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lundi 6 février 2012

Crise de légitimité en RDC : Le Gouvernement dit non aux négociations politiques

«Pourquoi avoir organisé de si coûteuses élections pour ensuite faire fi de leurs résultats au profit de négociations de type "Dialogue inter congolais" ?», s’interroge Lambert Mende. Le Gouvernement de la République prône le dialogue et dit non aux négociations politiques. C'est du moins en ces termes que le ministre de la Communication et de Médias, Lambert Mende, a clarifié, lors de son point de presse tenu vendredi 03 février dernier, la question des négociations politiques que sollicitent les acteurs politiques après les élections du 28 novembre.
Au cours de cette première rencontre de l'année 2012, peut-être la dernière du Gouvernement issu des élections de 2006, avec les professionnels des médias, le Porte-parole du Gouvernement a abordé la sécuritaire sur l'ensemble du territoire national, le déficit de visibilité du chef de l'Etat, les négociations politiques, les rumeurs sur la mise en résidence surveillée et de déportation de M Etienne Tshisekedi vers l'intérieur du pays ainsi que de l'affaire Chalupa. Au sujet de la sécurité, Lambert Mende Omalanga a indiqué que des menaces de type sécuritaires continuent à peser sur quelques entités territoriales décentralisées dans les provinces du Nord et Sud-Kivu et de la Province Orientale. Les Fardc et la Police nationale congolaise, a-t-il expliqué, sont engagées dans les opérations très décisives pour l'éradication de ces menaces. Parlant de l'incident survenu à Goma, le ministre de la Communication et des Médias a souligné qu'il s'agit de l'interpellation houleuse du député national sortant Bakungu Mithondeke qui a donné lieu à mort d'hommes jeudi 3 février dernier à Goma. Compte tenu des immunités et privilège qui le couvrent, le député sera transféré à Kinshasa et présenté au Procureur général de la République pour une suite utile à ce dossier.
Quant au déficit de visibilité du Président de la République, Lambert Mende a bien fixé l'opinion. " Nous sommes en fin de législature. En dehors du Président de la République dont le dossier de l'élection a été clôturé avec l'arrêt de la Cour suprême de Justice (CSJ) portant proclamation définitive des résultats de l'élection présidentielle, l'Assemblée nationale et le Gouvernement dont la formation est étroitement liée à la composition définitive de l'Assemblée nationale sont en phase de transition. Il est de bonne politique pour le respect du principe de la séparation des pouvoirs que lorsque la CSJ est occupée à statuer sur le contentieux des élections législatives que les autres institutions et notamment le Président de la République gardent le silence. Il s'agit de ne pas donner l'impression d'interférer dans le processus, une grave entorse à une règle élémentaire de l'Etat de droit", a expliqué le Porte-parole du Gouvernement. A lui d'ajouter que le chef de l'Etat est présent au pays et plus précisément à Kinshasa.
Abordant les négociations politiques souhaitées par les églises, les ONG nationales et internationales ainsi que certains acteurs politiques congolais, le Porte-parole du Gouvernement est d'accord pour le dialogue et rejette toute idée des négociations politiques. Pour lui, le dialogue vise à améliorer et perfectionner la démocratie naissante en RDC. Par contre, les négociations cherchent à remettre en cause les élections. Les négociations, a-t-il souligné, ne donnent aucune méthodologie prenant en compte l'Etat de droit dans ce pays qui a été sevré jusqu'en 2006. Il a même rappelé que le Président de la République a déjà tendu sa main à tous les Congolais soucieux du devenir de notre pays sans discrimination idéologique.
Pour les rumeurs sur la mise en résidence surveillée du président de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi, et de sa déportation vers l'intérieur, le Porte-parole du Gouvernement a rejeté tout en bloc. " Je suis en mesure de démentir de manière catégorique ces informations qui procèdent manifestement de la radicalisation de la stratégie de la tension mise en œuvre depuis la période pré-électorale par le parti de Tshisekedi auquel RENADHOC et la VSV servent notoirement de caisse de résonnance ", a fait savoir le ministre de la Communication et des Médias.
