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mardi 14 février 2012

RDC – La tension monte à l’approche du 16 février

Les chrétiens sont déterminés à organiser leur marche afin de réclamer la vérité des urnes et le départ des sept membres du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). La date du 16 février marque en RDC la commémoration du massacre des chrétiens en 1992, lors d’une marche pacifique.

Pour ce vingtième anniversaire, deux évènements majeurs sont annoncés : la marche des chrétiens associée à l’opposition qui réclame la vérité des urnes en dénonçant le « hold-up » électoral du 28 novembre 2011 et la rentrée parlementaire au Palais du peuple. Les deux rendez-vous consécutifs aux scrutins ont des portées diamétralement opposées. Le premier remet en cause le processus électoral tandis que le second en est l’émanation pour légitimer les résultats des urnes tels que publiés par la Céni.
La marche des chrétiens a été confirmée le 11 février par Thierry Nlandu, au cours d’un point de presse au centre Lindonge, dans la commune de Limete. Elle ne fait que renforcer la tension observée entre le gouvernement et l’Église catholique depuis la fin de l’année dernière.
Le ton de la crise avait d’abord été donné par les évêques catholiques réunis au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo et ensuite par le chef de cette Église en RDC, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. L’intervention de l’archevêque de Kinshasa dénonçant les irrégularités qui avaient caractérisé l’organisation des élections et la non-conformité des résultats publiés par le bureau de vote de la Céni avait été sévèrement critiquée par la Majorité présidentielle.
Une marche pacifique
Selon le programme établi à cet effet, la marche aura pour point de départ chaque paroisse de la ville pour se terminer à la paroisse Saint-Joseph de Matonge, dans la commune de Kalamu. La journée débutera par une messe à 7h 00 du matin. Pendant la marche, le comité de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo, section Kinshasa, invite les manifestants à ne pas exhiber des drapeaux des partis politiques ni lancer des insultes mais à se munir de la bible, du coran, du chapelet, de la croix, des insignes religieux, des images saintes et d’entonner des chants religieux.
Le mot d’ordre a été donné pour que les manifestants fassent preuve de la non- violence devant les agents de sécurité et s’asseoir par terre, priant et/ou entonnant les chants religieux et, si possible, dialoguer pour obtenir un passage pacifiquement, en cas d’obstacle. La marche aura comme point de chute la paroisse catholique Saint-Joseph où une petite prière sera dite avant le message lié à la circonstance.
L’UDPS s’en mêlent
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), partie prenante à l’évènement, a demandé aux chrétiens et aux acteurs politiques de tout bord ainsi qu’à toutes les catégories sociales de rejoindre cette « grande manifestation citoyenne ». Le parti d’Étienne Tshisekedi fait un diagnostic sévère de la situation socio-politique du pays, faisant porter la responsabilité au gouvernement. « La réponse est connue, parce que notre pays n’est pas gouverné dans la vérité et la justice. L’armée, la police et les services de sécurité, qui devraient protéger le pays et sécuriser les citoyens, retournent leurs armes contre ceux-ci pour les faire taire », précise le message de ce parti.
L’UDPS appelle les catholiques, protestants, kimbanguistes, prêtres, évêques, pasteurs, médecins, enseignants, commerçants, étudiants, fonctionnaires, chauffeurs, artistes, soldats, policiers, etc., à parler d’une seule voix et dire « non au triomphe du mensonge, de la tricherie et de la violence sur la vérité et la justice ».
Cette marche fait craindre le pire quand on sait qu’elle ne fait pas l’unanimité au sein de l’Église catholique. En effet, des voix se sont élevées, notamment à l’est du pays, pour la dénoncer. L’Église protestante ainsi que celles dites de réveil ne se sont pas inscrites dans la logique de cette marche et ont lancé un message pour la paix. S’ajoutent à elles les chefs coutumiers qui n’acceptent pas le dictat de l’Église catholique en terre congolaise.

Jules Tambwe Itagali
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