Le département d'Etat (ministère américain des Affaires étrangères) a été mardi
la cible de critiques d'élus du Congrès et d'ONG pour sa politique en Afrique
des Grands lacs, notamment pour ne pas avoir réussi à stopper la rébellion dans
l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).
"Les efforts internationaux pour construire un processus de paix crédible
pour le Congo sont manifestement dans un piteux état, condamnant le pays à de
nouveaux cycles d'un conflit dévastateur", s'est insurgé lors d'une audition à
la Chambre des représentants le patron de l'ONG Enough Project, John
Prendergast.
Au-delà d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à la fin
des violences, "la réponse de la diplomatie internationale s'avère être
extraordinairement inefficace", a poursuivi l'expert.
Le secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Afrique, Johnnie Carson, a
longuement défendu la diplomatie américaine dans les Grands lacs, contestant
qu'elle soit "faible".
Des pourparlers se tiennent actuellement à Kampala (Ouganda) entre la RDC et
les rebelles du M23, mouvement de mutins qui combat depuis avril l'armée
congolaise dans la riche province minière du Nord-Kivu (est). Le M23 est composé
d'ex-rebelles tutsis congolais qui avaient été intégrés à l'armée de RDC après
un accord de paix signé en 2009. Ils s'étaient mutinés au printemps en arguant
que l'accord n'avait jamais été entièrement respecté.
L'est de la RDC, région frontalière avec le Rwanda et l'Ouganda, riche en
cuivre, diamants et or, a été le théâtre de plusieurs guerres régionales de 1996
à 2003.
Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que
Kigali et Kampala nient.
Longtemps alliés au Rwanda du président Paul Kagame, les Etats-Unis ont
commencé cet été à rompre leur idylle avec Kigali, réduisant leur modeste aide
militaire et l'accusant de plus en plus ouvertement d'appuyer le M23.
Ces dernières semaines toutefois, le département d'Etat préférait appeler à
"la fin des soutiens extérieurs au M23" plutôt que de désigner nommément le
Rwanda et l'Ouganda.
M. Carson a cependant admis qu'il existait des "preuves crédibles" d'un appui
rwandais aux mutins en RDC et reconnu que Washington n'avait jamais pris de
sanctions contre des responsables de Kigali montrés du doigt par l'ONU.
Le représentant Christopher Smith a plaidé pour la création d'un "émissaire
du président (Barack Obama) capable d'envoyer un message plus fort aux
protoganistes du processus de paix".
Washington, 12/12/2012 (Belga / MCN, via
mediacongo.net)
mediacongo.net
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