Quant à l'affaire Chalupa, le ministre de la Communication et des Médias a indiqué que ce sujet grec a été interpellé par la justice qui lui reproche un délit de faux et usage de faux en matière commerciale. " Chalupa n'est pas congolais. Le Parquet serait à tout fondé à lui demander des comptes sur le tour de passe-passe qui lui a permis de se présenter comme détenteur de la nationalité congolaise à la CEI d'abord en 2006 ensuite en en 2011 à la CENI ", a déclaré Lambert Mende.
Compte-rendu du POINT DE PRESSE DU ministre mende
Ce point de presse sera le premier de l’année 2012 et peut-être le dernier du Gouvernement issu des élections de 2006. Il abordera quelques questions brûlante d’actualité portant notamment sur la situation sécuritaire dans le pays, les suites de la proclamation des résultats provisoires des élections législatives nationales et la nouvelle TVA.
1. Situation sécuritaire
Hormis les conséquences de l’agitation frénétique de certains acteurs politiques autour des résultats des élections législatives dont la proclamation provisoire est intervenue récemment et sur lesquelles nous reviendrons un peu plus loin, la situation sécuritaire de notre pays se caractérise par une accalmie relative. Des menaces de type sécuritaires continuent à peser sur quelques entités territoriales décentralisées dans les provinces Orientale, du Sud et du Nord Kivu. Les FARDC et la PNC sont engagées dans des opérations très décisives pour l’éradication de ces menaces.
Un incident défraye la chronique depuis hier à Goma. Il s’agit de l’interpellation houleuse du député national sortant Bakungu Mithondeke qui a donné lieu à mort d’hommes hier dans le chef lieu de la province du Nord-Kivu. Le rapport sur ces événements fait état d’échanges de coups de feu entre des unités de la Justice Militaire chargés d’une perquisition dans une résidence de l’Honorable Bakungu où ont été effectivement trouvés des armes de guerre et des éléments protégeant ladite résidence. Le bilan humain de cette confrontation fait état de deux morts parmi la garde de M. Bakungu et deux parmi les préposés de la justice militaire. Dans l’ambiance générale d’insécurité qui s’en est suivie, les autorités locales ont décidé dans un premier temps de placer la famille de l’Honorable Bakungu en sécurité pour éviter d’éventuelles représailles. Par la suite Madame Bakungu et ses enfants ont pu regagner leur domicile.
Compte tenu des immunités et privilèges juridictionnels qui le couvrent, le député sera transféré aujourd’hui même à Kinshasa et présenté au Procureur général de la République pour une suite utile à ce dossier.
Au Sud Kivu huit militaires du 109ème régiment FARDC ont été accusés d’avoir agressé le gérant d’un bistrot et d’avoir emporté près de 5.000 $ à Bibombe (Mwenga) dans la nuit de lundi 30 à mardi 31 janvier. Sans tarder l’autorité locale, le lieutenant colonel Chiviri, a procédé à l’arrestation de ces éléments indisciplinés qui déshonorent l’uniforme des FARDC. Ils sont en détention dans l’attente de leur jugement.
2. Les suites de la proclamation des résultats provisoires des élections législatives.
La CENI vient de rendre publics les résultats des élections législatives nationales. C’est une bonne chose et le Gouvernement s’en félicite. Du fait de nombreuses réclamations électorales enregistrées ici et là, certains parlent de crise politique et institutionnelle, voire de débâcle et annoncent une sorte d’apocalypse. Ils ont tort et le peuple congolais va le leur démontrer.
Notre système démocratique n’est sans doute pas encore parfait. Nos élections non plus. Le Chef de l’Etat lui-même a encouragé des améliorations dans les services rendus à la Nation par l’administration électorale qui gagnerait beaucoup à recadrer ses prestations à la lumière des observations enregistrées. Mas nous devons être conscients que c’est tout ce dont dispose le peuple congolais pour faire entendre enfin sa voix.
Les scrutins électoraux de novembre dernier ont, certes, été empreints d’erreurs et de quelques irrégularités. On l’a dit et redit au plus haut niveau de l’État. Des missions d’observations invitées ici ont attiré l’attention là-dessus sans aller jusqu’à contester la validité du classement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en ce qui concerne l’élection présidentielle. Il n’est pas inutile de rappeler qu’aucune des organisations qui se sont prononcées sur ces irrégularités n’a pu réaliser un monitoring pouvant donner lieu à des estimations globales crédibles pouvant être étendues à tous les 63.000 bureaux de vote.
