Les cireurs de chaussures de Kinshasa, annoncés par le claquement de leurs brosses en bois, ont trouvé une source de clients inépuisable : le parvis de la Cour suprême de justice, où avocats et politiciens se succèdent pour prendre connaissance des listes de recours déposés contre les résultats des élections législatives.
Le dernier affichage date de vendredi, et il comprend déjà plusieurs dizaines de plaintes contre les résultats de 36 circonscriptions sur les 169 que compte le pays.
Pour chaque recours, la Cour suprême a deux mois pour entendre tous les candidats concernés ainsi que la CENI avant de décider si elle confirme, corrige ou annule le résultat. La cour avait été très rapide pour confirmer la réélection du président Jospeh Kabila début décembre malgré une plainte du parti d'opposition UNC.Critiques
Cela lui a valu les critiques des diplomates occidentaux, notamment américains, qui ont demandé un examen plus approfondi des irrégularités à l'avenir.
En dépit de ce précédent, Me Baudouin Mayo, élu lui-même sur une liste UNC et avocat d'autres candidats, veut poursuivre la bataille juridique : « Je peux ne pas y croire, mais je n'ai pas d'autre solution que de défendre les intérêts de mes clients devant la Cour suprême de justice. C'est la seule que nous avons. En 2006, le contentieux avait débordé les délais fixés par la loi. Je crois qu'on va connaître encore le même problème : ce contentieux comporte quelque part le recomptage des voix, ce n'est pas une mince affaire. Ce n'est pas une opération à évacuer d'un revers de la main. »
Parmi les dossiers déposés jusqu'ici, un sur cinq concerne des conflits internes à l'alliance politique qui soutient le président Kabila, malgré les efforts de son entourage pour régler les conflits électoraux à l'amiable.
Dans une circonscription, deux membres de son propre parti se disputent le même siège.
Dans une autre, un candidat du parti dirigé par le ministre de la communication demande l'annulation de l'élection du ministre de l'Intérieur. Un feuilleton qui passionne la presse de Kinshasa, mais qui lasse déjà les électeurs : ceux qui ont appelé le bureau de la BBC depuis les provinces ces derniers jours préféreraient avoir un parlement et un gouvernement en place pour régler les problèmes du pays.
BBC © 2012
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