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jeudi 8 mars 2012

Journée internationale de la femme : La LAEA rend hommage au rôle économique de la Congolaise

(Le Potentiel 08/03/2012)

La Journée internationale de la femme est célébrée en 2012 sous le thème évocateur «Investissons dans la femme rurale et la jeune fille pour un avenir meilleur» en RDC où, du fait de la zaïrianisation de 1973 ainsi que des pillages de 1991 et 1993 ayant entraîné trois grosses vagues de chômeurs, près de 70 % de l’économie informelle sont aux mains de la gent féminine. En ce jour de célébration de la Journée internationale de femme, les problèmes fondamentaux auxquels bute la femme congolaise remontent à la surface, du fait surtout de la non prise en compte de son immense activité économique. «Alors que, depuis une quarantaine d’années, c’est la femme qui subvient aux besoins fondamentaux de la famille : scolarité des enfants, soins médicaux, alimentation, notamment», rappelle le président de la Ligue pour l’amélioration de l’environnement des affaires en RDC (LAEA), Me Deogracias Midagu.
La faillite des entreprises cédées aux acquéreurs congolais à la suite de la zaïrianisation décrétée en 1973, les pillages de septembre 1991 et de janvier 1993 ainsi que la faillite de la Gecamines (qui contribuait à hauteur de 80% au budget national) ont conduit au chômage des dizaines de milliers de travailleurs.
«Depuis lors, les femmes ont pris le relais de leurs maris et parents en supportant tout le poids social des ménages et la scolarité des enfants. Aujourd’hui, leur activité représente 70 % de l’économie informelle. D’où, la nécessité de leur rendre un hommage appuyé et de les honorer», affirme Me Midagu. «Bientôt, un monument sera dédié au rôle économique de la femme congolaise», a-t-il annoncé, en plaidant également en faveur d’une politique gouvernementale d’encadrement économique de la femme congolaise dans son activité économique à travers des crédits bancaires ou des micro crédits. Ce monument sera érigé sur un site de grande visibilité au centre la ville de Kinshasa.
Cette préoccupation est abordée à la 4ème édition de la Foire de l’entrepreneuriat féminin organisé à Kinshasa du 5 au 15 mars 2012 par le ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant, en partenariat avec le Système des Nations unies. Maraîchères, éleveurs, médecins, pharmaciennes, avocates, ingénieurs, artistes, politiciennes s’y côtoient soit devant les stands des produits vivriers, soit lors des conférences sur divers thèmes relatifs à la problématique de l’entrepreneuriat féminin.
Depuis 2009, la foire de l’Entreprenariat féminin offre chaque année une opportunité de découverte du dynamisme et de l’ingéniosité des femmes de la RDC et de renforcement des capacités économiques des femmes et, par ricochet, du pays tout entier.
Il est donc temps de sortir la commerçante congolaise de l’ombre de l’informel où l’immense contribution de la femme au développement du pays constitue l’apport socioéconomique de base pour la survie de tout un peuple.
Autonomiser la femme rurale
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme sous le thème universel : «Autonomiser les femmes rurales- Eradiquer la faim et la pauvreté», le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a déclaré que partout dans le monde, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes continuent de gagner du terrain.
«Jamais les femmes ont été aussi nombreuses parmi les chefs d’Etat ou de gouvernement, en proportion, aux postes ministériels », a-t-il constaté, faisant remarquer également que «l’influence des femmes grandit dans le monde des affaires, les filles sont de plus en plus nombreuses à aller à l’école et ont une meilleure santé».
Mais, a-t-il déploré, malgré cette dynamique, on est loin de pouvoir dire que les femmes et les filles jouissent des doits fondamentaux, de la liberté et de la dignité qui sont tant leur droit inaliénable que la garantie de leur bien-être.
En RDC, l’une des caractéristiques de la Journée internationale de femme est le port du pagne. Toutes les femmes et jeunes veulent s’en procurer, mais elles butent à un manque de pouvoir d’achat. Ainsi la femme rurale et la jeune fille, censées être à l’honneur, se trouvent dans l’incapacité de se procurer ce «pagne officiel» imprimé à cette occasion et qui se vend à 25 USD.

Mimi Tayele

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