(Le Potentiel 26/10/2011) Le «bal des candidats», c’est pour bientôt. Très bientôt même pour autant que le «starter» donnera le départ dans 48 heures. Et ce sera bien parti pour une campagne électorale tous azimuts qui tiendra tout le monde en haleine. Emballé, entraîné dans une farandole, mieux une valse fertile en rebondissements, saccadée à certains moments, épuisante, s’empresse-t-on à prédire, jusqu’au 26 novembre prochain, mais sous le sceau de l’insécurité à l’Est. Alors à vos marques. Serrez bien vos ceintures.Le coup d’envoi de la campagne électorale sera donné, sauf changement de dernière minute, ce vendredi 28 octobre et prendra fin le 26 novembre 2011. Trente jours durant, les candidats à l’élection présidentielle et aux législatives battront campagne pour solliciter le suffrage du souverain primaire.
La campagne s’annonce à la fois intéressante et palpitante. Intéressante dans la mesure où l’élection 2011 est une touche de plus au processus de démocratisation en République démocratique du Congo. Pour preuve, ces chiffres record des candidats, des partis politiques qui concourent à l’exercice du pouvoir. 417 partis politiques, plus de 18 mille candidats députés pour 500 sièges, 11 candidats à la présidentielle pour un fauteuil.
Intéressante tant l’ambiance promet d’être celle d’un grand carnaval. A l’américaine soutenue par un grand show de grands artistes, soutiennent les uns. A la brésilienne sous le rythme de la samba pour être plus près de l’Afrique avec sa rumba et son Ndombolo traditionnels, rétorquent les autres. A la congolaise sous les battements des tambours, des tam-tams et autres quincailleries musicales de chez nous pour inviter les «ancêtres» à la fête. Oui, les élections, c’est d’abord une fête, faite des retrouvailles entre électeurs et électorat, pour la promotion humaine, de la société.
Palpitante, dans la mesure où une élection est aussi une «compétition». A l’image d’un match de football. Il y aura des vainqueurs et des vaincus. Dans ce cas de figure, on ne peut exclure la passion, les sentiments, parfois des débordements. Il n’y a qu’à se reporter à la pré campagne électorale pour quitter le monde des illusions. Il y a eu des empoignades, des échauffourées, et même mort d’hommes. Quant aux débats, il y a à boire et à manger. Il y en aura encore pendant cette campagne électorale. Telle est la réalité politique.
DU PAYSAGE POLITIQUE
Mais à quelques heures du lancement de cette campagne électorale, quel est le paysage politique ? Apparemment, tout est en train de rentrer dans l’ordre. Dans ces dernières heures, l’on attend la signature du Code de bonne conduite par les candidats à l’élection présidentielle et des partis politiques qui traînent encore les pieds.
Dans la première catégorie, les candidats Kengo, Kakese, Mbusa Nyamwisi étaient attendus avant jeudi. Ils ont été précédés par J. Kabila, Andeka Djamba, Kamerhe, Adam Bombole et Josué Alex Mukendi. Ce dernier a signé hier mardi le Code de bonne conduite. Les rumeurs ont même fait état d’Etienne Tshisekedi que devraient accompagner ses proches collaborateurs de l’UDPS. Mais une réaction de dernière minute laisse penser que l’UDPS entend exercer la pression jusqu’au bout, exigeant désormais la libération de ces combattants arrêtés qui auraient été transférés en prison dans la Province Orientale. Pour l’UDPS, ses combattants ont été arrêtés pour des raisons politiques ; les préalables à l’accès au serveur. Dès lors qu’un compromis a été trouvé entre la CENI et l’UDPS sur ce point précis, on ne peut plus maintenir en détention ses combattants. Le suspense demeure.
Mais une importante rencontre a eu hier mardi au siège de la CENI. Elle a réuni les délégués de la Majorité et ceux de l’Opposition autour du vice-président de la CENI, Professeur Jacques Djoli. Il était question de se convenir autour de l’audit du serveur central. Après échange, les deux parties, à savoir Majorité et Opposition, ont convenu de se retrouver encore ce mercredi, pour procéder à la validation des termes de référence de l’audit du fichier central.
Toujours ce mercredi, la CENI organise un colloque sur les élections crédibles et apaisées à l’Hôtel Memling. Les candidats à la présidentielle ou leurs représentants sont conviés à cette rencontre.
