Projet du parc de Lomami : Les autochtones contestent

(L'Avenir Quotidien 05/03/2012) 
Dans nos précédentes éditions, nous avons indiqué que l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) finalisait un projet de création d’un nouveau parc national dans la province du Maniema à l’Est de la RD Congo. Cette aire protégée appelée « Parc Lomami », se situe en territoire de Kailo, au centre de la province du Maniema, et est à cheval entre les provinces du Kasaï Oriental (centre-est) et la province Orientale (nord-est). La rivière Lomami est l’une des frontières naturelles qui le sépare avec les deux provinces.
Cependant, les habitants du village Yawenda-Lolo situé dans la localité d’Obenge en Province Orientale, ne sont pas favorables au projet de création de ce nouveau parc, rapporte radiookapi.net. Ils estiment que cette nouvelle aire protégée qui devrait couvrir également le territoire d’Opala à 265 Km au sud de Kisangani en province Orientale, les priverait de leur milieu de survie quotidienne.
Selon la source onusienne, ces populations autochtones occupant le périmètre concerné par le nouveau parc Lomami se sentent exclus et disent être mécontentes du projet. Elles craignent qu’une fois ce projet concrétisé, elles n’auraient plus accès à leur forêt.
Au micro de Radio Okapi, un des paysans qui a requis l’anonymat s’est plaint en ces termes : « La population de Yawende –Lolo vit de la forêt. Ce qui signifie que c’est une population qui piège qui abat des animaux (…) Alors on dit qu’il ne faut plus piéger, abattre les animaux. Or cette population vit des animaux, des champs et consort. C’est pourquoi elle a toujours exprimé son mécontentement vis-à-vis de la création de ce parc ».
Pourtant, explique la source, la consultation des représentants des communautés de territoires d’Ubundu et d’Opala (Province Orientale) sur le projet de création du parc national de la Lomami avait débuté, samedi 27 août 2010 à Kisangani. Ces notables s’étaient dits favorables à la création de ce nouveau parc.
Toutefois, l’administration territoriale indique que des dispositions sont prises pour la relocalisation de cette population dans un autre endroit vital. Et, l’administrateur assistant du territoire d’Opala, M. Christophe Mandia, a reconnu les difficultés de la délocalisation d’un peuple de son milieu naturel.
Il a affirmé, néanmoins, que les populations concernées seraient initiées à d’autres activités pour leur survie. « Sur le plan même psychologique, il faudra savoir comment substituer les activités naturelles à d’autres, pour mettre un peu de l’ordre dans leur esprit, l’occurrence l’élevage ainsi de suite (…) Peut être avec d’autres activités, on pourrait surtout les sédentariser parce que, pour la plupart, c’est une population nomade », a-t-il dit.
Rappelons en outre que, sur une étendue de 2.558 km², ce futur parc de la Lomami sera le 2ème parc situé dans la province du Maniema, après le Parc national de Maiko, situé dans le nord de cette province. Il devrait également couvrir une grande partie des territoires d’Opala et d’Ubundu dans la Province Orientale.
L’ICCN avait reçu le feu vert des chefs coutumiers depuis mai 2010 pour la création de ce parc. Comme préalable, les chefs coutumiers avaient exigé la construction des infrastructures hospitalières, des écoles et la réhabilitation des routes pouvant les relier à Kindu, chef-lieu de la province.
Dimanche 26 février, le directeur provincial de l’ICCN/Province Orientale, Paulin Tshikaya avait affirmé à la radio onusienne que tout est presque fin près pour le lancement du parc. « Il ne reste que la signature de l’ordonnance créant le parc pour que les activités démarrent », avait-t-il précisé.

Lepetit Baende
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