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mercredi 15 février 2012

16 février en RDC : La « CENCO » sans schéma alternatif de l’objet de la marche

La Marche du 16 février 2012 en République Démocratique du Congo (RDC) consolide l’impérium d'Hippolyte KANAMBE alias «Joseph KABILA», l'imposteur tutsi rwandais au pouvoir à Kinshasa, Avec ses trois événements majeurs…
- C’est à cette date que s’ouvre la session extraordinaire de la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale issue des législatives du 28 novembre 2011. Dans son communiqué du 15 février 2012, le Département d’Etat américain enjoint les partis politiques congolais à participer pleinement à l’avènement de cette institution ;
- C’est à cette date que se tient la Marche des Chrétiens catholiques dont la conséquence première est plus la disqualification du mandat du « président de la République autoproclamé et auto-investi » Etienne Tshisekedi que la fin du mandat de Joseph Kabila, Président de la République détenteur de l’impérium, appelé à rester en fonction conformément à l’article 70 de la Constitution ;
- C’est à cette même date, certes, que sera mise en terre, à Pweto, la dépouille mortelle de l’honorable Augustin Katumba Mwanke, mais en réalité ce sera la confirmation de la nouvelle victoire de la Majorité présidentielle préparée par le défunt…
Le dernier sms du comité en charge des funérailles de l’ambassadeur Augustin Katumba Mwanke (AKM) est formel : c’est le jeudi 16 février 2012 qu’il sera procédé à l’inhumation du défunt à Pweto, contrée qui lui a servi de circonscription électorale.
Ainsi, pendant que ses pairs, élus députés nationaux, se retrouveront en majorité au Palais du Peuple de Kinshasa pour le nouveau bail de cinq ans, AKM ne communiera avec eux que par le souvenir de l’homme discret mais efficace qu’il aura été, notamment au cours de la première législature de la 3ème République (2006-2011).
Cinq ans durant, il n’a aucune fois pris la parole du haut de la tribune de la chambre basse alors qu’il y a eu une vingtaine de sessions ordinaires et extraordinaires. Chaque fois que la caméra de la télévision nationale était braquée sur lui au cours des plénières retransmises en direct, on le voyait plutôt affairé ; du papier sur sa table et le téléphone tout le temps occupé à transmettre des… sms, son mode opératoire favori.
En fait, de son siège, il dirigeait les « opérations Amp », cette Amp grâce à laquelle, il faut bien l’admettre, Joseph Kabila avait pu réaliser 44 % du premier tour avant d’aller à 58 % au second. Fortifié par le « Raïs », cette Amp-là, AKM l’avait voulue et, avec la caution de son Autorité morale, il était parvenu à l’imposer. Simplement parce qu’au sein du Pprd, il s’était trouvé à l’époque un homme pour soutenir le contraire, fort de sa conviction que le parti présidentiel pouvait gagner la présidentielle de 2006 en solitaire. Mis alors au parfum de ce qui se « boutiquait » à Procoki, où Augustin Katumba avait ses modestes bureaux, cet homme avait vendu la mèche à la presse. Résultat : les forces politiques et sociales qui devaient être approchées, dont le Palu d’Antoine Gizenga, s’étaient rétractées. Cela aura eu pour effet, après le ratage du premier tour, de faire monter les enchères pour la victoire réalisée au second tour.
Il est important de rouvrir cette page d’histoire pour rappeler combien AKM aura été d’un grand apport à l’avènement de la Majorité parlementaire aussi bien pour la première législature finissante que pour la deuxième législature naissante, cette fois sous le label Mp.
Aussi, lorsque le jeudi 16 février 2012, il sera demandé aux honorables députés nationaux réélus et élus d’observer une minute de silence en sa mémoire et en celle de tous les députés décédés au cours de la première législature, ce sera l’occasion de lui rendre des hommages mérités pour son apport considérable à l’avènement de la démocratie post-Dialogue intercongolais.
Dans un récent article intitulé « La raison de mes hommages à Augustin Katumba Mwanke », évoquant justement l’épisode de l’implosion que la RDC a manqué de connaître le 26 novembre 2011 si l’accord Kabila-Katumba ne s’était pas dégagé à temps en vue de préserver la paix au travers de la suspension de toutes les activités politiques prévues à Kinshasa dans le cadre de la clôture de la campagne électorale, j’ai ajouté : « En fait, ce mérite va au-delà de cet épisode. Car d’autres épisodes ont marqué sa carrière : il était à l’ombre de Laurent-Désiré Kabila pendant tous les contacts ayant conduit à la signature de l’Accord de Lusaka le 10 juillet 1999. Il était à l’ombre de Joseph Kabila Kabange pendant tous les contacts ayant conduit à la tenue effective du Dialogue intercongolais, de l’étape des travaux préparatoires de Gaborone à celle de l’institutionnalisation du « 1+4 », en passant par Addis-Ababa, Sun City I, Pretoria et Sun City II. Il est resté à l’ombre du Raïs dans le cadre du processus référendaire et électoral de 2006. Il ne pouvait qu’en être ainsi dans le cadre du processus électoral en cours. Il est demeuré l’homme du dialogue au travers de la diplomatie secrète, mieux discrète. Sa diplomatie de « petits pas » efficaces ».
