Pages

samedi 3 mars 2012

Contrairement à la rumeur : Washingtonn’a jamais invité Tshisekedi

(L'Avenir Quotidien 02/03/2012)

* Il s’agit plutôt d’une démarche individuelle de l’intéressé.
*Contrairement à une certaine rumeur qui circule à Kinshasa, Etienne Tshisekedi n’a jamais été invité par Washington. Il s’agit d’une démarche individuelle dont les raisons demeurent encore inconnues du public, mais qui ne risqueront pas de ressembler à celles développées par son Secrétaire général, JacquemainShabani. *Il serait utopique de croire au miracle ivoirien en Rd Congo. Que Tshisekedi ait mangé avec le représentant de Berlin à Kinshasa ou qu’il prétende être invité par Washington, tout ceci ne devrait pas modifier les résultats des élections du 28 novembre 2011. *Au contraire, certains milieux politiques soutiennent que les Occidentaux travaillent pour amener Etienne Tshisekedi à mettre un peu d’eau dans son vin afin de donner la chance à la jeune démocratie congolaise de grandir.
La ville de Kinshasa est l’objet ces derniers temps des rumeurs les plus folles. C’est le jeu favori des Kinois. Selon ces rumeurs, le président national de l’UDPS, Etienne TshisekediwaMulumba serait invité par Washington. Dans ses habitudes, Washington invite plusieurs personnalités politiques et autres à séjourner chez eux. La démarche n’est pas du tout mauvaise. Mais, selon des sources proches de l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa, il n’en est pas question. Leur pays n’a jamais invité M. Tshisekedi. Il s’agit d’une démarche individuelle qui n’a rien à voir avec une invitation officielle. En ce qui concerne les Etats-Unis d’Amérique, le problème est qu’ils sont en pré-campagne électorale et qu’ils ne sont pas tellement préoccupés de la situation en Rd Congo. Ce pays, comme il faut bien le souligner, venait d’installer son Assemblée nationale de la deuxième législature issue des élections du 28 novembre 2011 et l’examen du contentieux électoral à la Cour suprême de justice poursuit son bonhomme de chemin.
En plus, lors de son premier rapport après la publication des résultats des élections présidentielles, le Centre Carter, du nom de l’ancien président américain, avait reconnu qu’il y avait certes des irrégularités, mais que celles-ci n’avaient pas pour nature de changer l’ordre d’arrivée des candidats. Et si tel n’était pas le cas, le Centre Carter qui avait dépêché l’ancien président zambien en Rd Congo ne pouvait pas avoir honte de le dire.
S’il s’agit d’une démarche individuelle, il faut avoir le courage de le dire et il reviendra d’abord aux services de l’Ambassade américaine à Kinshasa de trouver le bien-fondé de cette visite et aux autorités d’apprécier cette visite qui risque de ressembler à celle que voulait effectuer son Secrétaire général en Allemagne. En effet, force est de souligner que lorsque JacquemainShabani voulait voyager, des documents subversifs ont été retrouvés dans ses bagages. Ce qui lui a valu d’être interpellé par les services de sécurité de la Rd Congo. Si ce voyage du Sphinx de Limete s’avère vrai, les services de sécurité sont désormais prévenus pour prendre des mesures qui s’imposent.
Pas de miracle ivoirien en Rd Congo
Sans trop savoir réellement ce qui s’est passé en Rd Congo, certains nourrissent un espoir aveugle et ont tendance à croire que les Occidentaux obligeront toujours les autorités issues des urnes à revenir au chemin ivoirien. Un chemin qui avait donné la victoire à un perdant déclaré tel par la Cour constitutionnelle, pendant que l’ONUCI qui avait reçu mandat de certifier les élections était arrivée à la solution contraire. Ce chemin ivoirien a démontré ses limites en Rd Congo, d’autant plus que tous les observateurs, y compris la MONUSCO ont accepté les résultats des élections présidentielles du 28 novembre 2011 organisées dans ce pays.
Il serait donc utopique de croire au miracle ivoirien en République Démocratique du Congo. En clair, que Tshisekedi ait mangé avec le représentant de Berlin à Kinshasa ou qu’il prétende être invité à Washington, tous ces contacts diplomatiques ne devraient pas modifier les résultats de la dernière élection présidentielle en Rd Congo. Au contraire, soutient-on dans certains milieux politiques à Kinshasa, les Occidentaux travaillent pour amener Etienne Tshisekedi à mettre un peu d’eau dans son vin afin de donner de la chance à la jeune démocratie congolaise de grandir.
En réalité, Tshisekedi est au courant que par rapport à son éloignement, il ne peut pas s’adresser aux médias, ni drainer les foules. C’est ainsi qu’il cherche une occasion de sortir le pays. Ainsi, il aura la liberté de s’exprimer dans les médias, de s’adresser aux combattants et de demander leur adhésion pour des actions à venir. Mais iloublie que toutes les actions initiées par quelques prêtres de l’Eglise catholique de Kinshasa et certains ténors de l’opposition ont récolté un échec cuisant et retentissant.
L’intransigeance ne paye pas
Au-delà de tout ce qui a été dit sur le comportement du vieil opposant de la Rd Congo, il faut dire que Tshisekedi doit être le premier à regretter. On peut remarquer que le Sphinx de Limété n’a jamais tiré les conséquences de son boycott des élections de 2006, puisque l’intransigeance ne paie pas et ne paiera jamais.
En réalité, le temps a été donné à l’opposition pour s’entendre et le terrain était balisé pour que Kabila ne réussisse pas facilement (Cfr. le fameux triangle nucléaire de Vital Kamerhe). Mais à cause notamment des positions diamétralement opposées, à cause des ambitions revues à la hausse pour chaque présidentiable de l’opposition, à cause d’un conflit de génération, ils n’ont pas pu capitaliser cette chance. Voilà pourquoi ils ont subi une cuisante défaite qu’ils pressentaient eux-mêmes avant le scrutin. Pourquoi les politiciens congolais ont-ils toujours difficile à se mettre ensemble pour défendre une cause ?
Ils oublient qu’un compromis n’est qu’un arrangement dans lequel deux (ou plusieurs) parties font des concessions dans le but d’arriver à une collaboration, ou en vue d’obtenir une majorité dans un groupe. C’est le résultat d’une négociation entre les parties en présence où chacune aura fait des concessions pour arriver à une solution commune qu’elles devront conjointement exécuter. Si l’opposition était unie, qui ne dit pas qu’elle pouvait gagner et s’arroger la majorité parlementaire. A l’heure qu’il est, les Etats-Unis d’Amérique n’ont aucun intérêt à inviter un président d’un parti politique qui n’est jamais disposé à l’art du compromis.

L’Avenir

© Copyright L'Avenir Quotidien

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre message.
Je tiens à vous rappeler que vous etes le seul responsable des propos tenu dans vos commentaires...

referencement google - messenger 9 - photo en studio - Plombier Noisy le grand