(Le Potentiel 03/03/2012)
Les violons sont loin de s’accorder entre l’UDPS et alliés au sujet de la participation de leurs élus à l’Assemblée nationale.La déclaration des députés regroupés au sein «des forces acquises au changement» a soulevé une vive controverse autour de la participation des élus qui s’identifient comme tels, dont l’UDPS/Tshisekedi. A travers cette déclaration, le député Kalonji Mukendi Romain, élu sous le label UDPS/Tshisekedi dans la circonscription électorale de Miabi, au Kasaï Oriental, a fait remarquer que la manœuvre visant à pousser les forces du changement à boycotter ce mandat ne passera pas. « Les animateurs du pouvoir sortant nous poussent à boycotter ce mandat pour leur offrir l’opportunité, notamment de décider seuls du choix des responsables des institutions politiques et celles d’appui à la démocratie, telles que la Cour constitutionnelle, la CENI et le CSAC ainsi que le contrôle des élections à venir».
L’élu de Miabi a rassuré leur attachement à Etienne Tshisekedi : « C’est donc par souci de barrer la route aux prédateurs et de sécuriser les intérêts de notre peuple meurtri que nous avons levé l’option de faire valider les mandats des élus, de démasquer tous les fraudeurs et engager des discussions pour résoudre la crise postélectorale. Avec ce choix stratégique, nous tenons à rassurer le peuple congolais de notre fidélité, de notre indéfectible attachement, ainsi que de notre loyauté à son élu, le président Etienne Tshisekedi wa Mulumba ».
Par ailleurs, même si ces derniers siègent déjà, ils n’acceptent toujours pas le verdict des urnes, publiés par la CENI. « Nous tenons aussi à préciser que l’acceptation de nos mandats ne veut pas dire que nous acceptons les résultats des élections que nous continuons de qualifier de non crédibles… », a déclaré Romain Kalonji.
Jusque hier vendredi, la déclaration a comporté près d’une cinquantaine de signature des élus UDPS, USC, ECIDE, SET, RECO, MPCR, PT, DTP et DDC.
Du côté du bureau politique de l’UDPS, de même que des autres alliés tels que la Démocratie chrétienne d’Eugène Diomi Ndongala, ils sont loin de partager cette vision. Comme pour dire, ceux qui acceptent de siéger ont cessé de défendre l’idéal du changement.
Joint au téléphone, Me Daniel Asselo, membre de la présidence de l’UDPS, souligne : « Le parti ne pourra que tirer les conséquences juridico-politiques qui s’imposent». Et d’ajouter : «Mais nous vous avions déjà dit que pour des raisons d’intérêt personnel, il y aurait toujours un groupe de députés qui accepteraient d’aller siéger. C’est paradoxal qu’ils reconnaissent l’autorité de Tshisekedi, alors qu’ils ne respectent pas les instructions de ce dernier », a-t-il affirmé.
Pour Me Daniel Asselo, il n’y a jamais eu un quelconque consensus, lequel serait en plus, approuvé par le président du parti, Etienne Tshisekedi.
Cet avis est du reste partagé par la Démocratie chrétienne. Pour le président de ce parti, Eugène Diomi Ndongala, il reste fidèle à Etienne Tshisekedi. Avant de noter : «Si nous souhaitons le changement pour lequel nous nous sommes battus. Nous devons donc comprendre que ce changement n’est possible que si nous nous dépassons de la passion de l’opportunisme et de la recherche des intérêts personnels ».
Pitshou Mulumba
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