(Le Potentiel 26/10/2011) Le Cadre de concertation de la province du Katanga a organisé, hier mardi 25 octobre dans la salle Virunga de l’hôtel Memling, une rencontre des acteurs impliqués dans le secteur minier congolais. Thème du forum : «Conclusion et recommandations du Rapport de la Commission sénatoriale Mutamba sur le secteur minier de la RDC». La Société civile du Katanga, regroupée au sein du Cadre de concertation de la province de Katanga, a organisé hier mardi dans la salle Virunga de l’hôtel Memling une rencontre dans le but de présenter sa lecture synthèse du rapport de la Commission d’enquête sénatoriale Mutamba Dibwe sur le secteur minier de la RDC.
Et dans la synthèse présentée par Jean-Pierre Muteba, coordonnateur et rapporteur du Cadre de concertation, il est fait état de fraude généralisée et presque institutionnalisée entretenue par les administrations et services intéressés par le secteur minier ; ce qui fait perdre à l’Etat congolais environ 50 milliards Us, à en croire le gouverneur du Katanga dans son propos au cours d’une rencontre de l’ITIE en 2007 et 100 milliards Us selon les estimations du ministre de la Justice. Les dysfonctionnements décelés par le rapport de la Commission d’enquête du Sénat se résument aussi dans le faible taux de recouvrement des taxes dues au Trésor public qui était de 7,58% en 2007 avant de retomber à 1,09% en 2008. D’autres difficultés sont liées à l’exportation des produits miniers. Il se pose un problème de nomenclature des produits exportés –ici, chaque entreprise donne un nom à ses produits au point qu’au lieu de 6 ou 7 produits à exporter, la RDC se retrouve avec une nomenclature de plus ou moins 23 produits exportés- ; la qualité des statistiques ; la traçabilité des produits et le transport de ces produits qui se fait par voie routière en lieu et place de la voie ferrée ; ce qui redonnerait un second souffle à la Société nationale de chemins de fer du Congo (SNCC).
L’autre entorse relevée c’est la pléthore d’entreprises exerçant dans le secteur minier congolais, plus de 300 entreprises, mais dont la contribution au budget de l’Etat. Alors que la Zambie voisine ne compte que 6 à 7 entreprises minières et leur contribution au Trésor est de loin plus éloquente que le secteur minier congolais. D’où la nécessité de mener un travail de recensement des entreprises minières opérant en RDC, où l’on constate que plusieurs entreprises changent constamment de nom… Dans le débat, le sénateur David Mutamba Dibwe a fait observer que sa commission avait, en son temps, évalué l’évasion fiscale à quelque 400 millions US et que depuis septembre 2009, des avancées sont enregistrées, mais dans l‘ordre de 2 à 3% seulement. Ce qui vaut dire que l’entièreté du rapport reste d’actualité. Là-dessus, Jean-Pierre Muteba a renchéri en disant que si des avancées sont enregistrées pour le reste du Congo, cela n’est pas le cas de la province du Katanga, où l’on a constaté un recul. Raison pour laquelle la Société civile se lance dans ce travail de dissémination de ce rapport pour le mettre à la disposition du public en ce moment particulier où il s’apprête à élire les prochains dirigeants du Congo de demain.
Le ministère des Mines s’est, pour sa part, interrogé sur l’opportunité de mettre les conclusions de ce rapport sur la place publique. Un travail de correction de ces dysfonctionnements est en train d’être mené. C’est dans le même sens qu’a abondé le délégué de la Banque mondiale qui a fait remarquer que des corrections vont être apportées dans le cadre du projet Promines qui sera lancé en février 2012. La chambre des Mines de la Fédération des entreprises du Congo a réitéré la proposition du ministère des Mines consistant à créer un compte à la Banque centrale du Congo, où l’on logerait les recettes provenant du secteur minier ; quitte à faire appréhender à l’Etat et la Société civile la contribution du secteur minier en RDC.
