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lundi 5 mars 2012

Avec la démission du gouvernement Muzito : La nomination du Premier ministre imminente

(Le Potentiel 05/03/2012) 
Dernière réunion du gouvernement Muzito, samedi. Place à l’arrivée du futur Premier ministre. On se bouscule déjà dans le camp présidentiel. La partie s’annonce intéressante. Surtout que les outsiders ne sont pas encore exclus de la course.

Le gouvernement a tenu sa dernière réunion samedi 3 mars 2012. Le Premier ministre faisant fonction, Adolphe Muzito, a demandé à ses collaborateurs d’apprêter les dossiers pour la passation du bâton à la prochaine équipe. Démarche normale, bien que certaines personnes considèrent cette «démission » tardive. Elle devrait intervenir plus tôt. Elégance politique oblige.
En effet, le gouvernement Muzito, selon d’autres interprétations, ne «démissionne » pas mais, il est fin mandat avec la réélection du président Joseph Kabila Kabange et sa prestation de serment intervenue le 20 décembre 2011. C’est à partir de cette date que le Premier ministre Muzito devrait, élégamment, présenter sa démission au chef de l’Etat, car investi par la législature passée. Quitte au président de la République de lui demander de continuer à assumer les affaires courantes jusqu’ à l’investiture du prochain gouvernement.
Quant à l’opposabilité du texte constitutionnel portant incompatibilité au mandat législatif, ce débat est un faux, soulignent des personnes averties. Cet article concerne des personnalités disposant déjà d’un mandat de député avant d’être nommées membres du gouvernement. Or, pour le cas d’espèce, les actuels membres du gouvernement sortants ont été d’abord ministres ou gouverneurs de province avant d’être «députés ». Et comme la loi n’a pas d’effet rétroactif, surtout qu’ils n’ont pas été investis pour l’actuelle Assemblée nationale, leur choix ne devrait soulever aucun débat. Aujourd’hui que la démission du gouvernement n’est qu’une simple formalité d’usage, l’on peut considérer le débat comme clos. Il revient au chef de l’Etat de renouveler ou pas sa confiance à l’actuel Premier ministre pour qu’il continue à assumer les affaires courantes jusqu’à l’investiture de son successeur.
LA COURSE A LA PRIMATURE OUVERTE
La démission du gouvernement Muzito ouvre officiellement la voie au choix du futur Premier ministre. Un poste déjà convoité par plusieurs personnalités politiques, dont la plupart appartiennent au camp présidentiel. Même les dernières agitations politiques tournaient autour de cette désignation.
C’est ainsi que s’appuyant sur les textes en vigueur, le camp présidentiel a déjà bondi pour affirmer ses ambitions. Plus particulièrement le PPRD, le parti-phare de la Mouvance présidentielle, qui ne laisse planer aucun doute et dit haut et fort que ce poste doit revenir au leader de ce parti, à savoir le Professeur Evariste Boshab. Fort de ses députés au nombre de 141, ajouter à cela la vingtaine du PPPD, le PPRD ne voit pas comment ce poste pourrait lui échapper. Ajouter à cela des alliés et sympathisants, le PPRD brandit le nombre de 148 sur les 341 députés que compte la Mouvance présidentielle. Voilà qui explique sa colère face à l’évolution de derniers éléments politiques qui pourraient bien briser son rêve. Toujours dans les milieux du PPRD, un nom apparaît de plus en plus : celui de Louis-Alphonse Koyagialo. Il est devenu de plus en plus incontournable.
Mais le camp présidentiel, c’est aussi le MSR, l’AFDC, l’ARC, le PALU. Ces partis sont des réalités politiques que le PPRD ne doit en aucun cas ignorer. Dans la foulée, l’on cite les noms de Pierre Lumbi, président national du MSR, Modeste Bahati de l’AFDC, pressentis également Premiers ministres.
A côté de ces poids lourds de la Mouvance présidentielle, l’on avance aussi les noms de Mata Ponyo, l’actuel ministre des Finances et technocrate éprouvé, Yav Muland, directeur de cabinet adjoint du président de la République chargé des questions économiques et financières. Autant dire qu’au niveau du PPRD, le président de la République pourrait se trouver devant l’embarras de choix.
DES OUTSIDERS
