Deux morts à Mbuji-Mayi, un mort à Kinshasa et plusieurs blessés et arrestations notamment à Kisangani. C’est le bilan sans doute provisoire de la première journée de la campagne électorale en République Démocratique du Congo (RDC).
Deux morts à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental), un mort à Kinshasa et plusieurs blessés et arrestations notamment à Kisangani (Province Orientale). C’est le bilan sans doute provisoire de la première journée de la campagne électorale pour l’élection présidentielle et celle des députés nationaux en RD Congo. Une campagne électorale qui a commencé officiellement le vendredi 28 octobre. Le risque est grand pour que les consultations politiques fixées au 28 novembre prochain ne soient ni «apaisées» ni libres. Encore moins transparentes.
«Kabila a engagé le pari de nous empêcher de nous exprimer». Secrétaire général de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Jacquemain Shabani Lukoo que la rédaction de Congo Indépendant a joint au téléphone, vendredi soir, à Kinshasa, cachait difficilement une exaspération certaine au regard des «incidents» survenus au cours de cette première journée de «campagne». Dans ce pays où les pouvoirs publics peinent à se mettre au-dessus des contingences partisanes, il sera difficile de déterminer les responsabilités.
Tout ce que l’on sait au stade actuel est que des éléments de la police ont réprimé avec la violence devenue désormais légendaire une manifestation de l’UDPS organisée à Mbuji-Mayi, le chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, à l’occasion du lancement de la campagne électorale. Jeudi soir, rapporte la radio onusienne Okapi, des affrontements ont opposé des militants de l’opposition et ceux de la mouvance kabiliste. Prenant prétexte de cet incident, les autorités provinciales, étiquettées PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), se sont cru en droit de violer la loi électorale en prenant la gravissime décision interdisant à l’UDPS l’organisation toute manifestation. Et ce, jusqu’au 28 novembre. Un comble d’iniquité.
A Mbuji Mayi tout comme à Kinshasa, les policiers se sont livrés, vendredi, à leur jeu favori consistant à distribuer des coups de matraque et à tirer à balles réelles pour disperser les protestataires. Des échauffourées ont été signalées au rond-point de l’Etoile dans la commune de Dibindi, apprend-on. Plusieurs militants de l’UDPS ont été interpellés et placés en détention. De même, des batailles rangées ont opposé des militants de ce parti aux «gros bras» du PPRD. Président du parti travailliste, Steve Mbikayi a fait état de deux tués. Une information confirmée par Shabani Lukoo. Celui-ci d’ajouter qu’il y aurait eu un mort à Kinshasa et plusieurs blessés à Kisangani.
Flairant le danger d’une déflagration, des mamans congolaises proches de l’UDPS ont «marché» le 13 octobre dernier à Kinshasa. Dans un mémorandum remis au ministre de l’Intérieur et de la …sécurité, elles ont notamment tiré la sonnette d’alarme sur le recours aux fameux «Pomba» par certaines organisations politiques. Une préoccupation relayée d’ailleurs par le président de l’Ong «Les Amis de Nelson Mandela».
Il va sans dire que les Congolais sont loin d’être «égaux devant la loi» comme le proclame l’article 12 de la Constitution promulguée en févruer 2006. On peut gager que les prétendants à l’élection présidentielle autant qu’à la députation nationale se lancent dans la course avec une totale inégalité de chances, selon qu’on est opposant ou membre de la fameuse majorité présidentielle. En cause, l’absence d’un Etat impartial. L’armée, la police, les services de renseignements civils et militaires se comportent ainsi en «petits soldats» du président sortant «Joseph Kabila». Les représentants des forces politiques et sociales de l’opposition sont traités comme des vulgaires «agents subversifs». C’est à croire que le pays est revenu vingt et une année en arrière à l’époque du parti-Etat. C’est la "dérive dictatoriale" que redoutaient les législateurs de l’actuelle loi fondamentale.
Un analyste politique joint vendredi soir au téléphone à Kin a eu ces mots : «Les membres du Bureau de la Ceni feignent d’ignorer un principe fondamental en science politique. A savoir que pour être respecté, l’Etat doit être non seulement efficace dans la résolution des problèmes de la vie collective mais surtout au service de l’intérêt général. Tout Etat qui se met au service d’un clan ou d’une formation politique se discrédite. Cet Etat est assimilable à un tricheur qui doit être combattu démocratiquement - et pourquoi pas ? - par les mêmes moyens. C’est à dire la violence...»
Madeleine Wassembinya/B.A.W
Deux morts à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental), un mort à Kinshasa et plusieurs blessés et arrestations notamment à Kisangani (Province Orientale). C’est le bilan sans doute provisoire de la première journée de la campagne électorale pour l’élection présidentielle et celle des députés nationaux en RD Congo. Une campagne électorale qui a commencé officiellement le vendredi 28 octobre. Le risque est grand pour que les consultations politiques fixées au 28 novembre prochain ne soient ni «apaisées» ni libres. Encore moins transparentes.
«Kabila a engagé le pari de nous empêcher de nous exprimer». Secrétaire général de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), Jacquemain Shabani Lukoo que la rédaction de Congo Indépendant a joint au téléphone, vendredi soir, à Kinshasa, cachait difficilement une exaspération certaine au regard des «incidents» survenus au cours de cette première journée de «campagne». Dans ce pays où les pouvoirs publics peinent à se mettre au-dessus des contingences partisanes, il sera difficile de déterminer les responsabilités.
