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dimanche 2 décembre 2012

Négociations, évaluation ou réévaluation : La co-médiation Kufuor-Moka s’active à Kampala !

(La Prospérité 01/12/2012)

Le Révérend Moka aurait été intercepté à Kampala, en Ouganda. Plusieurs sources croisées laissent croire que la question de la co-médiation Kufuor-Moka est revenue sur la table, pour œuvrer à la fin de la crise congolaise. Dans les colonnes de La Prospérité, le Révérend Moka livre les résultats de ses contacts avec toutes les parties engagées au conflit. Il dit avoir des contacts avec le M23, les acteurs clés de la scène politique congolaise, de la société civile ainsi qu’avec le gouvernement congolais. Libre d’esprit et d’action, il estime que les atouts dont il dispose, lui permettraient, à coup sûr, de tirer la RD. Congo vers une oasis de paix, à l’issue d’une série de pourparlers francs et sincères. Lisez ce qu’il en pense, dans cette interview. 1. Monsieur Moka, vous vous trouvez, pour l'instant, à Kampala. Quelles sont les raisons de votre séjour au pays de Museveni au moment où ce dernier joue un rôle important dans le rapprochement entre Kinshasa et les rebelles du M23? Comme vous le savez, je me bats pour une co-médiation Kufuor-Moka depuis le 3 janvier 2011. C'est dans cette lignée là que j'ai voulu aussi écouter les acteurs clés de cette nouvelle crise. 2. Il semble que vous auriez été contactés, pour assurer la médiation afin de mettre autour d'une table, les parties engagées dans la guerre dans l'est de la RDC? Si, oui, qui vous a contactés et à quel titre? J'ai été contacté par le M23, afin d'intervenir pour la tenue d'une table ronde rassemblant tout le monde. Cette demande n'était pas étrange pour moi puisque nous étions déjà sur la même voie journalièrement, depuis 10 mois. Les partis politiques ainsi que la société civile sont déjà preneurs dans une telle démarche de table ronde. Le Président de la République avait répondu par la mise sur pied du groupe consultatif. C'est grâce aux accords de Kampala IV que le gouvernement évalue la meilleure manière d'aborder cette table ronde, comme l'a déclaré le ministre des affaires étrangères, Raymond Tshibanda et je cite: " le leadership politique du M23 a remis une liste de 21 griefs au Président de la République. Cette liste, après avoir été « examinée » au niveau de la présidence de la RDC, sera transmise ensuite à l'opposition, la société civile et à la diaspora, le moment venu." Mes nombreux échanges avec le gouvernement congolais me permettent aussi de confirmer qu'il y aura dialogue. Ce qui est le souhait de tous les gens sensés, au vu de la situation actuelle. J'ai également échangé plusieurs fois avec Mr. Louis Michel qui propose même, de bonne foi, la tenue d'une grande conférence internationale sur la RDC. 3. Quels sont les atouts dont vous disposez, s'il vous était donné d'arbitrer ce conflit, de mener à bon port des négociations politiques? Que je fus le premier a avoir sonné l'alarme sur ce point, en annonçant que "dans les 12 mois il y aurait ce qui se passe actuellement", dans une déclaration à chine nouvelle, en Août 2011. J'ai proposé la co-médiation dés janvier 2012 et j'y ai travaillé pendant presque un an. En clair, je crois que je connais assez bien le dossier et ma détermination et dédication ne sont plus à démontrer. Je ne suis pas partie prenante au conflit, ni à un quelconque poste. Je bénéficie d'une certaine écoute au niveau des super puissances impliquées en RDC telles que la chine et les USA. Je connais très bien le monde politique belge ainsi que la diaspora congolaise. Mes contacts avec l'abbé Leonard Santendi de la Cenco sont très bons, de même au niveau de la curie papale (Vatican). Enfin, j'entretiens d'excellentes et vielles relations avec le Bishop Albert Kankenza, pour les églises de réveil ainsi que Mgr Marini. Les relations avec les Fac/UDPS sont bonnes, par leur coordonateur Martin Fayulu et enfin la MPP dont l'Honorable Diomi est le coordonateur et nous, avons des réelles relations de confiance et de respect mutuel, depuis des très nombreuses années. Je n'ai jamais eu des crises de confiance avec aucun d'entre eux. C'est depuis un an que les relations avec le gouvernement ainsi que