Mais auparavant, Hubert Tshiswaka, directeur pays de Open Society initiative for Southern Africa (OSISA), avait circonscrit le cadre de la rencontre et le rôle de son institution en RDC. OSISA soutient la voie citoyenne des ONG et organisations gouvernementales qui œuvrent dans le secteur minier. Participation à la croissance économique : les femmes doivent épargner dans les institutions bancaires Raymonde Senga Kossy
«Je dispose d’un compte épargne dans une banque de la pace. Je l’ai ouvert sur proposition d’un ami alors que j’étais encore étudiante. J’ai pu établir une grande différence entre l’épargne à la maison et l’épargne à la banque. Epargner à la banque est plus rassurant et permet de réduire les dépenses inutiles», a expliqué Mlle Mathilde Bola, journaliste de formation. Elle est parmi les rares femmes qui ont compris l’importance de l’épargne dans un circuit bancaire. Si quelques-unes ont compris l‘importance de l’épargne à la banque, les autres continuent encore avec des pratiques rétrogrades consistant à épargner à domicile, sous le matelas, dans les bouteilles. D’autres encore confient leur argent dans les ristournes «Likelemba», les cartes, etc. Or actuellement, à Kinshasa, la tendance est à la banalisation des frais d’ouvrir des comptes dans les institutions bancaires. Elles ont introduit plusieurs produits d’épargne accessibles au grand public y compris aux femmes. Malheureusement, ces dernières, oeuvrant en majorité dans l’informel, semblent ne pas avoir confiance en l’épargne dans une banque. «A la banque, il y a de longues procédures pour ouvrir un compte. Aussi, on ne sait pas à quoi s’en tenir en cas de fermeture brusque de la banque. Quand on pense à tous cela, nous préférons soit garder notre argent, soit le confier aux gens que nous connaissons très bien», déclare une vendeuse d’épices au marché central de Kinshasa.
Cette perception de choses s’explique par le fait que pas mal d’événements malheureux ont anéanti la confiance de la population face aux institutions bancaires. Les économistes fustigent, pour leur part, cette attitude qui ne favorise pas la croissance économique du pays. Les femmes doivent donc comprendre qu’elles tiennent en majorité le secteur informel au pays et le fait qu’elles ne se confient pas aux banques, elles s’érigent en obstacle à la croissance économique du pays. En effet, pour les économistes, le constat sur les estimations actuelles révèlent que seuls 10% de l’épargne (près de 1,5 milliard de dollars) de la population congolaise est déposée auprès des institutions financières, c’est-à-dire qu’environ 90% de l’épargne sont conservés dans les foyers. En conséquence, une part considérable de l’épargne est mise à l’écart du circuit économique et n’est pas disponible pour les investissements des entreprises de production privées ; ce qui constitue un obstacle à la croissance économique générale du pays. D’où, elles doivent développer une confiance parfaite dans le secteur financier pour relever le taux de bancarisation du pays qui se trouve en dessous de la moyenne subsaharienne, soit 2%, mais aussi avancer dans leurs affaires.
Par St. Augustin Kinienzi
Et dans la synthèse présentée par Jean-Pierre Muteba, coordonnateur et rapporteur du Cadre de concertation, il est fait état de fraude généralisée et presque institutionnalisée entretenue par les administrations et services intéressés par le secteur minier ; ce qui fait perdre à l’Etat congolais environ 50 milliards Us, à en croire le gouverneur du Katanga dans son propos au cours d’une rencontre de l’ITIE en 2007 et 100 milliards Us selon les estimations du ministre de la Justice. Les dysfonctionnements décelés par le rapport de la Commission d’enquête du Sénat se résument aussi dans le faible taux de recouvrement des taxes dues au Trésor public qui était de 7,58% en 2007 avant de retomber à 1,09% en 2008. D’autres difficultés sont liées à l’exportation des produits miniers. Il se pose un problème de nomenclature des produits exportés –ici, chaque entreprise donne un nom à ses produits au point qu’au lieu de 6 ou 7 produits à exporter, la RDC se retrouve avec une nomenclature de plus ou moins 23 produits exportés- ; la qualité des statistiques ; la traçabilité des produits et le transport de ces produits qui se fait par voie routière en lieu et place de la voie ferrée ; ce qui redonnerait un second souffle à la Société nationale de chemins de fer du Congo (SNCC).
