Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), accompagné de son épouse, Maman Marthe, a pris place à bord d’un régulier de SAA (South Africa Airways) hier après-midi à destination de Johannesburg, en Afrique du Sud. C’est la première fois, depuis les élections controversées de novembre 2011, qu’il sort de Kinshasa et du pays.
Placé de fait en résidence surveillée, l’homme circulait de temps en temps dans la capitale, sous haute surveillance policière. Selon des sources proches de son parti, il figure au nombre des personnalités africaines et mondiales invitées par « Brenthurst Foundation » pour faire une importante communication aux participants d’un forum auquel sont attendus de nombreux parlementaires sud-africains. Parmi ces « invités de luxe », on cite l’ancien président du Nigéria, Olusegun Obasanjo, très présent dans plusieurs dossiers liés aux crises congolaises.
Le plus vieux opposant congolais devrait développer, ce jeudi 21 février 2013, une réflexion en rapport avec le thème général dont l’intitulé est « Le rôle des armées africaines et l’ère de la démocratie ». Ce forum, indique-t-on, va se dérouler dans la petite cité de Tshwalu. D’aucuns pensent que le choix porté sur Etienne Tshisekedi serait dicté par sa riche expérience politique et son long combat pour l’avènement de la démocratie et d’un Etat de droit dans l’ex- Zaïre, redevenu République démocratique du Congo depuis le 17 mai 1997.
Témoin vivant et privilégié d’un environnement politique dominé par des armées politisées à outrance et placées au service des individus, depuis l’époque de Mobutu, le leader de l’UDPS est bien placé pour fixer les participants sur les interférences des hommes en uniforme dans le long processus de démocratisation de la RDC entamé le 24 avril 1990. L’apolitisme des armées étant encore une illusion constitutionnelle dans la majorité des Etats d’Afrique, l’on s’attend à des débats enrichissants en terre sud-africaine.
En marge de cette grande activité politique, l’entourage de Tshisekedi signale que ce dernier serait également l’hôte d’un groupe d’industriels sud-africains. Ces derniers, pense-t-on, souhaiteraient sonder ce leader d’opinions sur l’Etat réel du climat des affaires en République démocratique du Congo et les opportunités d’investissement.
La durée du séjour sud-africain de Tshisekedi n’est pas précisée. Mais ses proches craignent des prolongations au vu des attentes de la diaspora congolaise en Afrique du Sud en général et des cadres et militants de l’UDPS en particulier, qui l’avaient fortement soutenu, moralement et financièrement, peu avant sa campagne électorale pour la présidentielle de novembre 2011. La communauté congolaise d’Afrique du Sud attend impatiemment le message de l’espoir de la part de celui qui n’a cessé de prôner l’amour du Congo et la construction d’un Congo nouveau à travers le slogan « Le peuple d’abord » et qui croit dur comme fer que la solution à la crise politico-militaire actuelle réside dans le retour à la « vérité des urnes ». En marge des pourparlers de Kampala et du projet de dialogue national, sa « base » intérieure a besoin des repères.
Kimp
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre message.
Je tiens à vous rappeler que vous etes le seul responsable des propos tenu dans vos commentaires...