(L'Avenir Quotidien 18/02/2013)
Des ambassadeurs, chefs de missions diplomatiques et consuls
représentant aussi bien l’Europe, les Etats-Unis d’Amérique que le continent
africain ont échangé à huis clos avec le facilitateur, ministre ougandais de la
Défense. Et ce, afin de mieux appréhender le niveau des discussions en cours
entre le gouvernement de la RD Congo et les rebelles pro-rwandais du
M23
A cette occasion, le facilitateur à l’évaluation a retracé à
l’attention de ses hôtes l’historique du dialogue initié par les chefs d’Etats
de la région afin de résoudre la crise militaire à l’Est de la RD Congo. L’Abbé
Malu-Malu qui a pris part à cette réunion aurait signifié aux ambassadeurs que
le suivi dudit processus nécessitera des moyens d’appui, étant entendu qu’il
s’agira d’un nième accord de paix qui sera signé dans le cadre de la
stabilisation de l’Est de la Rdc
Pour sa part, François Muamba, délégué
de l’opposition parlementaire, a indiqué qu’il attend une seule chose du M23, la
cessation des activités militaires. Tout en étant satisfait de l’évaluation de
l’accord du 23 mars 2009, il dit n’avoir trouvé aucune raison pour laquelle on
devait tuer des gens, violer et piller.
De Kampala où se déroule
l’évaluation entre la délégation de la Rd Congo et les rebelles pro-rwandais du
M23, nous apprenons qu’une vingtaine d’ambassadeurs et chefs des missions
diplomatiques accrédités à Kampala ont voulu s’informer de l’évolution des
pourparlers de Kampala entre les délégués des institutions de la République
Démocratique du Congo et les rebelles du M23. En attendant les conclusions
finales des points 2 et 3 sur les questions sécuritaires et politiques à
Kampala, le facilitateur du dialogue, le ministre ougandais de la Défense,
Crispus Kiyonga leur a expliqué qu’à l’issue de 59 jours de déballage, débats
houleux et discussions de fond, des avancées significatives ont été obtenues et
que bientôt, un accord de paix sanctionnera l’issue du dialogue.
Le
ballet diplomatique auprès du facilitateur Kiyonga vendredi soir a duré une
heure. Des ambassadeurs, chefs de missions diplomatiques et consuls représentant
aussi bien l’Europe, les Etats-Unis d’Amérique que le continent africain ont
voulu échanger à huis clos avec le ministre ougandais de la Défense qu’ont
accompagné une délégation de la Conférence Internationale sur la Région des
Grands Lacs (Cirgl) et le coordonnateur de la délégation de la République
Démocratique du Congo, l’Abbé Apollinaire Malu-Malu, afin de mieux appréhender
le niveau des discussions en cours entre le gouvernement de la RD Congo et les
rebelles pro-rwandais du M23.
Selon le directeur du programme Paix et
représentant du Secrétaire exécutif de la Conférence Internationale sur la
Région des Grands Lacs, Singo Stephen Mwachofi, cette rencontre entre les
ambassadeurs et le facilitateur portait essentiellement sur les aspects
politique et militaire du dialogue.
A cette occasion, le facilitateur du
dialogue a retracé à l’attention de ses hôtes, l’historique du dialogue initié
par les chefs d’Etats de la région afin de résoudre la crise militaire à l’Est
de la RD Congo. En deux mois de discussions, a fait savoir monsieur Kiyonga, le
dialogue a pu passer en revue l’accord du 23 mars 2009 en tenant compte des avis
et considérations des deux parties. Cet accord évalué, un premier rapport a été
adopté par les deux parties le mercredi, 06 février 2013, a-t-il
expliqué.
La nécessité des appuis des partenaires
Selon le
représentant du secrétaire exécutif de la Cirgl et patron du programme de paix
régionale, le Kenyan S.S. Mwachofi, le processus comporte aussi bien le volet
politique que le volet militaire. Quant au volet militaire, la force
internationale neutre est déjà décidée : « C’est ce qui a expliqué la présence
de la Cirgl à cette rencontre avec les ambassadeurs, car c’est la Conférence
Internationale sur La Région des Grands Lacs qui est à l’initiative du dialogue
de Kampala et c’est elle qui élaborera le mécanisme de mise en ouvre, de suivi
et d’évaluation de l’Accord qui sera signé à la fin des travaux », fin de
citation.
Pour sa part, l’abbé Apollinaire Malu-Malu qui était associé à
ces échanges, aurait transmis aux diplomates présents une réflexion en ce qui
concerne le suivi de l’accord de Kampala. Selon le reporter de DRCNEWS présent à
Kampala, Malu-Malu (en tant qu’ancien président de la Conférence sur la paix et
la sécurité des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu) aurait signifié aux
ambassadeurs que le suivi dudit processus nécessitera des moyens d’appui étant
entendu qu’il s’agira d’un nième accord de paix qui sera signé dans le cadre de
la stabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo.
A la
fin de leurs échanges, les ambassadeurs n’ont pas souhaité s’exprimer devant la
presse, estimant jouir de l’unique qualité d’observateurs du dialogue entre le
gouvernement et le M23. Ces travaux de Kampala sont suivis de manière permanente
par les Etats-Unis, la Belgique, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Irlande du Nord,
la Monusco, l’Union Africaine et l’Union Européenne. Vendredi dernier, le
dialogue était à son 69ème jour de travail, comptant à son actif un accord
partiel en ce qui concerne l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 et pour
lequel, il a été évalué 35 points et d’une manière contradictoire, dûment
validés par la médiation. Il a été retenu 12 points sur 35 qui nécessitent
encore d’être mis en œuvre.