la présidence se sont réchauffées, même s'il y a encore beaucoup de travail à faire, pour que la confiance soit optimale. Les équipes techniques sont déjà en place avec des personnalités aussi éminentes que le bâtonnier Mbu ne Letang, pour ne citer que celui-là. 4. A ce jour, les rebelles du M23 tergiversent, pour quitter Goma, ville qu'ils ont conquise, le 20 novembre 2012, alors que les Chefs d'Etat réunis à Kampala, le 24 novembre, leur avaient donné 48 heures? Avez-vous un appel particulier, pour les rebelles du M23? Le M23 (ARC) quittera Goma, c'est sûr. Ils savent que c'est le déclenchement pour le début des négociations. Les directives sont détaillées et claires, y compris les séquences. 5. Les rebelles réclament les négociations élargies à l'Opposition, à la société civile et à la diaspora. Alors qu'à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement parle, lui, de l'évaluation de l'accord du 23 mars 2009. Il y a là, deux positions diamétralement opposées. Que conseilleriez-vous aux deux parties qui, si rien n'est fait, se menacent mutuellement de reprendre les hostilités? Les deux parties doivent s'en tenir à la déclaration des chefs d'état à Kampala IV. Celui qui va en dévier en subira simplement les conséquences. Je n'ai vraiment aucun autre commentaire à faire sur ce point. Chacune des deux parties doit savoir ce qui peut lui arriver, en cas de conflit, suite à un non respect de la déclaration de Kampala. 6. Enfin, quel agenda auriez-vous, pour cette médiation? Je parle d'un calendrier, de termes de référence ainsi que du lieu de cette table ronde? Comme tout le travail a déjà été fait à ce niveau, il est simplement question d\'intégrer les nouvelles donnes, c'est-à-dire, la participation du M23 ainsi que la collaboration avec la CIRGL. Pour le calendrier, il faut d'abord attendre l'évaluation qui est faite pour le moment par le gouvernement congolais, ainsi que les dispositions qui sont en train d'être prises par le CIRGL et l'union africaine soutenue par le conseil de sécurité. C'est en ce moment là que les termes de référence que la co-médiation avait proposés, avant l'apparition du M23 pourront être à nouveau revisités, ainsi que les lieux de rencontres. Ceux qui pensent qu'en une rencontre de deux semaines et en un seul lieu, tout sera résolu, sous-estiment maladroitement le problème et les efforts qu'il faudra mettre en marche pour aboutir à une réelle résolution des problèmes posés. Nous n'avons plus droit à des demi-mesures. Je crois que le chef de l'état en est bien conscient. C'est dans ce sens que la co-médiation encourage l'implication active de Mr. Faustin Lwanga, présentement à Kinshasa. C'est une des rares têtes encore dans le pays. 7. Que répondez-vous à ceux qui pensent que les négociations remettraient les compteurs à zéro. Car, il s'agirait d'un Dialogue Intercongolais bis? Je leur dirai: "Et alors?". Le processus de négociation et de consultation sont monnaie courante dans toutes les vraies démocraties. C'est souvent une bonne occasion pour une remise en question pour tout le monde. Faut simplement apprendre à être plus efficient et renforcer les outils républicains déjà en place, afin de ne pas refaire les roues, à chaque conflit. On ne remet pas les compteurs à zéro, "on remet les pendules à l'heure". Demandez aux bijoutiers suisses, l'importance d'un tel geste alors qu'ils ont les meilleures pendules au monde. 8. A votre avis, quel serait l'avenir de la démocratie au pays lorsqu'on organise les élections, au lendemain, les perdants prennent les armes? C'est ce qu'on appelle les mauvais perdants. Cependant, il faut aussi éviter les triches, en gérant l'institution en charge des élections comme une entreprise performante, plutôt qu'une machine politique. Le pasteur Ngoy Mulunda a eu trop peu de temps, pour correctement faire son travail parce que malheureusement au Congo, on attend toujours la dernière minute pour faire les choses. Avec 70 millions d'êtres humains, c'est un peu léger. Vous ne trouvez pas? Le président n'est pas "superman", à ce que je sache. Toutes les institutions sont coupables par rapport à ce qui s'est passé en novembre 2011. Propos recueillis par LPM

La Pros.

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