Le paysage politique, c’est aussi la sécurité des biens et des personnes, des candidats avant, pendant et après les élections. Sur ce point, il y a lieu de commencer par saluer la décision de mettre à la disposition des candidats à la présidentielle une escorte de sécurité, composée de 25 policiers à la disposition de chaque candidat. Ce qui est une bonne chose.
Mais qu’en est-il de la population sur toute l’étendue du pays ? Il faudrait que le gouvernement déploie de gros moyens. A l’Est du pays, les informations sont toujours alarmantes. Les groupes armés sont redevenus très actifs, allant jusqu’à contrôler certaines localités. Les différentes associations de la Société civile ne cessent de multiplier des alertes pour attirer l’attention des autorités tant nationales que provinciales devant cet état de choses. Il s’affirme que la campagne électorale sera laborieuse dans plusieurs parties de l’Est du pays où les services de l’ordre et de sécurité ont toujours du mal à imposer l’autorité de l’Etat.
Certes, la MONUSCO a promis que pas une seule portion du territoire congolais ne sera privée d’élections. Mais la MONUSCO a toujours été là quand les groupes armés s’en prennent violemment aux populations civiles et innocentes. A-t-elle revu sa stratégie de protection des populations civiles ?
Autre nouvel élément à prendre en compte et qui risque de perturber le processus électoral, c’est la décision du gouvernement rwandais d’appliquer la «clause de cessation» des réfugiés rwandais au 31 décembre 2011. Une décision subtile sur l’implantation des colonies rwandaises en RDC. Ce qui entraînerait la surchauffe du climat susceptible de conduire à des violences intercommunautaires jusqu’à influer sur le paysage politique congolais.
La part de la CENI et du gouvernement
Mais le paysage politique sera ce que la CENI et le gouvernement auront voulu qu’il soit. D’un côté, la CENI devra jouer à la transparence, à la fiabilité du scrutin et à la crédibilité de ses opérations jusqu’au bout. Elle aura ainsi souscrit à des élections apaisées en instaurant et en instituant la confiance entre elle et tous les protagonistes.
De l’autre, le paysage politique dépendra de la capacité du gouvernement à assurer ses obligations régaliennes, à son sens élevé de responsabilité politique sur la quintessence de ces élections qui placent la RDC dans un tournant déterminant afin de prendre rendez-vous avec l’Histoire. Bien plus, de tirer les leçons utiles de toutes les élections en Afrique, leurs déboires pour ne pas imiter servilement des schémas porteurs de désespoir, de contestations postélectorales qui débouchent toujours sur des guerres civiles.
C’est un pari à gagner. A tout prix. Alors, à nos marques !
Par Le Potentiel
La campagne s’annonce à la fois intéressante et palpitante. Intéressante dans la mesure où l’élection 2011 est une touche de plus au processus de démocratisation en République démocratique du Congo. Pour preuve, ces chiffres record des candidats, des partis politiques qui concourent à l’exercice du pouvoir. 417 partis politiques, plus de 18 mille candidats députés pour 500 sièges, 11 candidats à la présidentielle pour un fauteuil.
Intéressante tant l’ambiance promet d’être celle d’un grand carnaval. A l’américaine soutenue par un grand show de grands artistes, soutiennent les uns. A la brésilienne sous le rythme de la samba pour être plus près de l’Afrique avec sa rumba et son Ndombolo traditionnels, rétorquent les autres. A la congolaise sous les battements des tambours, des tam-tams et autres quincailleries musicales de chez nous pour inviter les «ancêtres» à la fête. Oui, les élections, c’est d’abord une fête, faite des retrouvailles entre électeurs et électorat, pour la promotion humaine, de la société.
Palpitante, dans la mesure où une élection est aussi une «compétition». A l’image d’un match de football. Il y aura des vainqueurs et des vaincus. Dans ce cas de figure, on ne peut exclure la passion, les sentiments, parfois des débordements. Il n’y a qu’à se reporter à la pré campagne électorale pour quitter le monde des illusions. Il y a eu des empoignades, des échauffourées, et même mort d’hommes. Quant aux débats, il y a à boire et à manger. Il y en aura encore pendant cette campagne électorale. Telle est la réalité politique.
DU PAYSAGE POLITIQUE
Mais à quelques heures du lancement de cette campagne électorale, quel est le paysage politique ? Apparemment, tout est en train de rentrer dans l’ordre. Dans ces dernières heures, l’on attend la signature du Code de bonne conduite par les candidats à l’élection présidentielle et des partis politiques qui traînent encore les pieds.