Il n’est pas acceptable que les conditions particulières dans lesquelles se sont préparées et déroulées ces élections soient purement et simplement occultées dans l’analyse de ces élections. Ce sont les élus envoyés au parlement par le peuple congolais en 2006 qui en ont défini l’arsenal juridique, lequel a été mis en oeuvre par une CENI dûment désignée après d’âpres négociations par la Majorité et l’Opposition. Aussi imparfaites qu’elles aient pu paraître, les élections de novembre 2011 et à venir sont nos élections. Ce sont les élections faites par des Congolais pour des Congolais. Des Congolais soucieux de l’avancement de leur pays sont invités à en assumer les performances et les imperfections et de s’impliquer activement dans les améliorations requises.
Il ne s’agit certes pas de recommencer à zéro, comme l’y incitent des chants de sirènes qui n’ont que très peu aidé notre pays à aller de l’avant au cours de ces dernières années. Il faut progresser.
Nul n’ignore que la CENI a oeuvré sous de fortes pressions qui lui ont imposé un calendrier difficile à tenir dans un pays continent aux infrastructures embryonnaires. On peut à cet égard rappeler les conditions dans lesquelles la CEI avait réussi à organiser les scrutins de 2006. La période de transition politique fixée par les négociateurs congolais à Sun City en Afrique du Sud était de trois ans. Mais en 2005, pour se donner le temps d’organiser des élections crédibles, le bureau de la CEI avait sollicité et formellement obtenu des deux chambres du parlement la prolongation de la période de transition pour une durée de 6 mois renouvelable deux fois. Ce fut fait le 17 juin 2005 au parlement sous les huées des mêmes acteurs politiques qui reviennent à la charge aujourd’hui avec des exigences extrêmes et qui menaçaient le pays de l’apocalypse si la transition ne se terminait pas à la date prévue en 2005.
Ils avaient exigé que la dernière période de transition consensuelle prenne fin en novembre 2006, faute de quoi il y aurait un vide juridique (déjà) qui nécessiterait là aussi des négociations alors que le pays se préparait pour des élections attendues par le peuple et le monde entier.
Il n’est pas question que du simple fait de l’existence d’un contentieux électoral aussi abondant soit-il, on en revienne à ces pratiques surannées. Quels qu’en soient les avatars, ces élections ont été nos élections. Les irrégularités, les erreurs, les violences qui ont pu les caractériser en certains endroits ont été bel et bien pris en compte dans la législation qui les régit. Notre pays dispose d’institutions idoines pour prendre en charge ces dysfonctionnements. Nous devons nous assumer et cesser de donner au monde ce spectacle honteux de pusillanimité et d’agitations immatures qui tendent à disqualifier l’agenda de la reconstruction nationale au profit des querelles de positionnement.
3. Des négociations politiques
Il est donc déplacé et rétrograde de vouloir imposer un retour à des négociations comme solutions face aux cas d’erreurs ou d’irrégularités constatées dans ce scrutin. La constitution et les lois de la République nous font obligation de gérer de tels cas par les voies du contentieux juridictionnels. Dialogier ? Oui, pour améliorer et perfectionner notre démocratie naissante. Mais non, s’il s’agit de violer nos propres lois pour leur substituer une sorte de patrimonialisation des institutions politiques nationales par des intérêts particuliers.
Les voix qui, au sein de la classe politique, s’élévent pour réclamer avec insistance de nouvelles négociations politiques afin, de résoudre ce que certains affectent de considérer comme une « crise politique post-électorale » ne nous donnent aucune méthodologie prenant en compte l’Etat de droit dans ce pays qui en a été sevré jusqu’en 2006. Des organisations non gouvernementales, des confessions religieuses, et ou agences internationales qui se jettent à corps perdu dans cette mêlée se comportent comme si nous nous trouvions dans un laboratoire de sciences politiques d’une université plutôt que dans un pays doté d’une constitution, de lois et d’institutions opérationnelles. Cela n’est pas acceptable.