Dans l’attente des conclusions de Yoweri
Museveni
François Muamba, délégué de l’opposition politique au dialogue
de Kampala livre ses attentes après la remise des réponses du gouvernement aux
doléances du M23. Il sied de signaler que le gouvernement avait qualifié, dans
un document remis le mardi 12 février 2013, une grande partie des propositions
du mouvement rebelle sur les questions Sécuritaires et Politiques,
Socio-économiques, d’illégitimes, d’illégales. La délégation de Kinshasa dit
avoir fini son travail et n’attend que les conclusions finales (du Président
Yoweri Museveni) et les mesures de mise en œuvre (par le Secrétariat de la
Cirgl) pour retourner au pays. Quant aux attentes des pourparlers de Kampala,
François Muamba manifeste sa satisfaction. « Nous sommes venus ici pour faire
deux choses. La première, conformément à la décision des chefs d’Etat de la sous
région et aux instructions précises données par le Président de la République
Joseph Kabila, il nous a été demandé d’examiner par des détails, le document du
23 mars 2009.
Cela, puisque le M23 avait indiqué que la non exécution ou
la mauvaise exécution de ce document était la raison principale de la reprise de
la guerre. Il nous a été également demandé, d’être à l’écoute s’il y avait
d’autres revendications. Il y a en eu. Ce qui concerne les questions
sécuritaires et ce qui concerne des questions dites politiques, économiques et
sociales ».
La satisfaction, selon François Muamba, est que, nous avons
maintenant terminé l’examen de ces trois points. Celui de l’évaluation qui a
fait même l’objet de conclusion définitive. Sur les 35 points considérés, il n’y
a finalement que quelques points, une douzaine qui nécessitent encore d’être mis
en œuvre. Il est apparu clairement qu’il n’y avait aucune raison pour que le M23
puisse prendre les armes. S’agissant des points numéro 2 et numéro 3, nous avons
remis à la médiation nos conclusions après avoir reçu, par cette même médiation,
les deux documents sur les questions sécuritaires et sur les questions
politiques élaborés par le M23.
Ne pas toucher à la
Constitution
En ce qui concerne la délégation de la Rdc, il dit
que la mission était accomplie. Et de poursuivre : « nous avons réagi, mais nous
sommes restés conformes à ce que le peuple congolais attendait de nous et aux
instructions du Président de la République. Les questions se rapportant à la
Constitution de la RDC, à l’intégrité du territoire national ou ses ressources
n’ont pas été abordées ici puisque personne n’a eu mandat. Je le dis avec
insistance parce qu’il se développe une certaine opinion dans notre communauté
congolaise au pays comme à l’étranger où les gens s’inquiéteraient pour ce que
nous sommes entrain de faire ici. Je dois être très clair là-dessus, personne ne
touchera la Constitution de la Rdc. Il faut mettre fin a la guerre. Le M23 a dit
que le document du 23 Mars 2009 n’a pas été correctement exécuté. »
«
Nous l’avons analysé et j’indique à l’opinion que nous n’avons trouvé aucune
raison pour laquelle on devait tuer des gens, violer et piller. Il reste à la
médiation, sur l’ensemble des trois points à l’ordre du jour, de proposer une
conclusion finale. Nous nous en remettons au président Yoweri Museveni et le
ministre de la Défense de l’Ouganda qui a été désigné par ses paires pour
faciliter ces discussions. Nous, nous avons fait notre travail. »
Pas
besoin de la réaction du M23
A ce jour, la délégation de la Rdc à Kampala
attend une seule chose : c’est la cessation des activités militaires. Ca suffit
comme-cela. Nos populations ont suffisamment souffert. Rien ne peut justifier
les monstruosités que nos populations, notamment ce que le Nord-Kivu a vécu.
Nous devons retourner au pays et passer à la phase du dialogue interne (de la
cohésion nationale) que le Président de la République entend convoquer dans les
jours qui viennent.
Au sujet de la fin des travaux, François Muamba dit
qu’il ne faut pas que nous donnions l’impression de chercher quelque chose et
son contraire. Pour mettre fin à la guerre, ne faut-il pas mieux se mettre
autour d’une table que de régler ce problème en augmentant la souffrance de la
population sur le terrain ? Nous, on nous a envoyé ici à Kampala pour pouvoir
mettre fin à la guerre par des moyens politiques. Puisque c’est une guerre, on
ne va tout de même pas s’imaginer qu’il faut se mettre autour d’une table pour
que les choses s’arrêtent. Ce ne sont pas des choses qui se règlent en claquant
du doigt.
L’opinion doit savoir qu’en ce qui nous concerne, nous
délégation de la République Démocratique du Congo, nous avons terminé. Alors,
pourquoi nous sommes encore ici ? Nous sommes ici parce qu’il ne suffit pas de
faire sa part de travail. Il y a eu deux parties. Il y a un arbitre. Nous
attendons que l’arbitre siffle la fin de la partie. En d’autres termes, nous
attendons que l’arbitre nous amène ses conclusions. Nous avons échangé des
documents via cette médiation à qui il appartient maintenant de conclure. Nous
espérons que ces conclusions arriveront très rapidement de manière à ce que nous
rentrions à la maison. Nous avons fait notre part du travail, mais nous n’allons
pas partir sans savoir ce qu’il faut retenir, a conclu François
Muamba.
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