Dans la première catégorie, les candidats Kengo, Kakese, Mbusa Nyamwisi étaient attendus avant jeudi. Ils ont été précédés par J. Kabila, Andeka Djamba, Kamerhe, Adam Bombole et Josué Alex Mukendi. Ce dernier a signé hier mardi le Code de bonne conduite. Les rumeurs ont même fait état d’Etienne Tshisekedi que devraient accompagner ses proches collaborateurs de l’UDPS. Mais une réaction de dernière minute laisse penser que l’UDPS entend exercer la pression jusqu’au bout, exigeant désormais la libération de ces combattants arrêtés qui auraient été transférés en prison dans la Province Orientale. Pour l’UDPS, ses combattants ont été arrêtés pour des raisons politiques ; les préalables à l’accès au serveur. Dès lors qu’un compromis a été trouvé entre la CENI et l’UDPS sur ce point précis, on ne peut plus maintenir en détention ses combattants. Le suspense demeure.
Mais une importante rencontre a eu hier mardi au siège de la CENI. Elle a réuni les délégués de la Majorité et ceux de l’Opposition autour du vice-président de la CENI, Professeur Jacques Djoli. Il était question de se convenir autour de l’audit du serveur central. Après échange, les deux parties, à savoir Majorité et Opposition, ont convenu de se retrouver encore ce mercredi, pour procéder à la validation des termes de référence de l’audit du fichier central.
Toujours ce mercredi, la CENI organise un colloque sur les élections crédibles et apaisées à l’Hôtel Memling. Les candidats à la présidentielle ou leurs représentants sont conviés à cette rencontre.
Le paysage politique, c’est aussi la sécurité des biens et des personnes, des candidats avant, pendant et après les élections. Sur ce point, il y a lieu de commencer par saluer la décision de mettre à la disposition des candidats à la présidentielle une escorte de sécurité, composée de 25 policiers à la disposition de chaque candidat. Ce qui est une bonne chose.
Mais qu’en est-il de la population sur toute l’étendue du pays ? Il faudrait que le gouvernement déploie de gros moyens. A l’Est du pays, les informations sont toujours alarmantes. Les groupes armés sont redevenus très actifs, allant jusqu’à contrôler certaines localités. Les différentes associations de la Société civile ne cessent de multiplier des alertes pour attirer l’attention des autorités tant nationales que provinciales devant cet état de choses. Il s’affirme que la campagne électorale sera laborieuse dans plusieurs parties de l’Est du pays où les services de l’ordre et de sécurité ont toujours du mal à imposer l’autorité de l’Etat.
Certes, la MONUSCO a promis que pas une seule portion du territoire congolais ne sera privée d’élections. Mais la MONUSCO a toujours été là quand les groupes armés s’en prennent violemment aux populations civiles et innocentes. A-t-elle revu sa stratégie de protection des populations civiles ?
Autre nouvel élément à prendre en compte et qui risque de perturber le processus électoral, c’est la décision du gouvernement rwandais d’appliquer la «clause de cessation» des réfugiés rwandais au 31 décembre 2011. Une décision subtile sur l’implantation des colonies rwandaises en RDC. Ce qui entraînerait la surchauffe du climat susceptible de conduire à des violences intercommunautaires jusqu’à influer sur le paysage politique congolais.
La part de la CENI et du gouvernement
Mais le paysage politique sera ce que la CENI et le gouvernement auront voulu qu’il soit. D’un côté, la CENI devra jouer à la transparence, à la fiabilité du scrutin et à la crédibilité de ses opérations jusqu’au bout. Elle aura ainsi souscrit à des élections apaisées en instaurant et en instituant la confiance entre elle et tous les protagonistes.
De l’autre, le paysage politique dépendra de la capacité du gouvernement à assurer ses obligations régaliennes, à son sens élevé de responsabilité politique sur la quintessence de ces élections qui placent la RDC dans un tournant déterminant afin de prendre rendez-vous avec l’Histoire. Bien plus, de tirer les leçons utiles de toutes les élections en Afrique, leurs déboires pour ne pas imiter servilement des schémas porteurs de désespoir, de contestations postélectorales qui débouchent toujours sur des guerres civiles.
C’est un pari à gagner. A tout prix. Alors, à nos marques !
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