A cet égard, tout en réaffirmant sa pleine disponibilité à collaborer avec tous les Congolais soucieux du devenir de notre pays sans discrimination idéologiques, le Président de la République a sifflé : « la fin, dans notre pays, d’une époque où l’alternance au pouvoir ne répondait à aucune norme démocratique, et où le financement du processus électoral était essentiellement assuré par la communauté internationale. Pour la deuxième fois en cinq ans, le peuple congolais s’est rendu aux urnes à terme échu, et dans un climat apaisé. Pour la première fois dans notre histoire, un mandat présidentiel s’est terminé sans crise institutionnelle et les élections ont été, à quatre-vingt quinze pourcent financés sur fonds propres de la République. Bel exemple d’avancée démocratique et de reconquête d’une souveraineté à un moment perdue ! ».
Depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale, c’est la première fois qu’après le cycle constitutionnel de cinq ans, le peuple congolais a été consulté sur son devenir. La première fois qu’il s’est vu associé à la définition du destin national. Il s’agit d’un apprentissage dont il a été sevré depuis plus d’un demi-siècle. Ceux qui sont appelés à décider du sort de la RD Congo sont ainsi le produit de la volonté souveraine de notre peuple et savent de la sorte qu’ils ont des comptes à rendre au Souverain Primaire.
Il est dommage que certains acteurs congolais se voilent la face devant cette réalité pour la simple raison que le scrutin n’a pas servi leurs desseins personnels.
La reconstruction en cours de la RD Congo ne concerne pas seulement les infrastructures et le social. Elle a également un impact sur le paysage politique national. Il nous appartient de persévérer, quelles que soient les difficultés et les imperfections, dans la recherche du bien et du mieux pour notre peuple. Tous les pays dits aujourd’hui de vieille démocratie sont passés par là, et ce, depuis des siècles. La RD Congo n’en est encore qu’à des balbutiements.
C’est le lieu de nous mettre en garde contre les réflexes d’inertie qui tendent à nous ramener aux vieilles pratiques qui aboutissent en fait à marginaliser les masses pour la capture de l’initiative par des petits groupes d’initiés au travers d’interminables négociations pour le partage du pouvoir brandies comme solution idéale à la moindre controverse mais qui ne sont en réalité que des aménagements opportunistes et carriéristes pour ceux qui ont choisi la politique comme moyen de subsistance.
La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir pourquoi avoir organisé de si coûteuses élections pour ensuite faire fi de leurs résultats au profit de négociations de type «Dialogue inter-congolais» entre acteurs politiques ? Le choix du peuple doit être impérativement respecté par tous.
C’est le lieu de rappeler aux globe-trotters émissaires du candidat malheureux à l’élection présidentielle du 28 novembre 201 1 qui sillonnent les capitales africaines et occidentales dans une quête frénétique d’une «punition» contre leur pays que leurs démarches fondées sur la réminiscence des luttes contre la dictature de la deuxième République ne sont plus opérationnelles dans le contexte démocratique actuelle. Ceux des dirigeants étrangers qu’ils vont ennuyer avec nos dysfonctionnements internes ont eux-mêmes des problèmes de loin plus sérieux que les nôtres.
Un groupe de l’opposition s’en est ainsi allé battre la semelle à Addis-Abeba en marge du dernier sommet de l’Union Africaine. Un des membres a prétendu que certains chefs d’Etats africains seraient favorables à ce qu’on revienne sur l’arrêt de la Cour Suprême de Justice de la RDC proclamant le Président Kabila définitivement.
Cette information est fausse. En effet, la position de l’Union Africaine est celle qui a été exprimé par le Président sortant de la Commision peu avant le sommet devant la presse ivoirienne, position selon laquelle : «au Congo-Kinshasa, c’est Kabila qui a gagné».
4. De la déstabilisation comme voie de revendication politique
Le meilleur perdant à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier a muItiplié depuis bien avant le scrutin en question des appels à des actes de perturbation de la vie sociale qui sont autant de menaces à la sécurité et qui détournent les Congolais des priorités de leur développement pour les fixer sur les mirages de la politique politicienne. C’est peut-être une des raisons pour lesquelles les mobilisations de ce candidat contre la CENI autour du fameux fichier électoral, son auto-proclamation comme Chef de l’Etat bien avant l’élection, son «injonction» aux forces de sécurité d’arrêter et de livrer le Président Joseph Kabila, de même que son appel à la grève «générale et illimitée jusqu’à nouvel ordre» n’ont eu qu’un très faible écho sur la population. La RD Congo version UDPS est le seul pays au monde ou c’est le «Président de la République» qui appelle les travailleurs à la grève en lieu et place des syndicats...
