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vendredi 20 janvier 2012

En 2012 : Kabila fait du social son cheval de bataille

(L'Avenir Quotidien 20/01/2012)
En Rd Congo, aucun spécialiste ne croyait en la stabilité du franc congolais au cours de l’année électorale qui vient de s’achever. D’autant plus que le financement des élections dans les pays post-conflit entraîne des dérapages budgétaires qui déstabilisent souvent le cadre macroéconomique. *Jamais la sphère économique et financière n’avait aussi bien résisté aux chocs politiques de toute nature ; jamais les routes, les écoles et les hôpitaux n’avaient été construits ou réhabilités sur fonds publics ; jamais le pays n’avait mis autant d’argent pour le financement de ses élections, … *Les Congolais ne doivent donc pas se laisser distraire par ceux qui, à travers toutes sortes de manœuvres de diversion, ne veulent pas que le train prenne de la vitesse ou qui ne veulent carrément pas y prendre place. Pendant que Joseph Kabila reste déterminé à faire du social son cheval de bataille en 2012.

Après une année 2011 qui a permis au Gouvernement de Rd Congo de financer les élections sur fonds propres, le patron des Finances, le ministre Matata Ponyo Mapon a présenté hier devant la presse le bilan de l’année 2011 et les perspectives 2012 pour non seulement son ministère, mais aussi le pays tout entier.
Pour 2012, le pays devra s’appuyer sur un pilier important : la gestion financière publique qui exercera un impact direct sur le cadre macroéconomique. En effet, très peu de spécialistes politiques et économiques, y compris ceux des institutions financières internationales, ont cru en la stabilité du franc congolais au cours de l’année électorale qui vient de s’achever. D’autant plus que le financement des élections dans les pays post-conflit entraîne des dérapages budgétaires qui déstabilisent souvent le cadre macroéconomique. C’est cette bonne gestion qui conforte la position du président élu, qui veut faire du social des congolais son cheval de bataille.
Le Franc congolais s’est apprécié
Mais contre toute attente, au lieu de se déprécier, le franc congolais s’est alors apprécié de manière significative, volant ainsi la vedette au dollar américain sur le marché de change pendant plus d’un mois. Fort de cette expérience, les Congolais ont l’obligation professionnelle et patriotique de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique au cours de l’exercice 2012, quel qu’en soit le prix. C’est ici pour nous le moment de dire que la stabilité du cadre macroéconomique est la roche sur laquelle s’élèvent les murs du développement économique. Et cette stabilité doit être maintenue en dépit des soubresauts enregistrés en ce début d’année sur le marché et services à cause du lancement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Au-delà de ce qui vient d’être dit, il sied de souligner par ailleurs que jamais la sphère économique et financière n’avait aussi bien résisté aux chocs politiques de toutes natures ; jamais les perspectives économiques n’avaient été aussi prometteuses ; jamais le bâtiment public, tiré par le secteur privé, n’avait autant explosé ; jamais le nombre de banques créées par les privées n’avait augmenté aussi sensiblement ; jamais les routes, les écoles et les hôpitaux n’avaient été construits ou réhabilités sur fonds publics de cette manière depuis l’indépendance ; jamais le pays n’avait mis autant d’argent pour le financement de ses élections ; jamais la stabilité politique et économique ne se sont donnée rendez-vous comme aujourd’hui, depuis plus de deux décennies.
Ceci pour dire qu’en dépit de tout, le train de la modernité, avec son Commandant de bord expérimenté et réélu démocratiquement, a effectivement quitté la gare du statu quo, la gare du va-et-vient perpétuel et du patriotisme passif, pour s’acheminer inexorablement vers des gares de moins de pauvreté et de plus de justice sociale, avec comme destination finale la grande gare des pays émergents, tel que l’a indiqué tout récemment le Chef de l’Etat. Voilà pourquoi les Congolais ont donc un devoir moral, diplomatique et politique de ne pas se laisser distraire par ceux qui, à travers toutes sortes de manœuvres de diversion, ne veulent pas que le train prenne de la vitesse ou qui ne veulent carrément pas y prendre place. L’histoire des nations est ainsi faite et il est des moments qu’il ne faut jamais rater et qu’il faut à tout prix saisir pour que la révolution de la modernité se réalise. Pour rappel, le programme économique du Gouvernement prévoit pour cette année la réalisation d’un taux de croissance du PIB réel de 6%, un taux d’inflation de 9% et un niveau de réserves officielles brutes qui atteindrait 2,1 milliards de dollars américains, soit 9,4 semaines d’importations des biens et services.
