(L'Avenir Quotidien 04/02/2013)
Depuis le week-end dernier, le Premier ministre Matata Ponyo
effectue, pour la première fois, un voyage aux Etats-Unis d’Amérique. A
New-York, le chef du Gouvernement congolais va rencontrer le Secrétaire général
de l’ONU, Ban ki-Moon, après le report sine die de la signature d’un
accord-cadre sur la paix et la sécurité en Rd Congo
A Washington,
l’agenda du Premier ministre prévoit des échanges avec Christine Lagarde,
Directrice générale du Fonds monétaire international, qui avait manifesté sa
décision de ne pas poursuivre l’appui au programme économique de la Rd Congo.
Ici, Matata Ponyo va démontrer que son Gouvernement a non seulement rempli tous
les critères exigés dans le programme, mais il est aussi un bon élève en ce qui
concerne la maîtrise du cadre macroéconomique en Afrique
subsaharienne.
C’est depuis le week-end dernier que le Premier ministre
Matata Ponyo se trouve aux Etats-Unis d’Amérique. Peu avant de prendre son
avion, le chef de l’exécutif congolais avait réuni la presse pour faire le bilan
de l’exercice 2012 et rendre publiques les perspectives pour 2013. Pour lui, la
Rd Congo n’étant pas un va-t-en guerre, convaincu d’avoir affaire à une
agression orchestrée de l’extérieur, malgré les dénégations des auteurs, a
privilégié la voie diplomatique pour conjurer l’ignominie.
Des sources
sûres, nous apprenons qu’il va rencontrer à New-York le Secrétaire général de
l’Onu, Ban ki-Moon, après le report sine die de l’accord-cadre sur la paix et la
sécurité en Rd Congo. Dans cette ville, le Premier ministre détient une mallette
des propositions concrètes au Secrétaire général, lorsqu’on sait que tout juste
après le report de cet accord à Addis-Abeba, le président de la République
Joseph Kabila a été de passage en Tanzanie, pays qui occupe la présidence de la
SADC et dont certaines troupes sont déjà disponibilisées pour composer la Force
Internationale Neutre.
Matata Ponyo va à New-York tout en ayant à cœur
les pourparlers de Kampala, dont l’objectif est non seulement d’écouter les
revendications des rebelles, mais aussi de mettre un terme à la guerre qui
déchire cette partie de la République. Et ce, après avoir rencontré un franc
succès lors de son périple européen de l’année dernière. En ce début d’année, le
chef de l’exécutif congolais voudrait présenter à Ban ki-Moon la recette à la
congolaise pour trouver solution à la guerre qui déchire son pays.
La
reprise du programme
Après avoir terminé avec la ville politique qu’est
New-York, Matata Ponyo se rendra à Washington, la ville économique, où siègent
la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Au FMI, le Premier
ministre compte rencontrer Mme Christine Lagarde, Directrice générale de cette
Institution de Bretton Woods.
En effet, la décision pour le FMI de ne pas
poursuivre l’appui au programme économique du Gouvernement a laissé un goût amer
dans les relations entre les deux. Le Premier ministre était le premier à dire
que la décision du FMI était disproportionnée. Et cette décision avait étonné
tous les Congolais, même les partenaires bilatéraux qui la trouvaient
incompréhensible, inappropriée et injustifiée.
Disons que le Gouvernement
et la Banque centrale du Congo ont rempli tous les critères exigés dans le
programme, en appliquant notamment une politique budgétaire rigoureuse, dont
certains Congolais sont victimes avec le non paiement de la dette
intérieure.
Sur 100%, le Gouvernement congolais a obtenu 99% et ce serait
à cause de 1% non réalisé que le programme aurait échoué. Cette attitude n’est
pas juste et elle est incompréhensible, surtout que le dossier incriminé, la
cession par la Gécamines de 25% de sa participation dans COMIDE, est un dossier
clair et transparent dans lequel toute l’information a été fournie et la
transaction a respecté strictement les statuts de la société.
Il est
quand même surprenant de constater que c’est avec le soutien actif et pressant
de la Banque mondiale que la réforme des entreprises publiques a été finalisée
par le Parlement. Raison pour laquelle le Gouvernement et la Gécamines ont
décidé d’aller ensemble à Washington pour expliquer davantage ce dossier dans
lequel les intérêts de la société et du pays ont été sauvegardés.
Il faut
tout de même dire que le FMI est déterminé à reprendre le programme avec la Rd
Congo pour deux raisons. Pour preuve, le FMI a dépêché son spécialiste pour la
Rd Congo qui a échangé avec le Premier ministre la semaine dernière et qui a
même pris part au forum sur la transparence dans le secteur minier congolais. En
plus, la Rd Congo est l’un de pays qui gèrent bien leurs économies depuis un
certain temps et qui constituent donc un modèle en Afrique
subsaharienne.