L’on n’exclut pas du tout cette éventualité liée à la présence des outsiders. L’on cite des noms de certaines personnalités qui œuvrent actuellement dans des institutions internationales dont nous nous gardons de citer des noms. Leur désignation prendrait en compte les préoccupations des partenaires extérieurs qui souhaiteraient voir un technocrate, rompu dans les acarnes internationales, occuper le poste de Premier ministre. Une personnalité qui résisterait à la « pression politique » des uns et des autres pour consolider l’équilibre macro-économique rétabli et continuer à progresser dans la bonne direction. C’est dans ce contexte que l’on n’exclut pas le maintien de l’actuel Premier ministre, Adolphe Muzito, à se succéder.
Outre ce paramètre important qui s’inscrit dans le contexte de la «crédibilisation » de nouvelles institutions de la République, surtout après cette double douche froide et chaude qui a caractérisé le processus électoral, le facteur géopolitique pourrait intervenir. C’est le moment de saisir la balle au bond. Le président de la République pourrait opérer son choix en se tournant vers le centre et l’Ouest, là où il n’a pas réalisé un bon score. Question de démontrer qu’il a capté 5 sur 5 le message. A cette analyse, le nom de Koyagyalo se retrouve encore parmi les cités.
Quoique l’on suppute, le camp présidentiel, le PPRD en tête, persiste et signe : le Premier ministre sortira de la Majorité présidentielle et le gouvernement d’ouverture ne signifie nullement qu’un membre de l’Opposition pourrait briguer ce poste. «C’est même impensable», affirme-t-on dans les couloirs de la Mouvance présidentielle.
En attendant, il y a lieu de prendre son mal en patience et attendre la mise en place du Bureau définitif de l’Assemblée nationale. A ce niveau, l’honorable Aubin Minaku est pointé favori. Fin mandat, le gouvernement Muzito apprête ses bagages Angelo Mobateli
Le gouvernement de la République, dont le mandat est arrivé à terme cinq années après son investiture en février 2007, s’est réuni le samedi 3 mars 2012 à Kinshasa sous la présidence du Premier ministre Adolphe Muzito pour préparer officiellement sa sortie.
« La séance d’aujourd’hui a réglé pas mal de problèmes. Je pense que nous n’aurons pas besoin de tellement de réunions pour régler ce qui est déjà réglé par la Constitution et les différentes lois qui nous régissent », a expliqué le porte-parole Lambert Mende, ministre de la Communication et des Médias, à la sortie de la réunion.
Elus députés nationaux dont les mandats ont été validés par la plénière de l’Assemblée nationale siégeant le mardi 21 février 2012, plusieurs ministres tombent sous le coup de l’article 97 de la Constitution. « Les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute activité professionnelle à l’exception des activités agricoles, artisanales, culturelles, d’enseignement et de recherche. Elles sont également incompatibles avec toute responsabilité au sein d’un parti politique », dispose-t-il.
« Le choix est personnel. Je pense que chacun a jusqu’à mardi prochain pour se prononcer. Certains se sont déjà prononcés, d’autres sont en train de le faire. Dans tous les cas, (…) d’ici à mardi, tout le monde se sera déjà prononcé, parce que nous sommes respectueux de nos lois », a souligné le ministre Mende.
Officiellement, aucune de ces personnalités n’a encore annoncé sa démission. « La démission du Premier ministre, dont le mandat de député a été validé, va entrainer celle de l’ensemble du gouvernement », a biaisé récemment un membre du gouvernement, en réponse à la question de savoir ce qu’attendaient les « concernés » pour démissionner de leurs fonctions ministérielles.
C’est le 26 octobre 2008 que le président Joseph Kabila Kabange avait nommé Adolphe Muzito, alors ministre du Budget, à la tête du gouvernement à la suite de la démission du Premier ministre Antoine Gizenga, le 25 septembre de la même année. Son cabinet a été remanié une première fois le 19 février 2010 et, une deuxième fois, le 11 septembre 2011.
Le chef de l’Etat avait chargé ce gouvernement d’un «programme d’urgence» en six axes : refondation de l’Etat, restauration de la paix et de la sécurité, mise en œuvre des Cinq chantiers de la République, bonne gouvernance en matière de gestion économique et financière, amélioration des conditions sociales des populations, fin de la guerre dans l’Est de la RDC.


Par Le Potentiel

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