A quel jeu jouent les rebelles du M23 dans l’est de la Rdc ? Leur double jeu de se lancer dans les négociations de Kampala et se déployer en même temps sur toute l’étendue-est avec des rébellion à mille dénominations prouve à suffisance qu’ils n’ont jamais voulu la paix.
Au micro de radio okapi, le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu, Omar Kavota, a accusé, hier lundi 4 février, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) de renforcer leurs positions autour de la ville de Goma en s’installant notamment à Munigi, Kibati, Kanyaruchinya et Buhimba.
Selon lui, certains rebelles associés à des militaires rwandais se sont installés à 1 km de la capitale provinciale du Nord-Kivu. Cette information est confirmée par plusieurs sources indépendantes ainsi que par certaines sources sécuritaires dans la province. A en croire Omar Kavota, la présence de deux bataillons de l’armée rwandaise a été signalée dans les localités de Rutagara et de Bisizi, en teritoire de Nyiragongo.
« Nous avons des informations qu’un bataillon rwandais s’est déployé non loin de l’aéroport de Goma », a-t-il indiqué, ajoutant qu’un kilomètre plus loin, dans la localité de Rukoko, des militaires rwandais et des rebelles du M23 ont été aperçus.
Le porte-parole de la société civile du Nord-Kivu a invité le gouvernement à agir rapidement « pour rassurer la population de Goma contre une éventuelle attaque du M23 » et « à prendre des dispositions d’une réplique au cas où le M23 voudrait reprendre les armes ». Le M23 et le gouvernement sont en pourparlers à Kampala depuis le 9 décembre dernier.
Les rebelles ont obtenu ces négociations en contrepartie de leur retrait de la ville de Goma qu’ils ont occupée pendant une dizaine de jours à la fin du mois de novembre 2012. Ce retrait sollicité par les chefs d’Etat des Grands Lacs devait se faire jusqu’à 20 km de Goma. Mais plusieurs organisations et personnalités accusent ces rebelles de jamais s’être retirés jusqu’à cette distance. En décembre 2012, la société civile du Nord-Kivu avait fait état de la présence des rebelles du M23 à moins de 10 km de Goma.
Le 18 décembre, le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé du maintien de la paix, Hervé Ladsous, a fait état « des mouvements erratiques et préoccupants » des rebelles du M23 autour de Goma.
Les Raïa Mutomboki déchaînés au Sud-Kivu
Au Sud-Kivu voisin, les Maï-Maï du groupe Raïa Mutomboki fidèles au commandant Maheshe ont brulé, dimanche 3 février dans la soirée, plusieurs habitations dans la localité de Luntukulu dans le territoire de Walungu (Sud-Kivu).
Selon des sources de la société civile de Walungu, les assaillants provenaient de Busolo, localité voisine de Luntukulu. Ils auraient attaqué les positions des Forces armées de la RDC (FARDC), provoquant le déplacement des habitants vers les localités de Mulamba, siutée à près de 20 km de Luntukulu.
Les mêmes sources indiquent que ces miliciens contrôlent encore la localité de Luntukulu après la fuite des militaires. La société civile de Walungu affirme que les maisons brulées étaient occupées par les quelques habitants qui restaient encore dans la localité après la première vague de déplacés partis au milieu du mois de janvier après une autre attaque des mêmes miliciens. Le porte-parole de la 10è région militaire confirme l’attaque contre Luntukulu survenue vers 21 heures. Mais pour l’officier, les militaires ont repoussé les assaillants et les ont pourchassés.
Les habitants de Nzibira, Lubimbe, Chulwe, Kishadu et de Luntukulu fuient régulièrement leurs localités à cause des attaques des miliciens Raïa Mutomboki. Et comme la situation l’exige, l’autorité compétente devra prendre des précautions et bouter les trouble-fêtes dehors.
BM
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