(Le Potentiel 31/10/2011) Ça y est. La campagne électorale a effectivement démarré le vendredi 28 octobre 2011. Outre les calicots et autres affiches de candidats des partis politiques à la présidentielle et aux législatives nationales dans les rues et avenues de Kinshasa, les Kinois ont eu droit à la caravane motorisée du parti présidentiel, le PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et le développement) sur les boulevards Lumumba et du 30 juin. Samedi 29 octobre, le président national de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, a préféré débuter cette campagne par le district de Lukunga dans la partie Ouest de la capitale. Hier, dimanche 30 octobre, le président de la République, Joseph Kabila, a donné le go de la sienne à Kindu.
Les Congolais, instruits ou presque, qui comprennent l’importance d’une élection et ses enjeux, se posent plusieurs questions et expriment beaucoup d’inquiétudes. Quant au rôle central que la population doit jouer en tant qu’acteur majeur dans le jeu électoral. Comprend-elle qu’un candidat à une fonction donnée négocie une légitimité, un mandat, et essaie de vendre un projet de société ? Et que s’il est accepté, ce projet constitue la base d’un contrat ? Est-elle suffisamment armée intellectuellement pour déceler la démagogie, la tricherie dans les propos souvent mielleux des candidats ?
Dans tous les cas, pour ceux des élus de 2006, à tous les niveaux, qui se représentent, l’heure de la vérité a sonné. Ils doivent rendre des comptes à leurs mandants. Qui, à l’analyse des propos et autres réactions recueillies, du moins à Kinshasa, ne sont plus dupes. On n’efface pas d’un trait 32 ans de culture mobutienne avec laquelle les populations, paupérisées à souhait, étaient condamnées à la résilience. Le temps de la distribution des caisses de bière, pagnes, T-shirts, outils aratoires, foulards à l’effigie des candidats et autres frivolités est révolu. Nos candidats reviennent sur ce genre de manipulations sur fond d’un discours généralement creux, souvent démagogique et parfois incendiaire. Inutilement.
Les électeurs pris pour de pauvres cons
Les observateurs, même sans avoir effectué un sondage quelconque, notent qu’il sera difficile de se moquer, une fois de plus, des populations. Pendant cinq ans. Les députés ont fait de leurs électeurs des mendiants, des miséreux. Lesquels disent aujourd’hui « Niet » à la flatterie éhontée de ces compatriotes friands d’un sadisme qui ne dit son nom. Les mêmes observateurs prédisent qu’ils sont d’avance candidats aux cartons rouges. Car, sans gêne et toute honte bue pour le besoin de la cause, ne viendront présenter qu’un bilan positif pour n’avoir rien fait. D’autres, prenant toujours leurs éventuels électeurs pour de pauvres cons, n’hésitent pas à s’approprier même les réalisations des organismes et ONG internationaux.
Quant à ceux qui cherchent à briquer un mandat pour la première fois, la plupart tentent leur chance pour l’indépendance du ventre, la misère aidant, pour paraphraser le chef de l’Etat. L’inflation de candidatures aux législatives le prouve à suffisance. Des opportunistes indépendants ou militant dans des partis sans vision précise ni base idéologique claire, des partis « fourre-tout » à connotation tribale, régionaliste et clientéliste. Les différents candidats, à quelque niveau qu’ils soient, vont se rabattre sur le « fief » tribal.
A tout prendre, la manipulation et le déballage en règle sont au rendez-vous. Il y a là à craindre le non respect du Code de bonne conduite avec les dérapages verbaux et dénonciations calomnieuses qui risquent de ne pas rendre cette campagne électorale apaisée.
Par DIOSSO OLIVIER
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