Un jeune prêtre de Kinshasa a déclaré à juste titre sur les ondes d’une radio locale que la violence en RDC, en Afrique, a pour origine la colonisation, la néo-colonisation et la dépendance totale des leaders africains à l’Occident. Cette dépendance impose des leaders illégitimes en Afrique et cette dépendance doit être enrayée. Curieusement, c’est le même qui demande avec frénésie une sorte de mise sous tutelle du pays sous le fallacieux prétexte des difficultés organisationnelles de la CENI.
Après l’échec retentissant de la grève politique, on parle à nouveau de «journées villes mortes», qui devaient être enclenchées aujourd’hui. qu’elle démontre comment le contraire pourrait se produire cette fois-ci !
Pour la petite histoire, chaque action «journée morte» ou «journée ville morte» visait certes l’affaiblissement du régime du maréchal Mobutu. Mais, elle passait par la paralysie planifiée de l’activité politique au travers de l’interdiction formelle, faite alors aux populations, de se livrer à des activités économiques et sociales quotidiennes.
L’arrêt des activités économiques perturbait sérieusement le climat des affaires, tandis que celui des activités sociales en rajoutait à la paupérisation du peuple. Le transport bloqué, les industries, les commerces et les services fermaient pour la journée et perdaient les recettes du jour, mais rattrapaient le chiffre d’affaires en majorant les prix des biens de consommation. Les malades ne pouvaient pas accéder aux soins de santé puisque le corps médical n’avait pas de quoi se déplacer. Les écoliers, les étudiants et le corps enseignant ne pouvaient se rendre à l’école, avec pour effet garanti l’élasticité de l’année scolaire ou de l’année académique.
Hier comme aujourd’hui, les initiateurs cherchent à provoquer une révolte populaire dont la lame de fond devait balayer, à la manière du tsunami, le pouvoir du Maréchal.
Le moins que l’on puisse dire est que ce qui n’a pas profité à notre peuple sous la deuxième République autocratique a peu de chances de susciter un miracle aujourd’hui. Au final, les lobbyings fortement médiatisés contre les efforts de normalisation du pays ne produiront que des effets collatéraux sur les victimes que l’ont prétend secourir. Le désinvestissement subséquent ne fera qu’accentuer le sous-emploi déjà endémique, en même temps que seront affectés les secteurs sensibles de la santé, de l’éducation. Tout cela parce qu’un homme n’a pas pu réaliser son ambition de devenir Président de la République.
Il ne faut pas oublier à cet égard que les phénomènes comme le «délestage» dans la fourniture d’énergie électrique par Snel et d’eau par la Régideso dont les Congolais souffrent encore près de quatorze ans après la disparition du Maréchal Mobutu. L’étranglement des entreprises publiques comme l’Office des routes, la Sncc, l’ex-Onatra, la Rvm, le Rva, la Rvf et CityTrain, pour ne citer que celles du secteur vital des transports et communications qui étaient en programme avec les partenaires extérieurs a également eu un impact négatif sur la qalité de vie de nos populations jusqu’à nos jours.
Les conséquences néfastes des «journées villes mortes», les Zaïrois redevenus Congolais continuent, une quinzaine d’années plus tard, de les subir dans leur chair. Preuve, si besoin est, que le mal fait au pays était profond. Vouloir y revenir alors que les murs de l’autocratie ont été bel bien pulvérisés dénotent non seulement d’un déficit patriotique mais aussi d’une forme de paresse de la pensée.
5. La mise en oeuvre de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
On a parfois tendance à l’oublier, mais cela a été dit clairement lors du discours d’investiture prononcé par le Chef de l’Etat à l’occasion de son investiture à la Cité de l’Union Africaine devant le monde entier. Énumérant les préoccupations de notre peuple, le Président en appelait à une mobilisation urgente pour des retombées positives sur le plein emploi, les revenus des ménages, les besoins sociaux de base, la salubrité de nos villes et de nos villages, la distribution de la justice aux plus humbles. Et le Président de proposer à la Nation un projet de société intitulé «La Révolution de la Modernité».
