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mercredi 1 février 2012

R.D.C. - Et si Tshisekedi tempérait ses ardeurs ?

(Sidwaya 01/02/2012)

La montre tourne contre le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi, autoproclamé président de la République démocratique du Congo (RDC) à la faveur de la présidentielle du 28 novembre 2011. Il semble l’avoir compris. Bien que la police tente de l’asphyxier en le confinant depuis plusieurs semaines dans sa résidence de Kinshasa, il a tenu à faire comprendre qu’il est un point fixe, un amas de certitudes contre lequel aucun excès de mal ni d’horreur ne pourra prévaloir. La preuve, le leader historique de l’opposition politique congolaise a lancé un mot d’ordre de grève générale jusqu’à nouvel ordre à partir du 30 janvier 2012. Dans les faits, le résultat est moins flatteur. Le mouvement a été inégalement suivi.Comme un seul homme, ses partisans se sont mobilisés dans ses fiefs des deux Kasaï, oriental et occidental, pour paralyser les villes de Mbuji Mayi et de Kananga. On a pu observer beaucoup de commerces, d’écoles, de services administratifs fermés et des rues désertes. En témoigne, un homme en train de réparer sa voiture, accusé de travailler, a été passé à tabac. Cependant, quelle ne fut la surprise de constater que la capitale Kinshasa, majoritairement acquise à la cause de l’opposant, ait fonctionné comme à l’accoutumée. C’est le signe que les populations kinoises, qui ont déjà payé cher de leurs vies dans les précédents mouvements, n’en peuvent plus de se faire malmener impunément par les forces de sécurité.
C’est comme si elles étaient lassées de trop d’efforts sans qu’il ne pointe à l’horizon un véritable espoir de retournement de situation. Ce qui expliquerait qu’elles aient préféré mener la lutte permanente contre l’engrenage de la misère qui les frappe de plus en plus en vaquant tranquillement à leurs occupations. On est tenté de parier que le mouvement de grève générale pourrait ne pas être observé, ne serait-ce qu’un ou deux jours dans la capitale. Cela risque de faire tache d’huile dans ses bastions, au centre du pays, dans la mesure où la lassitude et l’abattement pourraient gagner de nombreux militants et sympathisants de l’UDPS. De la sorte, les éventuels mots d’ordre de Tshisekedi risquent de ne plus porter aussi loin, au-delà des quatre murs de sa résidence, sinon du centre de commandement de l’utopique pouvoir de l’UDPS. Il peut insister avec une nouvelle alternative mobilisatrice.
Celle qui consiste à s’appuyer sur les responsables locaux du parti qui ont été déboutés frauduleusement, c’est selon, dans la course à l’hémicycle. D’autant plus que ces derniers, en contact avec le peuple, ont des intérêts directs en jeu, on peut souffler, avec un brin de dogme, que le peuple peut reprendre goût à la lutte. Sans compter que la réaction des autorités ne va pas se faire attendre ? : bastonnades, brimades, humiliations et vexations, ce serait une peine perdue. Il ne reste plus qu’à Etienne Tshisekedi de sortir le grand jeu afin de ne plus s’exposer encore et encore à une douche froide. Pourquoi ne virerait-il pas sa cuti pour ne pas subir sa propre dévalorisation ? Qu’il réfléchisse aux conséquences désastreuses d’une témérité vengeresse. Déjà qu’il a été empêché de quitter sa résidence et de parler à la presse, il ne devrait plus manquer de clairvoyance et de pertinence. Il est évident que sa mésaventure ne connaîtra pas de fin aussi longtemps qu’il s’engouffrera dans la logique des bras de fer.
La colère au ventre et le visage déconfit, il peut continuer à revendiquer sa victoire à la présidentielle tout en reconsidérant sa position par rapport aux résultats des législatives. En clair, le vieux briscard du landerneau politique congolais gagnerait à se métamorphoser en fendant l’armure pour permettre aux heureux élus de l’UDPS, évalués pour le moment à 34, de siéger au futur parlement. Son parti, absent des élections de 2006, a besoin d’oxygène. C’est tout le sens qu’on peut donner à la présence des élus de son mouvement au sein de la représentation nationale. C’est nul doute une tribune qui va permettre à l’UDPS de consolider ses reins en renforçant les capacités de ses membres.
Quand on sait que Tshisekedi est âgé de 80 ans, il urge qu’il rame en pensant à la relève. C’est une démarche qui, au moment où il souffre le martyre, lui permettra de se départir de l’image du « self made man ? » pour celui qui a donné toute la noblesse à la politique congolaise.

Adama BAYALA (badam1021@yahoo.fr)

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