Un coût exorbitant pour des résultats catastrophiques, c'est le bilan affolant de la Monusco, l'armée sous mandat des Nations Unies censée intervenir au Congo, un pays que la guerre éreinte depuis des années.
(Un véhicule blindé de la Monsuco à Rutshuru, à 75 km au nord de Goma, août 2012 - Jérôme Delay/AP/SIPA)
C'est une armée de la paix, sous mandat des Nations unies. C'est une armée engagée sur le terrain, la République démocratique du Congo (RDC), depuis maintenant treize ans. Elle compte 20 000 hommes. Elle a déjà coûté 15 milliards de dollars et va encore en coûter 1,5 milliard d'ici à juillet prochain. C'est une armée qui, depuis 1999, a laissé se dérouler les plus épouvantables massacres jamais commis depuis la Seconde Guerre mondiale : au moins 5 millions de personnes, selon les Nations unies elles-mêmes, sont mortes durant cette période, tuées par la faim, les maladies et les combats.
La Monusco, cette armée des Nations unies déployée au Congo, illustre jusqu'au scandale l'impuissance et la lâcheté de la communauté internationale. Une nouvelle démonstration vient d'en être faite avec l'avancée foudroyante du groupe rebelle M23 dans la région du Nord et du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, ce pays grand comme l'Europe et dont les richesses minières constituent l'inépuisable carburant des guerres.
Les rebelles ont pris Goma, l'une des principales villes du pays. Sous les yeux de la Monusco. L'armée régulière a fui, pillant et tuant tout ce qui était possible sur son passage. Sous les yeux de la Monusco. Les trafics - armes, minerais, femmes, enfants - redoublent. Toujours sous les yeux des Casques bleus !
Cette ahurissante situation, qui n'émeut à peu près personne chez nos diplomates, a été ainsi décrite par l'un des responsables de la Monusco lorsqu'il a rendu compte de la prise de Goma par les rebelles : «Ils ont contourné toutes nos positions, nous ne sommes pas face à une force conventionnelle.» Et, faisant mine de découvrir ce que peut être une guérilla rebelle, l'incompétent galonné en bleu a ajouté : «Nous nous étions préparés à des attaques d'un certain côté ; les rebelles sont arrivés de l'autre» !
Mais que font donc les Casques bleus en RDC ? Officiellement, ils protègent les populations civiles. Les morts n'ont jamais été aussi nombreux dans ce que les spécialistes qualifient de «première guerre mondiale africaine». En treize ans, 50 résolutions du Conseil de sécurité ont été adoptées : cela va de mal en pis. Sans compter les nombreux scandales, corruption, prostitution et même viols, dans lesquels ont été impliqués - en particulier en 2006 - des soldats et des officiers des Casques bleus.
Il y a un an, la communauté internationale, ONU en tête, fermait les yeux sur la réélection de Kabila à la présidence du pays. Elimination des opposants, scrutin truqué, corruption massive, tout cela était poussé sous le tapis au nom de la stabilité nécessaire du pays. Depuis mai, les différents groupes rebelles sont repartis à l'offensive, soutenus en sous-main par le Rwanda voisin et l'Ouganda. Et, comme toujours, les soldats de la Monusco regardent passer les massacreurs puisqu'ils n'ont toujours pas mandat pour intervenir : interdits de combat, leur mission de protection des civils les cantonne de fait dans leurs casernes.
C'est ainsi que la plus importante mission de paix des Nations unies déconsidère l'institution : en laissant une guerre sans limite ravager le plus grand pays africain.
*www.mediapart.fr
© Marianne
C'est une armée de la paix, sous mandat des Nations unies. C'est une armée engagée sur le terrain, la République démocratique du Congo (RDC), depuis maintenant treize ans. Elle compte 20 000 hommes. Elle a déjà coûté 15 milliards de dollars et va encore en coûter 1,5 milliard d'ici à juillet prochain. C'est une armée qui, depuis 1999, a laissé se dérouler les plus épouvantables massacres jamais commis depuis la Seconde Guerre mondiale : au moins 5 millions de personnes, selon les Nations unies elles-mêmes, sont mortes durant cette période, tuées par la faim, les maladies et les combats.
La Monusco, cette armée des Nations unies déployée au Congo, illustre jusqu'au scandale l'impuissance et la lâcheté de la communauté internationale. Une nouvelle démonstration vient d'en être faite avec l'avancée foudroyante du groupe rebelle M23 dans la région du Nord et du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, ce pays grand comme l'Europe et dont les richesses minières constituent l'inépuisable carburant des guerres.
Les rebelles ont pris Goma, l'une des principales villes du pays. Sous les yeux de la Monusco. L'armée régulière a fui, pillant et tuant tout ce qui était possible sur son passage. Sous les yeux de la Monusco. Les trafics - armes, minerais, femmes, enfants - redoublent. Toujours sous les yeux des Casques bleus !
Cette ahurissante situation, qui n'émeut à peu près personne chez nos diplomates, a été ainsi décrite par l'un des responsables de la Monusco lorsqu'il a rendu compte de la prise de Goma par les rebelles : «Ils ont contourné toutes nos positions, nous ne sommes pas face à une force conventionnelle.» Et, faisant mine de découvrir ce que peut être une guérilla rebelle, l'incompétent galonné en bleu a ajouté : «Nous nous étions préparés à des attaques d'un certain côté ; les rebelles sont arrivés de l'autre» !
Mais que font donc les Casques bleus en RDC ? Officiellement, ils protègent les populations civiles. Les morts n'ont jamais été aussi nombreux dans ce que les spécialistes qualifient de «première guerre mondiale africaine». En treize ans, 50 résolutions du Conseil de sécurité ont été adoptées : cela va de mal en pis. Sans compter les nombreux scandales, corruption, prostitution et même viols, dans lesquels ont été impliqués - en particulier en 2006 - des soldats et des officiers des Casques bleus.
Il y a un an, la communauté internationale, ONU en tête, fermait les yeux sur la réélection de Kabila à la présidence du pays. Elimination des opposants, scrutin truqué, corruption massive, tout cela était poussé sous le tapis au nom de la stabilité nécessaire du pays. Depuis mai, les différents groupes rebelles sont repartis à l'offensive, soutenus en sous-main par le Rwanda voisin et l'Ouganda. Et, comme toujours, les soldats de la Monusco regardent passer les massacreurs puisqu'ils n'ont toujours pas mandat pour intervenir : interdits de combat, leur mission de protection des civils les cantonne de fait dans leurs casernes.
C'est ainsi que la plus importante mission de paix des Nations unies déconsidère l'institution : en laissant une guerre sans limite ravager le plus grand pays africain.
*www.mediapart.fr
© Marianne
marianne.net
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre message.
Je tiens à vous rappeler que vous etes le seul responsable des propos tenu dans vos commentaires...