RDC – Majorité et Opposition attendues à Bruxelles !

La co-médiation pilotée par John Kufuor, ancien président ghanéen et le révérend Jean-Paul Moka, vient de démarrer enfin. Dans un communiqué rendu public mardi 7 février à Bruxelles, les co-médiateurs annoncent que tout commence effectivement au mois de mars.

La première rencontre avec toutes les parties congolaises est prévue du 22 au 27 mars 2012 à Bruxelles. La Majorité, l’Opposition et la Société civile sont fiévreusement attendues.
Chaque composante devra déléguer sept membres pour prendre part au dialogue politique qui va s’ouvrir dans la capitale belge.
L’objectif poursuivi par la co-médiation est, affirme le communiqué : « Jeter des bases d’un dialogue franc et consensuel sur la résolution de graves insuffisances du processus électoral en cours en Rdc”. C’est pour cette raison qu’après Bruxelles, deux autres rencontres sont prévues entre la Majorité, l’Opposition et la Société civile, sous la supervision de la co-médiation.
La deuxième rencontre aura lieu à Accra, au Ghana. Le troisième et dernier round des négociations est prévu à Kinshasa. A ce propos, le communiqué de la co-médiation dévoile ce qui suit : “ Il est question de vider le contentieux politique en RdCongo avant le mois de juin prochain”.
Nous sommes en présence d’un plan de médiation carabiné. Celui-ci prévoit, de trouver une solution à la situation congolaise avant trois mois. Pratiquement, le temps que va prendre la mise en place effective des institutions de la nouvelle législature. Le Gouvernement en particulier.
Issue douteuse
L’intention est louable pour autant que la co-médiation semble viser la période de mise en place de nouvelles institutions. Si tout se passait comme prévu, c’est en mars, justement, que la nouvelle Assemblée nationale compte démarrer avec sa première session. De là, va suivre la désignation d’un formateur ainsi que la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale.
Ces grandes manoeuvres coïncident assez curieusement avec le calendrier du dialogue présenté par la médiation.
Celle-ci, on se souvient, traînait encore les pas dans l’attente d’une adhésion formelle et officielle de la Majorité et de l’Opposition.
Jusqu’au moment de la publication du dernier communiqué de la co-médiation, les deux familles politiques n’ont jamais souscrit publiquement au plan de la co-médiation.
Chacune des deux s’est juste contentée de formuler une série de bonnes intentions. Sans plus. Evitant de bloquer la machine, vue l’impasse, la médiation a choisi de contourner la difficulté. Elle a sollicité et obtenu le soutien formel des institutions européennes et africaines.
C’est tant mieux. Il faut néanmoins relativiser ce soutien des instances européennes et africaines. Dans la mesure où le ton donné par les deux parties récemment n’est pas pour faciliter les choses.
Par son secrétaire général, la MP a exclu toute idée de partager le pouvoir avec l’Opposition. Le porte-parole du gouvernement s’est aussi inscrit en faux contre tout conciliabule politique qui se ferait dans le dos de la Constitution. De son côté, l’Opposition poursuit sa croisière révisionniste de la présidentielle du 28 novembre.
La co-médiation aura fort à faire.

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