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lundi 30 janvier 2012

Crise postélectorale : AETA préconise un dialogue inclusif

(Le Potentiel 30/01/2012)

A la suite de l’OIF et du secrétaire général adjoint de l’Onu chargé du maintien de la paix, AETA préconise la tenue du dialogue inclusif pour mettre un terme à la crise postélectorale en RDC.

La crise postélectorale observée au lendemain des élections couplées du 28 novembre 2011 préoccupe les Organisations de la Société civile congolaise. C’est le cas, à titre illustratif, de la plate-forme AETA (Agir pour des élections transparentes et apaisées).
Dans une déclaration lue par le secrétaire permanent, Jérôme Bonso, le samedi 28 janvier, à l’hôtel Memling de Kinshasa/Gombe, cette plate-forme se dit préoccupée par la crise postélectorale qui sévit au pays après la publication des résultats des élections 2011. Par conséquent, les ONG membres de AETA en appellent au sens de responsabilité des acteurs politiques congolais, de la CENI ainsi que de la communauté tant nationale qu’internationale sur la nécessité d’entreprendre des actions urgentes, en vue de trouver une solution durable à cette crise.
Ces organisations indiquent qu’elles sont «scandalisées par le déroulement dramatique» de la compilation des résultats des législatives dans les Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) de la CENI. Elles constatent que le processus électoral en cours est «souillé par des tentatives de tricherie, parfois fructueuses, et des actes de corruption, qui jettent un voile de suspicion et des doutes sur la crédibilité des résultats publiés et la transparence du processus électoral».
L’on se souviendra que tout au long du processus électoral, ces structures avaient à maintes reprises interpellées la CENI, les acteurs politiques et les autres parties prenantes, sur le caractère critique, fragile et non consensuel de ce processus. Illustration : elles avaient produit des analyses techniques sur le calendrier électoral qu’elles avaient qualifié «de contraignant et de politisé». Avant de demander à la CENI d’œuvrer à l’établissement d’un consensus électoral avec toutes les parties prenantes au processus. Ce, en vue de restaurer sa confiance et sa crédibilité aux yeux de tous, révèle la déclaration. Et de noter : «En partie, puisque la CENI, le gouvernement et les autres acteurs politiques ont minimisé ces demandes, les violences électorales ont précédé et suivi la publication des résultats de la présidentielle. Conséquence, la RDC est en proie à une crise politique aiguë, principalement consécutive au manque de crédibilité des résultats publiés». Du coup, le tissu social et démocratique du pays est en danger d’effondrement, souligne AETA.
Face à cette situation, ces ONG saluent la prise de position responsable de la CENCO, de l’OIF et celle du Sg adjoint de l’Onu en charge du maintien de la paix ainsi que d’autres, exigeant «la tenue du dialogue inclusif sur la crise postélectorale en RDC».
Des recommandations
Ces ONG regrettent, cependant, le départ en catastrophe de la mission d’experts internationaux du NDI et de l’IFES, le 13 janvier 2012. L’échec apparent de cette mission contribue malheureusement, à en croire AETA, à approfondir dans l’opinion le sentiment d’être en face d’une gestion du processus extrêmement opaque et biaisée. En outre, elles s’insurgent contre le rôle partisan des médias, particulièrement les chaînes publiques et le musellement des organes de presse proches de l’Opposition. Ces organisations rappellent également le rôle apolitique de la police et de l’armée, ainsi que leur obligation de protéger les droits et libertés garanties par la Constitution.
Au regard de ce qui précède, les ONG de la Société civile, membres de AETA, recommandent au Conseil de sécurité de l’Onu, au Conseil de paix et de sécurité de l’UA et à l’OIF de faciliter l’initiation d’un processus visant à faire triompher la vérité des urnes, afin d’obtenir un «consensus sur l’établissement de la justice dans la gouvernance de l’Etat» ; l’implication dans la crise congolaise en faisant preuve d’une réelle volonté motivée par le souci du peuple d’accompagner la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance, l’avènement de l’Etat de droit ainsi que l’amélioration de la situation sociale des Congolais ; la désignation rapide des experts internationaux indépendants comme médiateurs de la crise de légitimité à la tête du pays et d’user de leur autorité pour pousser les dirigeants actuels de la RDC à s’ouvrir à l’éventualité du changement et de l’alternance politique.
Quant à la Cour suprême de justice, il lui est recommandé d’examiner en profondeur des dossiers en règlement du contentieux électoral et l’annulation des résultats électoraux là où il est constaté des fraudes et irrégularités avérées ; l’application de la loi de la manière la plus rigide et impartiale à l’endroit de tous les auteurs et complices de nombreuses fraudes électorales quel que soit leur rang.
Au peuple congolais, les ONG membres de AETA demande de faire montre du même sens civique que celui constaté lors du déroulement du scrutin ; de prendre ses responsabilités citoyennes et patriotiques pour la consolidation de sa démocratie qu’il a chèrement acquise, notamment en se rendant prêt à toute mobilisation visant le rétablissement de la vérité des urnes et la crédibilisation du processus électoral ; de s’abstenir des actes de violences, de s’impliquer dans les actions de pression à l’égard des acteurs politiques pour la tenue du dialogue.
Parmi les ONG de la Société civile, membres de AETA qui ont signé la déclaration figurent, entre autres, la LINELIT, le CDCE/RHODECIC, CONAFED, CAFCO, UNAF, NSCC, SYECO, CENADEP.

A.T.

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