Bancariser la paie d’ici fin 2012
Pour 2011, le taux de croissance économique était estimé à près de 7% pour l’année, soit un niveau supérieur à celui programmé de 6,5%. Pour sa part, l’inflation annuelle s’est située à 15,4%, inférieure à l’objectif ajusté de 17%. Pour le ministre des Finances, cette inflation est essentiellement expliquée par l’effet sur les prix intérieurs de l’envolée des cours des produits alimentaires et énergétiques sur les marchés mondiaux. Au cours du même exercice, le bilan fait par le ministre indique que les opérations financières de l’Etat se sont soldées par un déficit cumulé de 132,2 milliards de francs congolais à fin décembre 2011 du fait essentiellement du paiement de la dette extérieure, soit 0,9% du PIB. Les réserves internationales atteignent 1,244 milliard de dollars américains, représentant 7 semaines d’importations des biens et services.
Globalement, tous les critères du programme économique à fin décembre 2011 ont été respectés, permettant une bonne cinquième revue par le FMI. S’agissant de dépenses, il importe d’indiquer qu’elles ont été marquées par une meilleure orientation sociale. Ainsi, les rémunérations de la police, de l’armée et des enseignants ont été augmentées. Pour ce faire, la masse salariale mensuelle de la Fonction publique est passée de 55 milliards à 70 milliards de francs congolais entre 2010 et 2011. Il s’agit des salaires qui ont été payés régulièrement pour les onze premiers mois de l’année, tout comme les rétrocessions au profit des provinces et des régies financières.
Le ministère des Finances, celui du Budget et de la Banque centrale du Congo travaillent ensemble avec l’Association congolaise de banques pour assurer progressivement la bancarisation de la paie de l’ensemble de l’Administration publique. Et à ce jour, les rémunérations des fonctionnaires payées par voie bancaire représentent 8,5% du salaire mensuel. L’objectif est qu’à fin décembre 2012 toute la paie soit bancarisée. Des efforts ont été aussi accomplis pour rattraper le retard de la paie des salaires. L’armée, la police et une partie des enseignants sont désormais payés entre le 25 et le 30 du mois. Les autres reçoivent leurs rémunérations avant le 20 qui suit la fin du mois.
Le projet « Jeunes universitaires »
Avant d’aborder le projet « Jeunes universitaires », disons qu’en 2011, le soutien aux dépenses d’infrastructures de transports sur les ressources du budget national s’est également poursuivi, avec des financements mensuels d’environ 20 millions de dollars américains pour la réhabilitation des routes et autres voiries urbaines tant dans la capitale qu’en provinces. Dans le cadre du financement du processus électoral, un financement de 280 millions Usd a été décaissé en 2011 en faveur de la CENI et des services spécialisés pour les élections, soit un total de 360 millions Usd, en tenant compte du montant de 80 millions de dollars américains déboursé en 2010.
Abordant la question du projet « Jeunes universitaires » dont la préparation a commencé en 2010, Matata Ponyo a indiqué qu’il s’est concrétisé avec le démarrage effectif des prestations des premiers jeunes sélectionnés de manière compétitive, au mois d’avril 2011. Il s’agit d’un projet qui vise à doter à terme l’administration de la Rd Congo des jeunes universitaires congolais compétents, travaillant suivant des normes d’efficacité et d’efficience proches des standards internationaux. Ces jeunes universitaires brillants et formatés suivant les valeurs de bonne gouvernance et de leadership constituent le socle de l’administration des finances de demain.
Le premier groupe de ces jeunes universitaires (54) recrutés de manière rigoureuse a été placé dans les Agences d’exécution des projets et programmes financés par les bailleurs de fonds au sein desquelles ils travaillent depuis avril 2011, sous l’encadrement d’experts chevronnés en gestion des projets. A la demande du ministre des Finances, le BCECO vient de boucler le processus de sélection compétitive d’un deuxième groupe de 107 jeunes universitaires brillants destinés cette fois-ci à travailler dans les différentes administrations du ministère des Finances. Et le nombre total des jeunes à recruter devra atteindre 500 à fin 2012.
Comme on peut bien s’en rendre compte, la longue période d’instabilité politique et institutionnelle qu’a traversé la Rd Congo depuis le début des années 90 a eu pour effet d’affaiblir profondément l’administration publique, qui dans sa majorité n’est plus capable de remplir son rôle de façon efficace, à la suite d’une combinaison de facteurs tels que le vieillissement et la sous- qualification du personnel, la faiblesse des rémunérations ainsi que l’inexistence d’un cadre légal et réglementaire adéquat.

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