Selon les résultats du scrutin – couplé à la présidentielle – portant sur 483 députés donnés jeudi par la Commission électorale (Céni), qui a requis l’annulation du vote dans sept circonscriptions – soit 17 sièges – pour des violences, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, au pouvoir), arrive en tête avec 62 élus, contre 111 en 2006.
Le Parti Lumumbiste unifié (PALU), dont le Premier ministre actuel, Adolphe Muzito, est issu selon un accord de gouvernement de 2006 mais qui ne fait pas parti de la MP, enregistre aussi un recul et passe de 34 élus en 2006 à 19.
En revanche, le Parti du Peuple pour la Paix et la Démocratie (PPPD), créé peu avant les élections et qualifié de « faux nez » du PPRD par ses détracteurs, obtient 29 sièges, et le Mouvement social pour le Renouveau (MSR) de Pierre Lumbi, conseiller pour la sécurité du président Kabila, se maintient avec 27 élus (26 en 2006).
Une douzaine d’autres partis ont recueilli entre cinq et seize sièges, et, au total, selon M. Minaku, « plus de 55 partis » membres de la MP ont obtenu « au moins un député ».
« Il y a eu un vote sanction contre le PPRD et le PALU (…), mais au final, la Majorité présidentielle s’est renforcée à travers de petits partis qui ont su capter plus de voix », explique-t-on à l’International Crisis Group (ICG).
La MP « a réussi (…) à consolider une majorité très forte qui mettra à l’abri des alliances le PPRD », ajoute-t-on.
De son côté, l’opposition, qui a obtenu plus d’une centaine de sièges, juge que les résultats de la Céni « ne reflètent pas la vérité des urnes », selon le député Clément Kanku, unique élu de l’Union pour la Nation (UN). « La population est déçue, frustrée, elle risque de se détourner de la politique », estime-t-il.
Le paradoxe veut que l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), devenu premier parti d’opposition à l’Assemblée avec 41 élus, n’y siègera peut-être pas.
Son leader, Etienne Tshisekedi, qui s’est autoproclamé « président élu » après avoir rejeté les résultats de la présidentielle le classant deuxième derrière le sortant Joseph Kabila, considère aussi les législatives comme « nulles ».
Il a dénoncé les multiples irrégularités lors des deux scrutins, constatées aussi par des observateurs nationaux et internationaux et l’église catholique.
« La question fondamentale est: est-ce qu’on refuse le mandat ou on le valide et on ne siège pas aux sessions (de l’Assemblée)? Est-ce que nous allons participer aux institutions ou faire la politique de la chaise vide? « , s’interroge, sous le couvert de l’anonymat, un cadre de l’UDPS, qui avait boycotté les élections de 2006.
« Les avis divergent au sein du parti, mais ceux qui poussent le plus dans cette direction (de ne pas siéger) sont les candidats malheureux. », ajoute-il.
La Cour suprême de Justice (CSJ) proclamera les résultats définitifs d’ici deux mois après avoir jugé les recours. Accusée de « partialité » par l’opposition, la CSJ avait validé en décembre à la virgule près les résultats contestés de la présidentielle donnés par la Céni. La France a préconisé jeudi la « transparence » dans le traitement des recours. Sans attendre la CSJ, l’Assemblée nationale siégera d’ici quinze jours.Quant à la Céni, elle devrait s’atteler à l’organisation des élections provinciales, prévues en 2012 et des locales espérées en 2013. Elle doit publier en mars un nouveau calendrier pour ces scrutins, selon son vice-président, Jacques Djoli.
© Source : (belga/chds)
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