Augustin Katumba Mwanke a trouvé la mort après une quinzaine d’années passées à courir d’un bout à un autre du pays, du continent et du monde, avec pour objectif premier d’accompagner Joseph Kabila dans la quadruple mission de restauration de la paix, de préservation de l’unité nationale, de l’actionnement de la démocratie et de l’entame de la Reconstruction nationale. L’avion aura été son mode de transport principal.
L’histoire va devoir alors retenir de lui qu’il a fait partie des rares congolais à avoir consacré le maximum de leur temps à entendre, à dialoguer, à convaincre, à vaincre, à encaisser, mais surtout à conclure pour faire avancer les choses.
42 premiers députés Udps élus
Encore au nombre de 490 (avec AKM ils étaient 491), et en attendant le verdict de la Cour suprême de justice, les députés élus sont pour l’heure divisés. La majorité va aligner ses 340 députés. A quelques exceptions près, ils seront au Palais du Peuple ce jeudi 16 février.
L’Opposition en compte en principe 150 élus. Dont ceux de l’Udps/Tshisekedi et Alliés (une cinquantaine), prêts à renoncer à leurs mandats, par respect à la décision prise par leur leader d’annuler les législatives 2011 en raison, soutient ce dernier, des irrégularités ayant marqué les scrutins concernés. Fait curieux : le lider maximo, lui-même, ne remet pas en cause les résultats de la présidentielle alors qu’en toute logique, s’étant sont déroulés dans les mêmes circonstances de temps et de lieux, ces deux scrutins devraient subir le même sort. Fait au moins important à retenir : les 42 députés nationaux élus pour le compte de l’Udps sont les premiers, en 30 ans d’existence de ce parti, à détenir des mandats issus directement des urnes. Un grand événement.
Pour l’heure, on s’interroge sur leur capacité de convaincre leurs bases respectives du bien-fondé de la décision du lider maximo, décision qui risque de les renvoyer à la troisième législature (2016-2021) ; le temps nécessaire d’organiser un nouveau processus électoral qui soit complet ! Déjà, on se demande par quel mécanisme constitutionnel tout ce long et épuisant processus se fera-t-il sans la présence d’un parlement, sauf évidemment schéma d’un coup d’Etat.
« Cenco » sans schéma alternatif…
Sur ces entrefaites, le Centre pastoral diocésain Lindonge est rejoint par le groupe Amos et le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques congolais (Calcc) pour organiser la Marche des Chrétiens catholiques, précipitamment transformée en Marche des Croyants, avec pour objectif affiché l’annulation des élections présidentielle et législatives du 28 novembre 2011 et la démission du bureau de la Céni.
Il y a lieu de noter d’emblée que le trio organisateur, qui se substitue à la Cenco, n’a toujours pas présenté aux Catholiques un quelconque schéma alternatif de l’objet de la marche.
Pourtant, la logique sera, pour l’annulation des élections, la disqualification pure et simple du mandat autoproclamé d’Etienne Tshisekedi et du mandat de Joseph Kabila investi par la Cour suprême de justice, mais sans empêcher le même Joseph Kabila de rester en fonction, conformément à l’article 70 de la Constitution ! Par voie de conséquence, le Raïs restera à la tête du pays de toutes les années au cours desquelles l’on procédera aux préparatifs de nouvelles élections. Bien plus, il pourra rempiler pour un second mandat pour le quinquennat 2016-2021. Or, en 2016, Etienne Tshisekedi aura 84 ans, Joseph Kabila 45 !
Pour la démission, la logique sera la disqualification pure et simple du mandat du Bureau actuel de la Céni. Mais, sans la révision de la loi, la Majorité et l’Opposition procéderont à la désignation des nouveaux membres, sur base du même quota. Pour ouvrir le Bureau à la Société civile, comme le réclame la Cenco, il va falloir procéder à la révision de la loi instituant cette institution. La Cenco ne dit pas laquelle ! Or, si c’est la même Assemblée nationale, on se retrouvera avec la même majorité et la même opposition !
C’est parce qu’il a une lecture pragmatique de l’enjeu que, contrairement à la « Cenco » et à l’Opposition, le Département d’Etat américain, par la voix de sa porte-parole Mme Victoria Nuland, encourage « tous les partis politiques à participer pleinement, quand l’Assemblée Nationale entrera en fonction, afin de préserver et protéger le principe démocratique fondamental d’un gouvernement représentatif au Congo ». Preuve, si besoin est, que la Marche des Catholiques se réduit à un footing !
L’Opposition, laisse-t-on entendre, a décidé de s’y associer. Ce qui revient à dire qu’elle marque son accord, elle aussi, pour le maintien de Joseph Kabila au poste de Président de la République (donc la disqualification de la « présidence de la République Tshisekedi). Pis, elle est prévenue par les organisateurs : pas question pour elle de brandir un calicot ou de lancer cris à la « gloire » ou au détriment de tel leader ou de telle formation politique. Les participants devront se munir de la Bible, du Coran, du Crucifix, du chapelet, des rameaux etc.
Moralité : le 16 février 2012, les trois événements du jour vont plutôt consolider que fragiliser l’imperium Kabila.

Omer Nsongo die Lema

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