L’heure est à la mise en place des institutions de la République issues des élections 2011. L’Assemblée nationale est convoquée le 16 février. Il sera question de l’élection du Bureau définitif de cette institution, avec en affiche l’élection du président de l’Assemblée nationale. Il s’en suivra immédiatement la désignation du Premier ministre issu de la majorité parlementaire qui, dans le cas d’espèce, est dominée par le camp de la Mouvance présidentielle. Et le processus va se poursuivre inlassablement jusqu’à l’installation complète de toutes les institutions.
Les choses ne s’arrêteront pas là. Dans la foulée, il sera question, toujours au niveau de l’Assemblée nationale, de la désignation du «chef de file de l’Opposition». Aux termes de la loi, ce dernier aura rang de vice-premier ministre.
Rappelons tout de suite que cette désignation a fait défaut lors de la dernière législature. Du fait de la donne Jean-Pierre Bemba. Pressenti à ce poste, le président national du MLC et sénateur de son état, n’a pas pu quitter la prison de La Haye où il est détenu pour des crimes commis par ses troupes entre 2002 et 2003 en République Centrafricaine.
La solidarité de ses pairs de l’Opposition autour de sa candidature n’a pas fait fléchir la justice internationale. L’on a attendu en vain sa libération. Jusqu’au 28 novembre 2011. Malgré le sursaut de l’honorable Kanku Clément, désigné président de l’Union pour la Nation (UN) afin de sauver les meubles, l’Opposition, dite institutionnelle, est demeurée décapitée jusqu’à la fin de la mandature.
Tshisekedi, Kamerhe, Kengo : les ténors
Au regard de dernières élections 2011, trois personnalités politiques ont émergé du lot et dominé l’Opposition. Il s’agit d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, leader de l’Unoin pour la démocratie et le progrès social, UDPS, Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la nation congolaise (UNC) et Léon Kengo wa Dondo, président de l’Union des forces du changement (UFC). C’est dans cet ordre qu’ils se sont classés au vu des résultats publiés par la CENI.
Abstraction faite de toutes les contestations relatives au processus électoral en cours, l’UDPS demeure la force principale de l’Opposition. Et si la logique dominait en politique, le chef de l’Opposition ne pourrait être que le leader de l’UDPS. Seulement, voilà.
L’UDPS compte 41 députés nationaux élus. En plus, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce parti est à même de réaliser un score remarquable lors des élections sénatoriales. Cependant, l’UDPS a décidé de boycotter les travaux de l’Assemblée nationale. En clair, Etienne Tshisekedi se considère comme président élu» et il a déclaré nulles les législatives du 28 novembre 2011 au motif que ses considérations n’ont pas été prises en compte par la CENI.
Si, d’aventure, cette menace est mise à exécution, l’Opposition qui compte 120 députés devra se passer des 41 élus de l’UDPS. Une amputation qui vaut bien une entorse pour l’Opposition.
Toutefois, en s’excluant, Etienne Tshisekedi laisse le champ libre à Vital Kamerhe et Léon Kengo wa Dondo pour l’occupation du poste de «chef de file de l’Opposition».
Serrer les rangs
Il est un fait qu’il revient à l’Opposition de tirer toutes les conséquences qui s’imposent si elle tient à jouer efficacement son rôle de contre-pouvoir. Lors de dernières élections, l’Opposition est allée en ordre dispersé, laissant passer ainsi sa chance de s’imposer de façon indiscutable à la présidentielle et aux législatives. Elle était en mesure de réunir la majorité absolue au sein de l’Assemblée nationale.
Le constat est que les leaders de l’Opposition sont dans l’expectative alors que le processus en cours évolue, rejettent au second plan les préparatifs liés à la désignation du chef de file de l’Opposition. L’on ne sent pas la cohésion entre les leaders ayant pignon sur rue, encore moins des contacts allant dans le sens de rapprochement des vues. Pour l’instant, c’est la dispersion des énergies, le jeu en solo, les contestations mutuelles.
Si le statu quo se poursuit, il faudra dire adieu, une seconde fois, au poste très officiel de «chef de file de l’Opposition». Ce qui sera préjudiciable à cette dernière.
Et pourtant, d’aucuns continuent à croire qu’il est possible de rattraper le temps perdu, de serrer les rangs et de mener la bataille sur tous les fronts. L’objectif poursuivi est de voir l’Opposition jouer efficacement le rôle de contre-pouvoir pour consolider l’esprit démocratique.
Quant à Etienne Tshisekedi, il pourrait toujours être désigné officiellement leader de l’Opposition à condition qu’il mette de l’eau dans son vin.
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