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lundi 9 janvier 2012

Fraudes électorales : vive tension au Kivu

(Le Potentiel 09/01/2012)

PANADI dénonce un hold-up électoral sur fond d’une coalition maffieuse.
Semaine cruciale pour les législatives 2011 déjà caractérisées par une cascade de contestations. Après le Kasaï Occidental, le Bandundu, c’est au tour des provinces des deux Kivu de s’illustrer par une succession de contestations. Les premiers éléments d’information font état d’une fraude à grande échelle et « bien organisée ». L’on observe une tension grandissante au Kivu. Comme pour donner raison à ces différentes informations, le PANADI, « Parti des nationalistes pour le développement intégral » vient de cracher le morceau. Cette formation politique dénonce des graves irrégularités qui ont abouti à un hold-up électoral réalisé « par une coalition maffieuse » et interpelle la CENI pour toutes les conséquences qui en découleront. Un véritable pavé dans la mare qui coïncide avec la présence des experts internationaux à Kinshasa.
Tous les Congolais retiennent leur souffle à l’approche de la publication des résultats définitifs des législatives 2011. Ils tiennent à savoir si le processus électoral sera sauvé par les Législatives dans la mesure où il ne se passe plus un seul jour sans qu’on enregistre des réclamations. Voire des accrochages entre adversaires ou partisans d’une même famille politique. Ce qui expliquerait cette dernière structure créée au sein de la mouvance présidentielle pour gérer les frustrations de plus en plus nombreuses parmi les alliés et partenaires.
Le suspens est plus grand qu’il est aujourd’hui évident que les irrégularités relevées ci et là sont si graves que tout le monde est désormais suspendu à la « mission couplée CENI- Experts internationaux ». Tout se passe comme si les horloges de la Nation s’étaient arrêtées. Comment cette mission va-t-elle s’y prendre pour rassurer tout le monde ? Car, comme l’a bien dit l’ancien secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, Herman Cohen, les élections législatives sont plus importantes que la présidentielle.
Il n’a pas du tout tort. Des élections législatives dépend la forte capacité de l’Assemblée nationale, du Gouvernement et des Cours et Tribunaux. Une Assemblée nationale qui aura été affectée par les irrégularités des législatives sera une Assemblée nationale faible, assujettie aux auteurs de ces irrégularités et loin d’être une représentation nationale des valeurs.
Il en sera de même du Gouvernement qui sera aliéné et on ne peut rien attendre de bon des Cours et tribunaux. Tout se passera comme dans le système de vases communicants. Voilà la véritable crainte qui interpelle la CENI, et les experts internationaux, au plan moral. Qu’il est impérieux de bien examiner et analyser les contestations émanant des provinces du Kasaï Occidental, du Bandundu, et maintenant des deux Kivu où la tension s’accroit au fil des contestations. De ces rumeurs persistantes « d’une quelconque majorité » autour d’un seul parti politique.
Que gagnerait la République démocratique du Congo avec une « majorité fabriquée, faible et controversée » ? Rien. Mais plus grave, l’on assiste là à un «noyautage » subtil des institutions nationales pour un véritable travail de sape qui aliénerait les attributs de l’indépendance nationale ou de la souveraineté nationale, c’est selon. Au bout de ce complot, la balkanisation de la RDC.
Le pavé dans la mare de PANADI
Le Parti des nationalistes pour le développement intégral, PANADI, vient de joindre sa voix à celles des autres en dénonçant de graves irrégularités observées dans la région du Kivu. Un constat fait au terme de la réunion extraordinaire de ce parti, en son siège et qui vient corroborer ce qui se dit sur le déroulement des élections aux Kivu. Notamment sur le taux de participation contestable publié par la CENI, l’auto-proclamation des « seigneurs de guerre » comme chefs de centre de vote, le ramassage des bulletins de vote par des partis politiques….
Constat fait après avoir passé en revue la situation générale du pays et s’être attardé longuement sur le processus électoral en cours. Un véritable pavé dans la mare dans une déclaration faite à la presse et lue par son président national, l’honorable Nkizinkiko Mpawe Nephtali. Le PANADI qui s’est étendu sur les circonscriptions électorales de Masisi, dans le Nord-Kivu, et de Kalehe, au Sud-Kivu, a qualifié ces irrégularités de « hold-up électoral réalisé par une coalition maffieuse ».
