(VOA News 07/02/2013)
Dans un entretien avec Nicolas Pinault, envoyé spécial de la
VOA, le chef politique du M23, Jean-Marie Runiga, réagit aux sanctions
américaines contre lui, prises quelques semaines après celles du Conseil de
Sécurité le 1er janvier, imposées non seulement aux rebelles du M23, mais
également à la rébellion rwandaise des FDLR active dans le Nord Kivu.
"Je
ne constitue aucun danger pour l’administration américaine. Ni moi, ni le
mouvement que je dirige ne sont des ennemis des Etats-Unis. Nous ne sommes pas
un groupe terroriste. Nous ne nous sommes jamais attaqués aux intérêts
américains. Je pense que Washington a reçu des informations incorrectes. A un
certain moment, ils pourront revoir cela car nous ne constituons aucun danger
pour les Etats-Unis", a dit le chef du M23, à propos des sanctions du Trésor
américain. "Je n’ai rien à me reprocher, donc je me dis que la vérité finira par
triompher. Le peuple congolais sait que nous sommes sérieux. Il y a des
problèmes en République Démocratique du Congo. Ces sanctions-là ne vont pas les
résoudre ", a ajouté Jean-Marie Runiga.
Concernant les discussions de
Kampala, le chef du M23 a dit que le gouvernement ne veut parler que des accords
du 23 mars 2009, sans prendre en compte les problèmes
socio-économiques.
Jean-Marie Runiga a, par ailleurs, approuvé le futur
déploiement de drones de surveillance à la frontière Est de la RDC. "Aucune
inquiétude, les drones viendront pour surveiller les frontières. C’est une bonne
chose pour nous car on saura, une bonne fois pour toutes, que nous ne recevons
pas de soutien des pays voisins," a-t-il affirmé.
La société civile du
Nord-Kivu dénonce depuis plusieurs jours un renforcement des troupes du M23
autour de Goma avec l'appui de l'armée Rwandaise. De leur côté, les rebelles du
M23 accusent le gouvernement de s'allier aux rebelles rwandais des FDLR et à
certains groupes armés locaux. Dans la capitale du Nord Kivu, d’aucuns craignent
une reprise de la guerre.
Reportage de Primo Pascal Rudahigwa à Goma
«
Notre option à nous, c'est de négocier avec le gouvernement congolais, ce n'est
pas de continuer la guerre », a dit à la Voix de l’Amérique, le porte-parole du
M23, Bertrand Bisimwa, en réponse aux divers rapports de média faisant état de
nouveaux bruits de bottes aux environs de Goma.
Précisant à la VOA que
le document d’évaluation de l’accord du 23 mars a été paraphé ce mercredi, 6
février, à Kampala, M. Bisimwa a dit ne pas avoir eu l’impression que la
délégation gouvernementale était opposée à des discussions sur d’autres points
en dehors de la sécurité, contrairement à divers rapports par voie de presse.
Sur la question du coût élevé de ces pourparlers qui s’éternisent, et de
la réduction du nombre de délégués présents à Kampala, il a dit qu’une prochaine
plénière décidera probablement de cette réduction, et que la guerre coûte de
nombreuses vies humaines, un prix bien plus élevé que Kampala.
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