RDC – Faustin Munene signalé en France

Ancien chef d’Etat-Major des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le général Faustin Munene avait quitte Kinshasa dans la clandestinité depuis le 27 octobre 2010. Accusé de vouloir porter atteinte la sûreté de l’Etat, l’homme reste, depuis plusieurs mois, dans le collimateur des autorités de Kinshasa.

Dans un premier temps, Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias avait d’aboi confirmé l’arrestation de l’ancien vice-ministre de l’Intérieur sous le régime de Laurent Désiré Kabila. «Il est à la disposition de la justice», affirmait Lambert Mende dans les médias. Quelques heures après, il est revenu sur sa déclaration au cours d’un point de presse : «Le Général Faustin Munene qui fait, depuis quelques temps, l’objet d’un mandat de comparution devant la justice militaire, s’est volontairement soustrait des enquêtes y relatives ».
S’exprimant au nom de la famille sur la Radio Okapi, Fabrice Munene, fils aîné de l’officier général a confirmé la disparition de son géniteur: «Mon papa s’est senti en danger. Il m’en a été informé, ça s’est vérifié juste après parce que quand il s’est déplacé, toutes nos maisons ont été scellées et pillées; La maison officielle de la Gombe, la maison privée de Ma campagne et celle de la commune de Bandalungwa. C’est ce qui nous inquiète, on ne sait pas s’il est vivant, on ne sait pas où il se trouve en ce moment». Après son départ de la RDC, Faustin Munene était, dans un premier temps, signalé en Angola, avant que la presse internationale n’annonce son arrestation par les services de sécurité du Congo-Brazzaville. Des négociations pour son extradition à Kinshasa avaient même été annoncées par des médias locaux et internationaux. Des échanges diplomatiques étaient même entamés entre les deux capitales les plus rapprochées du monde sur le dossier Munene.
Réponse de Brazzaville
Répondant à la question de savoir si le Congo-Brazzaville allait extrader lé général Faustin Munene vers Kinshasa, le chef de l’Etat du Congo-Brazzaville a réagit sans équivoque dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique en ces termes: « (…) Ce n’est pas la première fois que telle ou telle personnalité de la RD Congo traverse le fleuve pour se réfugier chez nous. (…). A chaque fois, nous les interceptons et nous en informons les autorités de Kinshasa. Reste le problème de l’extradition sur lequel nous observons depuis plus de quarante ans une position négative de principe». Le président congolais a justifié cette attitude par le précédent Pierre Mulele. Un cas qui est resté au travers de la gorge des autorités brazzavilloises. Exilé au Congo-Brazzaville en’ 1968, l’ancien chef de la rébellion lancée au Kwilu a été exécuté dès son rapatriement négocié par le ministre des Affaires étrangères de l’époque.
Faustin Munene à Paris
Pendant que les autorités de Kinshasa croient encore à l’extradition du général Faustin Munene pour qu’il vienne répondre des faits qui lui sont reprochés devant la justice congolaise, Bakolo kongo, un journal en ligne, annonce la présence de cet ancien officier des FARDC à Paris, en France.
Selon la même source, au cours d’une audience accordée à un collectif des journalistes congolais de la diaspora, au lendemain de la prise de position des évêques catholiques, il a dénoncé « les graves irrégularités ayant entaché le processus électoral. Le général Faustin Munene a loué cet engagement des principes de l’Eglise et prône ce qu’il appelle l’évangile de libération ».
Question : par quel moyen le général Faustin Munene, réclamé pourtant par les autorités de Kinshasa, est- il arrivé en France ? Cette question réconforte les arguments de ces analystes qui soutiennent la thèse selon laquelle certains pays voisins de la RDC ne sont pas sincères dans leurs relations avec Kinshasa.
Certains nous diront qu’en- politique il n’y a pas des amitiés sincères et éternelles, seuls les intérêts priment. Le cas Munene obéit-il à ce principe politique’? Dieu seul peut répondre à cette interrogation.

Rachel Mwana Mboka
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