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lundi 30 janvier 2012

UA : la RDC entre l’Afrique centrale et l’Afrique du Sud

(Le Potentiel 30/01/2012)

Le sort de l’Union africaine se joue depuis hier à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie. Elle sera marquée par la tenue du 18ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique. Un sommet marqué par l’élection du président de la Commission africaine : le Gabonais Jean Ping et la Sud-africaine Nkosazama Dlamini Zuma. Le cœur de la RDC balance entre les deux.

Moment crucial pour l’Union africaine avec la tenue du 18ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique, du 29 au 30 janvier 2012 à Addis-Abeba. Sommet consacré au «Commerce interafricain». Thème d’actualité au regard de profondes mutations sur le plan économique. Mutations caractérisées par des crises économiques sans précédent au niveau mondial et une crise financière internationale qui affecte tous les pays. Si l’Europe, les Etats-Unis sont particulièrement touchés, eux qui fixent les prix sur les marchés mondiaux, l’Afrique le sera également. Réserve des matières premières, mais incapable de fixer les prix, l’Afrique a le devoir de s’imposer de profondes réflexions sur la manière de gouverner, de coopérer. De favoriser l’intégration économique régionale conformément au plan d’Action de Lagos en prévision du Marché commun africain, dans cet élan de favoriser la coopération sud-sud. Dans le cas d’espèce, la coopération interafricaine.
Autre moment fort de ce sommet est la commémoration de l’amitié sino-africaine. Il est un fait que depuis toujours, la Chine a été aux côtés de l’Afrique. Fidèle à ses principes de coopération internationale basée sur la coexistence pacifique, la non ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain, la Chine se révèle, ces derniers temps, comme le premier partenaire de l’Afrique. Avec son modèle exemplaire de partenariat «gagnant-gagnant», la Chine et l’Afrique sont en train de regarder dans la même direction. Pour marquer cette amitié sous le signe du respect mutuel et des intérêts réciproques, un nouvel immeuble construit par la Chine a été remis à l’Union africaine pour abriter tous ses services.
Election du président de la Commission
Autre fait saillant qui dominera ce 18ème sommet est l’élection du président de la Commission africaine. Deux candidats sont en lice, et non des moindres. Il s’agit du Gabonais Jean Ping, actuel titulaire, et de la Sud-africaine Nkosazama Dlamini Zuma, ancienne ministre des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud.
L’élection s’annonce serrée compte tenu de la forte carrure de ces deux personnalités qui pèse sur l’organisation. Voire sur le continent dans la mesure où l’élection du président de la Commission africaine divise toujours les chefs d’Etat. Tout simplement parce que la candidature de l’un ou de l’autre est toujours soutenue par son pays, le président du pays d’origine depuis que les anciens chefs d’Etat ne sont plus admis, les organisations sous-régionales. Et de loin, l’ONU, l’Union européenne, la France-Afrique et le Commonwealth. Même si ces dernières organisations agissaient trop discrètes, elles demeurent trop regardantes sur ce qui se passe au sein de l’UA. Question de voir de quelle manière cette organisation pourrait peser sur la prise des décisions autour de grandes questions internationales. Pour preuve, le cas de la Libye dont l’ombre planera sur ce sommet et influera même sur l’élection du président de la Commission.
Jusqu’hier, les deux candidats partaient avec la faveur des pronostics. Jean Ping demeurait confiant tant il avait les assurances des pays francophones espérant bénéficier des voix du Nigeria, du Ghana et du Kenya. Dlamini Zuma était aussi confiante partant de la notoriété et de la «puissance» de son pays, l’Afrique du Sud. Les pays africains membres du Commonwealth devraient l’appuyer, par solidarité. L’Afrique du Sud pesant lourd, il n’est pas exclu que des pays francophones dans ce vote secret se ravisent et votent pour la Sud-africaine.
Il est vrai que l’on craint l’hégémonie sud-africaine. Candidate au Conseil de sécurité pour le poste de membre permanent, on craint que l’Afrique du Sud embrasse trop au risque de mal étreindre en prenant aussi la tête de la présidence de la Commission africaine. L’Algérie, l’Egypte et le Nigeria n’apprécient pas du tout cette domination sud-africaine.
RDC partagée
Dans quel camp est rangée la RDC ? Interrogation pertinente. A en croire les premières indiscrétions, la RDC est partagée entre l’Afrique centrale et l’Afrique du Sud. Elle ne se serait pas prononcée clairement au sommet de N’Djamena où les pays de l’Afrique centrale, membres de la CEEAC, ont pris la décision de voter pour Jean Ping.
A quelques heures de l’élection à Addis-Abeba, il se disait dans les couloirs de l’Union africaine que la RDC, pour un problème de choix, avait levé l’option de voter pour la sud-africaine. Une façon de bien sceller les liens entre les deux pays, et surtout pour ce fait que l’Afrique du Sud est demeurée l’un des partenaires sérieux qui ont aidé la RDC à organiser les élections de 2011. Le choix ne pouvait en être autrement.
Mais que se passera-t-il au niveau de l’Afrique centrale ? Là, c’est une autre paire de manches et qu’il faudra prendre son mal en patience pour suivre l’évolution des choses. Il est vrai que dans ces instants délicats, l’Afrique du Sud s’est souvent révélée la «grande muette» en ce qui concerne la RDC. Ses timides interventions, alors qu’elle devrait saisir des circonstances analogues de l’Union africaine pour taper fort sur la table, n’ont été des coups d’épée dans l’océan.
Oui. L’Union africaine est en train de passer des heures difficiles et déterminantes. Entre la continuité, avec la réélection de Jean Ping, et le changement, avec l’élection de Dlamini Zuma.
Par Le Potentiel



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