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jeudi 12 janvier 2012

Processus électoral : L’archidiocèse de Kinshasa annonce une série d’activités non violentes

(L'Avenir Quotidien 12/01/2012)
C’est en principe aujourd’hui que la CENCO donnera sa position pour répondre au mémo des prêtres de l’archidiocèse de Kinshasa. Entre-temps, partant du thème qui a été exploité hier en la paroisse Saint Joseph de Matonge dans la commune de Kalamu, les orateurs ont annoncé une série d’activités non violentes pour exprimer leur attachement quant à la vérité des urnes. Et parmi ces actions figurent la marche pacifique et la prière.
L’heure semble être grave. Visiblement, comme le dirait un acteur politique congolais, les élections du 28 novembre dernier apportent un tas de problèmes qu’elles n’en ont résolu. Ce qui, du reste, demeure curieux pour un pays qui se veut démocratique. Si dans les jours passés l’effet Tshisekedi avait défrayé la chronique, notamment avec les déclarations du leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), aujourd’hui, la position de l’Eglise catholique de Kinshasa divise l’opinion tant nationale qu’internationale.
La vérité des urnes
La pomme de discorde entre le pouvoir et l’Etat Congolais n’est rien d’autre que le verdict des urnes issues des élections du 28 novembre 2011. Après la position du Cardinal suite à la révision de la Constitution en mars 2011, la goute d’eau qui a fait déborder le vase est la déclaration du prélat sur les élections présidentielles, à la conférence de presse du mois de décembre 2011.
Alors que la Commission électorale nationale indépendante avait en son temps promulgué les résultats provisoires (confirmés après par la Cours suprême de justice siégeant en lieu et place de la Cour constitutionnelle), l’archevêque de Kinshasa avait dénoncé ce qu’il qualifiait des résultats non conformes à la « vérité ni à la justice ». Ce, en considérant les irrégularités ayant émaillé le processus et dénoncé du reste par certaines missions d’observations internationales, pour ne pas citer le Centre Carter et la mission européenne. Et comme l’on pouvait s’y attendre, cette position du prélat catholique était considérée comme un « blasphème » au sein des milieux politiques proches du pouvoir en place. Et il s’en suivit une campagne de dénigrement de triste mémoire.
Des propos qui interpellent
Au cours de la messe dite pour la « paix » célébrée par Mgr Edouard Kisonga, Evêque auxiliaire de Kinshasa le 7 janvier passé à la célèbre paroisse Saint Joseph, la prédication de l’Abbé Pierre Bosangia était claire. Paraphrasant feu le cardinal Joseph-Albert Malula d’heureuse mémoire, le Directeur du Centre Lindonge a déclaré haut et fort qu’il valait mieux être crucifié pour la vérité que de crucifier la vérité.
Et, en déclarant que « toute autorité vient de Dieu et pas nécessairement son exercice », le prédicateur du jour avait nettement appelé à la désobéissance civile, estimant qu’on ne peut obéir qu’à une autorité légitime et à des lois justes, et non à une prescription issue de la tricherie. Avec le lancement du programme de rétablissement de la légitimité et du pouvoir en RDC, les Abbés François Luyeye, José Mpundu et Pierre Bosangia n’ont pas caché leurs langues en poches pour dénoncer les fraudes et irrégularités graves qui remettent en cause la crédibilité de tout le scrutin : « les Institutions issues des élections du 28 novembre sont illégitime et illégale. Pour se faire, il faut l’annulation de tout le scrutin et la déchéance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) », ont ils exigé haut et fort. Sans doute envouté par des applaudissements nourris des cris de soutient d’une assistance pleine comme un œuf, les orateurs ont soutenu que « le gouvernement lui-même reconnaît qu’il ya eu des erreurs lors des élections … ».
L’idée de la 3ème voie en perspective
A analyser de près les déclarations des Abbés précités, il se révèle sans obscurité aucune que l’archidiocèse de Kinshasa veut planifier une certaine résurgence de l’idée d’une quelconque 3ème voie prônée par certaines organisations de la société civile congolaise et certains candidats au lendemain de l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle par le Ceni.
En appelant à l’annulation des élections et à la constitution d’un gouvernement de transition, Léon Kengo wa Dondo, soutenu par deux autres candidats, voulait déjà arriver à cette solution. Étant la deuxième personnalité de la République, il se voyait à la tète dudit gouvernement de transition Car, à en croire certaines sources dignes de foi qui soutiennent déjà cette thèse, Joseph Kabila qui a gagné des élections et le président autoproclamé Etienne Tshisekedi devraient être écarté du pouvoir, au profit d’une personnalité dont le chef de file ne serait autre que le président du sénat. Et ce, en dépit du fait que son parti, l’Union des forces du changement, ait démenti tout soupçon lors de l’agression de Kengo à Paris en France, estimant que leur leader est et restera un homme de dialogue.
Les actions à venir
Partant du thème du jour la « spiritualité de la non violence », les orateurs ont fait savoir que l’archidiocèse de Kinshasa organisera, dans les prochains jours, une série de manifestations non violentes pour exprimer son attachement quant à la vérité des urnes. Parmi ces actions non violentes, figurent notamment des prières communes et des marches pacifiques. Déjà ce samedi 14 janvier à 12h00’, des sons de cloches retentiront dans toutes les paroisses de l’archidiocèse pour annoncer justement le début de ces actions non violentes et une prière de 30 minutes devra s’en suivre.
Le pire est à craindre
Après la validation des résultats de la présidentielle par la Cour suprême de justice, la prestation de serment du président élu (réélu le cas échéant) et la reconnaissance de celui-ci par la communauté internationale, il y a de quoi s’inquiéter quant à ce. Car, pour certains observateurs, la déclaration des prêtres de Kinshasa n’est ni plus, ni moins, une façon pour eux de pousser la population Kinoise à la révolte.
Une révolte qui demeure infructueuse dans la mesure où tous les pouvoirs du monde prennent des précautions qui s’imposent pour ne pas être précipités dans le gouffre du chaos causé par les manifestants. Et en Afrique, surtout en RDC, la conséquence est déjà connue. Surtout si l’on sait que pour un pays qui a connu tant de guerres avec des milliers de monde et en pleine reconstruction, le recourt à la violence ne peut qu’être banni.
Ce, dans la mesure où pour plusieurs investisseurs étrangers désireux d’atterrir en RDC pour œuvrer dans plusieurs secteurs d’activités, il suffit seulement que des balles crépitent pour qu’ils ne viennent plus ou même que ceux qui sont sur place plient bagage et rentrent carrément chez eux. La conséquence est connue : les congolais qui sont employés dans des unités de production seront au chômage et c’est le pays qui aura perdu en termes de contribution au développement économique du pays.

Papy Maluku

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