L’autre entorse relevée c’est la pléthore d’entreprises exerçant dans le secteur minier congolais, plus de 300 entreprises, mais dont la contribution au budget de l’Etat. Alors que la Zambie voisine ne compte que 6 à 7 entreprises minières et leur contribution au Trésor est de loin plus éloquente que le secteur minier congolais. D’où la nécessité de mener un travail de recensement des entreprises minières opérant en RDC, où l’on constate que plusieurs entreprises changent constamment de nom… Dans le débat, le sénateur David Mutamba Dibwe a fait observer que sa commission avait, en son temps, évalué l’évasion fiscale à quelque 400 millions US et que depuis septembre 2009, des avancées sont enregistrées, mais dans l‘ordre de 2 à 3% seulement. Ce qui vaut dire que l’entièreté du rapport reste d’actualité. Là-dessus, Jean-Pierre Muteba a renchéri en disant que si des avancées sont enregistrées pour le reste du Congo, cela n’est pas le cas de la province du Katanga, où l’on a constaté un recul. Raison pour laquelle la Société civile se lance dans ce travail de dissémination de ce rapport pour le mettre à la disposition du public en ce moment particulier où il s’apprête à élire les prochains dirigeants du Congo de demain.
Le ministère des Mines s’est, pour sa part, interrogé sur l’opportunité de mettre les conclusions de ce rapport sur la place publique. Un travail de correction de ces dysfonctionnements est en train d’être mené. C’est dans le même sens qu’a abondé le délégué de la Banque mondiale qui a fait remarquer que des corrections vont être apportées dans le cadre du projet Promines qui sera lancé en février 2012. La chambre des Mines de la Fédération des entreprises du Congo a réitéré la proposition du ministère des Mines consistant à créer un compte à la Banque centrale du Congo, où l’on logerait les recettes provenant du secteur minier ; quitte à faire appréhender à l’Etat et la Société civile la contribution du secteur minier en RDC.
Mais auparavant, Hubert Tshiswaka, directeur pays de Open Society initiative for Southern Africa (OSISA), avait circonscrit le cadre de la rencontre et le rôle de son institution en RDC. OSISA soutient la voie citoyenne des ONG et organisations gouvernementales qui œuvrent dans le secteur minier. Participation à la croissance économique : les femmes doivent épargner dans les institutions bancaires Raymonde Senga Kossy
«Je dispose d’un compte épargne dans une banque de la pace. Je l’ai ouvert sur proposition d’un ami alors que j’étais encore étudiante. J’ai pu établir une grande différence entre l’épargne à la maison et l’épargne à la banque. Epargner à la banque est plus rassurant et permet de réduire les dépenses inutiles», a expliqué Mlle Mathilde Bola, journaliste de formation. Elle est parmi les rares femmes qui ont compris l’importance de l’épargne dans un circuit bancaire. Si quelques-unes ont compris l‘importance de l’épargne à la banque, les autres continuent encore avec des pratiques rétrogrades consistant à épargner à domicile, sous le matelas, dans les bouteilles. D’autres encore confient leur argent dans les ristournes «Likelemba», les cartes, etc. Or actuellement, à Kinshasa, la tendance est à la banalisation des frais d’ouvrir des comptes dans les institutions bancaires. Elles ont introduit plusieurs produits d’épargne accessibles au grand public y compris aux femmes. Malheureusement, ces dernières, oeuvrant en majorité dans l’informel, semblent ne pas avoir confiance en l’épargne dans une banque. «A la banque, il y a de longues procédures pour ouvrir un compte. Aussi, on ne sait pas à quoi s’en tenir en cas de fermeture brusque de la banque. Quand on pense à tous cela, nous préférons soit garder notre argent, soit le confier aux gens que nous connaissons très bien», déclare une vendeuse d’épices au marché central de Kinshasa.
Cette perception de choses s’explique par le fait que pas mal d’événements malheureux ont anéanti la confiance de la population face aux institutions bancaires. Les économistes fustigent, pour leur part, cette attitude qui ne favorise pas la croissance économique du pays. Les femmes doivent donc comprendre qu’elles tiennent en majorité le secteur informel au pays et le fait qu’elles ne se confient pas aux banques, elles s’érigent en obstacle à la croissance économique du pays. En effet, pour les économistes, le constat sur les estimations actuelles révèlent que seuls 10% de l’épargne (près de 1,5 milliard de dollars) de la population congolaise est déposée auprès des institutions financières, c’est-à-dire qu’environ 90% de l’épargne sont conservés dans les foyers. En conséquence, une part considérable de l’épargne est mise à l’écart du circuit économique et n’est pas disponible pour les investissements des entreprises de production privées ; ce qui constitue un obstacle à la croissance économique générale du pays. D’où, elles doivent développer une confiance parfaite dans le secteur financier pour relever le taux de bancarisation du pays qui se trouve en dessous de la moyenne subsaharienne, soit 2%, mais aussi avancer dans leurs affaires.
Par St. Augustin Kinienzi
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