Cette formation politique dénonce le non respect des décisions de la CENI par ses bureaux locaux, la falsification des résultats par les agents de la CENI, la destruction méchante des centres de vote, la falsification des PV de résultats de vote, la présence de 20.000 bulletins de vote non complétés le jour du scrutin, l’ annonce des résultats par la CENI là où les élections n’ ont pas eu lieu ; la présence des militaires comme témoins dans les bureaux de compilation.
Face à ces monstruosités électorales, le PANADI exige que justice soit faite pour rétablir la vérité des urnes. Ce parti ne peut tolérer que la « volonté du peuple souverain soit méprisée et confisquée ». C’est tout dire.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Parti des Nationalistes pour le Développement Intégral «PANADI» suit de très près et avec intérêt l’évolution des travaux de compilation des résultats dans les centres locaux de compilation des résultats de Masisi au Nord-Kivu et de Kalehe au Sud-Kivu, délocalisé dans la ville de Bukavu. Et il rappelle à ce sujet son communiqué de presse du 29 novembre 2011 dans lequel des irrégularités graves qui ont émaillé le scrutin du 28 novembre 2011 ont été dénoncées.
Malheureusement, ces irrégularités, couplées des cas de fraude, se sont amplifiées au niveau des CLCR de ces deux circonscriptions électorales. Voici quelques faits :
1. Dans le CLCR de Masisi
- La poursuite en date du 22 décembre 2011 des activités de compilation des résultats pourtant suspendues par la CENI en date du 21 décembre 2011. Ce non respect de la décision du Bureau de la CENI par ce CLCR a été mis à profit par certains candidats pour exercer des pressions de tous ordres sur les agents de la CENI pour des raisons bien évidentes aboutissant à un hold-up électoral réalisé par la coalition maffieuse UCP-CNDP, partis politiques issus de groupes armés, avec leur allié ADDI ;
- La compilation des résultats de sept (7) bureaux du centre de vote de l’E.P. Hembe (code 22936) qui, pourtant, n’était composé que de deux (2) bureaux et n’avait pas reçu de matériels électoraux;
- La falsification des résultats par Mr. Mvula Elie, agent de la CENI, au profit des candidats du parti ADDI, dont Mme Rugenera Kambibi Chantal, son épouse et actuellement Ministre dans le Gouvernement provincial du Nord-Kivu;
- La destruction méchante du centre de vote de Kinigi (code 22897) en date du 28 novembre 2011 par Mr Mwise Kabano, membre influent de l’ADDI ;
- La privation de 506 voix au candidat n° 117 dans le centre de vote de Kalembe (code 22962) et de 200 voix dans le centre de vote de Ruhegeri (code 22894) où, respectivement, les fiches de pointage indiquent 506 voix et 450 voix, mais les fiches des résultats indiquent, quant à elles, respectivement, le blanc ou zéro et 250 voix, le total perdu étant ainsi de 706 voix;
- La présence d’un militaire issu de l’ex-groupe armé CNDP comme témoin dans le bureau de compilation;
2. Dans le CLCR de Kalehe
- La falsification de PV de résultats dans les bureaux de compilation où certains PV de résultats ont été brûlés et d’autres pris en attente d’être consumés;
- La modification des résultats dans certains centres notamment: E.P. Ziralo (code 17381), bureau A; E.P. Tchambombo (code 21769), bureau J ; E.P. Kitalaga (code17370), tous les bureaux;
- La possession par le candidat n°37 de plus de 20.000 bulletins de vote non complétés le jour du scrutin, le 28 novembre 2011 à Nyabibwe dans la circonscription de Kalehe.
Au regard de ces actes malheureux et devant l’impératif catégorique pour la CENI de garantir la justice, la vérité des urnes, la crédibilité et la transparence du scrutin législatif, le PANADI exige:

1. Une enquête sérieuse dans les CLCR de Masisi et de Kalehe pour que les auteurs et les complices de ces actes ignobles soient déférés devant la justice;
2. Que le scrutin législatif soit repris proprement dans ces deux circonscriptions car la corruption et le vote forcé, surtout dans le Masisi, y ont fait la loi.
A défaut de reprendre le scrutin dans ces deux circonscriptions, le PANADI sollicite l’assainissement de ces bureaux de compilation à l’instar du travail que la CENI a fait d’une manière satisfaisante dans la circonscription de Rutshuru.
Le PANADI est convaincu que si ces deux exigences n’étaient pas rencontrées l’histoire retiendra que pour ce scrutin dans ces deux circonscriptions électorales les valeurs démocratiques y ont été piétinées, la volonté du peuple souverain méprisée et confisquée, toutes reléguées au magasin des accessoires et les anti-valeurs élevées au rang des vertus.

Fait à Kinshasa, le 08 janvier 2012
Par Le Potentiel

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