La mise en oeuvre de la TVA depuis le 1er janvier courant vise l’atteinte de ces deux objectifs essentiels : d’une part, améliorer la vie sociale des Congolais par la collecte de revenus additionnels consistants à y affecter et, d’autre part, disposer de moyens suffisants pour financer la reconstruction du pays. Pour ce faire, le gouvernement a tenu à éviter de créer ex nihilo un impôt supplémentaire. Le Gouvernement a donc pris l’initiative de substituer la TVA à un impôt existant, l’impôt sur le chiffre d’affaire (ICA). L’objectif visé était de préserver notre population du poids de la mise en oeuvre de la TVA et de faire en sorte qu’il en tire plutôt profit, au plus vite.
Le programme sur lequel le Président a été élu a pour principaux socles le social de la population à travers l’amélioration du vécu quotidien des Congolais et la modernisation du pays. C’est l’objectif que tout Gouvernement issu de la Majorité, présent ou venir, devra poursuivre. Telle est la volonté du Souverain Primaire qui s’est exprimée clairement le 28 novembre 2012.
Les dérapages constatés dans la mise en oeuvre de la TVA notamment par des opérateurs économiques qui se permettent de voler les hommes et les femmes de ce pays constituent un véritable crime éconornique. Ils, doivent- être Impérativemient réprimés. Mais il faut bien retenir que la TVA reste d’impérieuse application. Comme l’a dit le Premier Ministre devant nos partenaires de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), il n’y aura pas de report, mais les imperfections doivent être corrigées.
6. Rumeurs de mise en résidence surveillée et de déportation de M. Tshisekedi vers l’intérieur.
Le Réseau National des ONG des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo, RENADHOC et sa consoeur la Voix des Sans Voix ameutent depuis quelques jours l’opinion sur d’une part, la prétendue mise en résidence surveillée de Monsieur Étienne TSHISEKEDI WA MULUMBA, Président de I’Union pour la Démocratie et le Progres Social (UDPS) et candidat à la dernière élection présidentielle du 28 novembre 2011, et d’autre part, une mesure de son éloignement de la capitale qui serait en voie d’exécution par les autorités gouvernementales.
Je suis en mesure de démentir de manière catégorique ces informations qui procèdent manifestement de la radicalisation de la stratégie de la tension mise en oeuvre depuis la période pré-électorale par le parti de M. Tshisercedi auquel ces deux associations servent notoirement de caisses de résonnance, ce qui décrédibilise leurs rapports.
Si les rues proches de la résidence du leader de l’UDPS sont quadrillées par les forces de police, c’est sur une base d’une évaluation de la situation sécuritaire perturbée en maintes occasions par des personnes incontrôlées se réclamant du candidat malheureux à l’élection présidentielle. C’est la compétence et la responsabilité de ce service relevant du gouvernement de la République.
7. Affaire Chalupa
Un sujet grec, M. Chalupa a été interpellé dernièrement par la justice qui lui reproche un délit de faux et usage de faux. Cette interpellation de M. Chalupa, personnage connu du microcosme kinois pour avoir été deux fois candidat malheureux aux élections législatives respectivement en 2006 et 2011 suscite une vive controverse qui, à mon avis, ne se justifie nullement.
En effet, le fait d’étre candidat à une élection n’a pas pour conséquence d’immuniser contre des poursuites pour infractions pénales.
Par ailleurs, il convient de noter que le Parquet congolais serait tout à fait fondé à demander des comptes à M. Chalupa sur le tour de passe-passe qui lui a permis de se présenter comme détenteur de la nationalité congolaise à la CEI d’abord en 2006 puis ensuite en 2011 à la CENI.
8. Déficit de visibilité du Président de la République
Nous sommes en fin de législature. En dehors du Président de la République dont le dossier de l’élection a été clôturé avec l’Arrêt de la Cour Suprême de Justice portant proclamation définitive des résultats de l’éIection présidentielle, l’Assemblée Nationale et le Gouvernement dont la formation est étroitement liée à la composition définitive de l’Assemblée Nationale sont en phase de transition.
Il est de bonne politique pour le respect du principe de la séparation des pouvoirs que lorsque la CSJ est occupée à statuer sur le contentieux des élections législatives que les autres institutions et notamment le Président de la République gardent le silence. Il s’agit de ne pas donner l’impression d’interférer dans le processus, une grave entorse à une règle élémentaire de l’Etat de droit.
Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA
Ministre de la Communication et des Médias
Porte-parole du Gouvernement

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