En fin d'après-midi, l'armée, dont le retour avait été annoncé pour dimanche, n'était pas arrivée dans la capitale du Nord-Kivu, et n'était désormais plus attendue avant lundi après-midi.
Signe de la situation sécuritaire précaire qui régnait encore dans la zone quelques heures après le retrait des rebelles, un camp de déplacés situé à une dizaine de km de Goma, dans le village de Mugunga, s'est fait attaquer dans la nuit de samedi à dimanche.
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n'a signalé aucun mort, mais des cas de viols et de pillages lors de l'attaque par des hommes armés non identifiés.
Ils se sont engagés à se retirer vers les positions qu'ils occupaient avant leur récente offensive sur Goma, plus au nord, dans le territoire du Rutshuru.
Depuis leur départ, des centaines de policiers de RDC ont repris du service dans les rues de Goma, avec mission de "sécuriser" la ville. En fin d'après-midi, l'armée n'avait cependant toujours pas opéré son retour, et n'était désormais plus attendue que lundi après-midi.
Geoffrey Muheesi, un membre ougandais d'un mécanisme de vérification régional, chargé notamment d'observer le retrait de la rébellion, a expliqué ce retard en raison du long trajet à parcourir par route par l'armée.
Radio Okapi brouillée
Dans le camp attaqué dans la nuit, les déplacés attendaient nerveusement une distribution de nourriture.
"Ceux qui ont été pillés, surtout, sont énervés, ils ne veulent pas nous parler," a glissé Egide Sumusaza, un membre de l'ONG Caritas, en charge de la distribution de nourriture.
Selon le responsable du camp, Eraston Ngulu Ndibito, les hommes armés qui ont attaqué le camp portaient "des mitraillettes et des lance-roquettes". Lui-même a parlé de "six cas de viols".
Des vivres -- une distribution de nourriture venait d'avoir lieu --, des téléphones, de l'argent et des habits ont aussi été volés, a-t-il ajouté, affirmant que des adolescents avaient été emmenés pour porter le butin.
Le M23 avait pris Goma le 20 novembre, et d'autres localités des environs dans la foulée.
Le mouvement est composé d'ex-rebelles essentiellement tutsi congolais, qui avaient été intégrés à l'armée de RDC en 2009 à l'issue d'un accord de paix avec Kinshasa. Ils se sont mutinés en avril, estimant que le gouvernement n'avait jamais pleinement respecté ses engagements.
Dimanche, le porte-parole du gouvernement de RDC, Laurent Mende, a assuré que le président Joseph Kabila allait désormais écouter leurs "griefs (...) incessamment".
Les pourparlers s'annoncent cependant délicats pour le pouvoir. Longtemps, le gouvernement a catégoriquement exclu toute négociation avec les rebelles et rechigne encore à employer le terme même de négociation.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la Communication congolais a justifié sa décision par le refus d'Okapi de lui "remettre son cahier des charges dans le cadre du passage à la télévision numérique terrestre".
Mais pour l'un des rédacteurs en chef de la station, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, la mesure intervient surtout après la diffusion, jeudi, d'une "interview de Jean-Marie Runiga", le chef politique du M23.
© Le Point.fr
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