L'impuissance de la Monusco à préserver les populations civiles à Goma lors de l'attaque des rebelles du M23 est violemment dénoncée par le président ougandais.
Le calme est presque revenu dans la région du Nord-Kivu, à l'est du Congo. Après deux semaines de combats, de pillages, de viols qui ont provoqué le déplacement de plus de 100.000 personnes. Entre les rebelles du M23 qui ont pris Goma le 20 novembre avant d'accepter de se retirer et de participer aux négociations de Kampala et les forces armées congolaises, les responsabilités sont partagées.
Dès les premières violences, l'inefficacité de la mission de l'ONU pour le Congo, la Monusco, a été pointée du doigt. Ses bâtiments ont été attaqués dans plusieurs villes de la région par des manifestants exigeant le départ de ses membres. Mise en place en 1999, la mission avait pour objectif de ramener la paix dans ce pays et limiter la casse dans la région du Nord-Kivu en faisant respecter les accords de cessez-le-feu. Dans ce territoire que se partagent plus de trente milices, l'ONU a déployé l'un de ses plus forts contingents avec 19.000 hommes pour un budget annuel de plus d'un milliard de dollars.
La Monusco n'en est pas moins impuissante, dès lors que son statut lui interdit toute intervention. Les chars qui patrouillent toute la journée dans les rues ne font qu'observer: ils ne peuvent ni s'ingérer dans les affaires locales, ni protéger activement la population.
«Ils ne font que s'asseoir sur les problèmes, c'est une honte»
Lors du sommet des pays d'Afrique australe (SADC), ce week-end en Tanzanie, le président ougandais, Yoweri Museveni, s'est emporté contre l'inaction des Casques bleus. «Autant d'hommes en uniforme et ils ne font que s'asseoir sur les problèmes!». Il n'a pas été le seul à se dire convaincu que le déploiement d'une force neutre de l'Union africaine reste aujourd'hui le seul espoir de paix dans la région. «C'est une grande honte. C'est une sorte de tourisme militaire», a insisté le président ougandais, dont le pays a été, avec le Rwanda voisin, accusé par les experts des Nations unies, d'apporter un soutien logistique et militaire aux rebelles du M23 contre le gouvernement congolais.Face à ces accusations répétées, l'Ouganda a menacé de retirer ses forces de toutes les opérations de l'ONU auxquelles il participe aujourd'hui, notamment en Somalie où il joue un rôle prépondérant dans la gestion du conflit. En attendant, le déploiement des troupes africaines semble toujours incertain, aucune date n'a été décidée. Le bras de fer se durcit, les troupes de la Monusco devraient rester encore seules à tenter de «défendre» la paix dans la région pour quelque temps.
Edith Bouvier
.lefigaro.f
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