Tout ce que l’on sait au stade actuel est que des éléments de la police ont réprimé avec la violence devenue désormais légendaire une manifestation de l’UDPS organisée à Mbuji-Mayi, le chef-lieu de la province du Kasaï Oriental, à l’occasion du lancement de la campagne électorale. Jeudi soir, rapporte la radio onusienne Okapi, des affrontements ont opposé des militants de l’opposition et ceux de la mouvance kabiliste. Prenant prétexte de cet incident, les autorités provinciales, étiquettées PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), se sont cru en droit de violer la loi électorale en prenant la gravissime décision interdisant à l’UDPS l’organisation toute manifestation. Et ce, jusqu’au 28 novembre. Un comble d’iniquité.
A Mbuji Mayi tout comme à Kinshasa, les policiers se sont livrés, vendredi, à leur jeu favori consistant à distribuer des coups de matraque et à tirer à balles réelles pour disperser les protestataires. Des échauffourées ont été signalées au rond-point de l’Etoile dans la commune de Dibindi, apprend-on. Plusieurs militants de l’UDPS ont été interpellés et placés en détention. De même, des batailles rangées ont opposé des militants de ce parti aux «gros bras» du PPRD. Président du parti travailliste, Steve Mbikayi a fait état de deux tués. Une information confirmée par Shabani Lukoo. Celui-ci d’ajouter qu’il y aurait eu un mort à Kinshasa et plusieurs blessés à Kisangani.
Les larmes de crocodile
Les événements survenus à Mbuji Mayi n’ont rien de surprenant. Depuis le mois de juillet dernier, les éléments de la police anti-émeutes ont pris l’habitude de réprimer les manifestations pacifiques en compagnie des membres de la «Ligue des jeunes» du PPRD. Cette nébuleuse organisation regroupe en fait des karatekas, des judokas et des boxeurs désoeuvrés, mieux connus sous le surnom peu glorieux de «Pomba». «Joseph Kabila» et ses partisans jouent ainsi avec le feu en mettant sur pied une milice. Tout récemment, le gouverneur de la province du Kasaï Oriental, le très sulfureux Ngoy Kasanji, s’est livré à une démonstration de force en faisant une "promenade" à travers la ville de Mbuji-Mayi. Il était accompagné des «sportifs» locaux. On le voit, la grande majorité des autorités congolaises affichent un comportement qui n’a rien à envier à celui des hors-la-loi. Des voyous. N’étant pas un modèle de vertu et de tolérance, le premier magistrat du pays leur sert manifestement d’exemple.Flairant le danger d’une déflagration, des mamans congolaises proches de l’UDPS ont «marché» le 13 octobre dernier à Kinshasa. Dans un mémorandum remis au ministre de l’Intérieur et de la …sécurité, elles ont notamment tiré la sonnette d’alarme sur le recours aux fameux «Pomba» par certaines organisations politiques. Une préoccupation relayée d’ailleurs par le président de l’Ong «Les Amis de Nelson Mandela».
Il va sans dire que les Congolais sont loin d’être «égaux devant la loi» comme le proclame l’article 12 de la Constitution promulguée en févruer 2006. On peut gager que les prétendants à l’élection présidentielle autant qu’à la députation nationale se lancent dans la course avec une totale inégalité de chances, selon qu’on est opposant ou membre de la fameuse majorité présidentielle. En cause, l’absence d’un Etat impartial. L’armée, la police, les services de renseignements civils et militaires se comportent ainsi en «petits soldats» du président sortant «Joseph Kabila». Les représentants des forces politiques et sociales de l’opposition sont traités comme des vulgaires «agents subversifs». C’est à croire que le pays est revenu vingt et une année en arrière à l’époque du parti-Etat. C’est la "dérive dictatoriale" que redoutaient les législateurs de l’actuelle loi fondamentale.
Un «Etat tricheur»
A la suite de la répression de la manifestation organisée le jeudi 20 juillet dans la capitale par l’UDPS et alliés - au cours de laquelle le député provincial Martin Fayulu Madidi a été passé à tabac par des policiers -, le président de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), Daniel Mulunda Ngoy Nyanga, s’est fendu d’un communiqué assimilable aux larmes de crocodile. «Le Bureau de la Ceni exprime ses profonds regrets face aux dérives et actes de violence qui émaillent depuis un certain temps les manifestations des partis et regroupements politiques, indique le communiqué. Il déplore notamment les actes de brutalité exercés contre l’honorable Martin Fayulu, député provincial». Et d’ajouter : «Le Bureau de la Ceni appelle l’UDPS et ses alliés ainsi que les forces de l’ordre au respect de la Constitution et des lois de la République. Les forces de l’ordre sont invitées à faire preuve de modération, de retenu dans leur action de maintien de paix». Le communiqué de poursuivre : «De même, il appartient aux partis de respecter les forces de l’ordre dans un élan de citoyenneté républicaine». Bel exemple de duplicité.Un analyste politique joint vendredi soir au téléphone à Kin a eu ces mots : «Les membres du Bureau de la Ceni feignent d’ignorer un principe fondamental en science politique. A savoir que pour être respecté, l’Etat doit être non seulement efficace dans la résolution des problèmes de la vie collective mais surtout au service de l’intérêt général. Tout Etat qui se met au service d’un clan ou d’une formation politique se discrédite. Cet Etat est assimilable à un tricheur qui doit être combattu démocratiquement - et pourquoi pas ? - par les mêmes moyens. C’est à dire la violence...»
Madeleine Wassembinya/B.A.W
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