Matata s’adresse à la presse
Peu avant de quitter
la Rd Congo, Matata Ponyo a animé un point de presse dans lequel il a évalué le
parcours fait par son Gouvernement pendant les huit mois de sa gestion au cours
de l’année 2O12. Ainsi, a-t-il fait ce bilan et dressé les perspectives à
travers ces quatre volets : politique, sécuritaire et diplomatique, économique,
et socio-culturel ainsi que et le volet des réformes et de l’amélioration du
climat des affaires et des investissements.
Au plan politique,
sécuritaire et diplomatique, le Premier ministre a rappelé le problème majeur
d’insécurité dans l’Est du pays avec une guerre d’agression qui menace son
intégrité territoriale à cause des visées hégémonistes et des convoitises de
quelques-uns de ses voisins. « Notre pays, n’étant pas un va-t-en guerre,
convaincu d’avoir affaire à une agression orchestrée de l’extérieur, malgré les
dénégations des auteurs, a privilégié la voie diplomatique pour conjurer
l’ignominie », dit-il. Et de poursuivre que c’est grâce à la diplomatie
agissante qu’il a été possible de mobiliser la communauté internationale qui a
fini par reconnaître l’évidence, et s’est prononcé à travers des résolutions
pertinentes des Nations Unies ainsi que les prises de position claires des pays
amis comme les Etats-Unis d’Amérique, la France, la Belgique, la Grande Bretagne
et d’autres encore.
Poser les bases d’une croissance
accélérée
Nonobstant le contexte économique mondial incertain, la
stabilité macroéconomique de la Rd Congo a été consolidée et les bases d’une
croissance accélérée ont été davantage posées, explique le Premier ministre.
Ainsi, la croissance économique a-t-elle été maintenue à une moyenne de 6,0% sur
la période de 2009-2012, contre une réalisation de 5% sur la période précédente
de 2001-2008. En 2012, ce taux s’est situé à 7,2%.
L’inflation pour sa
part a été maîtrisée et ramenée structurellement à un chiffre, niveau cible du
programme. Au terme de l’année 2012, le taux d’inflation a été de 2,72% malgré
un contexte international marqué par la flambée des prix, etc.
En ce
moment, poursuit le chef de l’exécutif, son Gouvernement vient de boucler
l’élaboration des politiques économiques pour l’horizon 2013. Dans ce cadre, il
s’engage à la poursuite des objectifs quantitatifs et prioritaires allant dans
le sens de la consolidation de la stabilité du cadre macroéconomique, de la
poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base,
la diversification et l’intégration de l’économie nationale.
Ainsi,
est-il envisagé un taux d’inflation fin période de 4% en 2013 et de 3,5% en
2015. Quant au taux de croissance, la cible pour 2013 est de 8,2% et sera porté
à 2 chiffres déjà en 2015, soit 11,8%. Pour atteindre ces objectifs, la
poursuite des réformes se fera en termes des politiques sectorielles qui vont
prendre en charge l’agriculture, les mines, les hydrocarbures, les
infrastructures de transport et voies de communications, l’énergie,
etc.
Sur le plan stratégique, le Gouvernement attend opérationnaliser les
Zones Economiques Spéciales en créant les externalités favorables aux
investissements publics dans le transport (routes, voiries, chemins de fer,
voies navigables, ports, ponts et aéroports), l’électricité (construction des
centrales hydroélectriques), l’éducation et la santé (écoles et hôpitaux) qui
exercent l’effet le plus vigoureux sur la croissance.
A ce sujet, il y a
lieu de noter que les infrastructures routières ont la double caractéristique de
constituer un élément fondamental de désenclavement des populations et de jouer
un rôle majeur dans le développement économique, grâce aux incitations à
investir des privés. La priorité reconnue au secteur agricole est prise en
compte à partir des passerelles de communication entre les zones industrielles
et les aires agricoles. Dans ces conditions, les pistes rurales sont
essentielles à la collecte et à l’évacuation des productions agricoles. Et,
c’est à partir de cette stratégie (qui permet d’éviter les points de rupture)
qu’on peut s’attendre aux fortes externalités des dépenses publiques en
infrastructures routières sur la croissance économique.
Dans le secteur
des télécommunications, la lutte contre la fraude sur les terminaux d’appels du
code 243 sera effective à partir de ce mois de février 2013. La mise en service
de la station d’atterrage de Moanda interviendra à la fin du premier trimestre
de l’année en cours. Avant la fin de cette année, la norme de la télé numérique
sera choisie et immédiatement interviendra la migration.
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