union des journalistes et agents de la communication, vous avez été aussi vice-président de l’Union nationale de la presse du Congo ».
Peignant ce grand homme resté humble, l’ambassadeur a lâché : «C’est peut-être parce que ses parents l’avaient prénommé Modeste».
L’ambassadeur de Belgique s’est de nouveau adressé au récipiendaire en ces termes : «En tant que président de la Haute autorité des médias, vous avez reçu une connaissance et une reconnaissance pour lesquelles vous avez rendu des grands services à la nation».
Sur ce point, le diplomate belge a fait remarquer que Modeste Mutinga a rendu service à ce pays dans une période particulièrement difficile. Il a aussi déclaré que Mutinga présente les qualités d’indépendance.
Pour l’ambassadeur en effet, il ne faut pas que la presse soit assujettie. Il n’est pas dit qu’on ne doit pas être critique, mais cela doit se faire dans le respect des institutions. Il a conclu que c’est tout cela que Modeste Mutinga a essayé d’incarner au sein de la Haute autorité des médias, et «Le Potentiel » est un des grands journaux du pays.
En guise de remerciements, Modeste Mutinga a répondu : «Je suis profondément ému par cette distinction que j’accepte au nom de toute la presse : Vous honorez nos efforts. C’est une distinction faite à l’équipe du Potentiel, faite à la presse congolaise». Il a rappelé avoir déjà été décoré du «Prix international de la liberté de la presse» à New York, et de celui de commandeur de l’Ordre de la Pléiade de la Francophonie.
Le sénateur Modeste Mutinga a fait remarquer que c’est l’ambassade qui suit pas à pas le travail abattu par la presse. Et lorsqu’il a été élu à la tête de la Haute autorité des médias, sa première destination a été la Belgique, et il s’est également rendu au Benin où il y avait eu des expériences similaires.
Il a aussi rappelé que lorsqu’à l’issue des élections de 1996, les installations de la Haute autorité des médias avaient été incendiées, c’est encore l’ambassade de Belgique qui a accueilli cette institution d’appui à la démocratie.
Il a souligné à cette occasion que le journalisme est une carrière jonchée de beaucoup de difficultés. Preuve en est la destruction méchante des installations du quotidien «Le Potentiel». Il a aussi ajouté : «Avoir maintenu des lignes éditoriales claires appuyées par des recherches constantes. C’est ce que j’ai essayé de faire pendant 30 ans».
Pour Modeste Mutinga donc, il s’agit du couronnement d’une carrière professionnelle dans le domaine des médias, une carrière marquée par beaucoup de séjours en prison. Il a même révélé qu’il a échappé une fois à la mort. Après avoir exprimé sa gratitude à Sa Majeté le Roi, il a souhaité que son cas soit un exemple pour les confrères. Car, a-t-il dit, l’objectivité finit par payer, lorsqu’on fait son travail dans le respect de la vie privée des autres. Il a fini par dire qu’il faut essayer par tous les moyens de servir la communauté et son pays.
Il faut dire que l’Ordre de la Couronne fait partie des ordres supérieures de mérite octroyés par Sa Majesté le Roi. Il est décerné à Modeste Mutinga sur proposition du ministre belge des Affaires étrangères, et consacré par l’arrêté royal du 16 janvier 2011.
Par Donatien Ngandu Mupompa

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